Annexe 45 - DONNÉES STATISTIQUES SUR LES PESTICIDES

1. Consommation totale

La consommation de pesticides en France représente environ 110 000 tonnes par an, soit 100 000 tonnes utilisées en agriculture, auxquelles il faut ajouter environ 10 000 tonnes pour les autres utilisateurs (voir détail en 3 ci-dessous).

La France est le troisième consommateur mondial, après les Etats-Unis et le Japon et, de loin, le premier utilisateur de pesticides en Europe.

Répartition géographique
du marché des produits phytosanitaires

Monde (2001) Europe (2000)
25,6 milliards de dollars 5 814 millions d'euros

Amérique du Nord 32,2 % France 32 %
Asie 23,2 % Allemagne 18 %
Europe de l'Ouest 20 % Italie 12 %
Amérique latine 11,7 % Espagne/Royaume Uni 10 %

Source : UIPP - Rapport annuel 2001

Ce volume doit toutefois être rapporté à la surface et aux productions agricoles. La France est aussi le premier utilisateur de produits phytosanitaires parce qu'elle est le premier producteur agricole européen (21,7 % de la production totale de l'Union européenne), le premier producteur de maïs, très gros consommateur d'herbicide (42,7% de la production totale européenne), et qu'elle dispose de la plus grande surface agricole utilisée -SAU- : 28,4 millions d'hectares, soit 22 % de la SAU totale). Rapportée à l'hectare, la France est dans une position moyenne.


CONSOMMATION DES SUBSTANCES ACTIVES PHYTOSANITAIRES

DANS LES PAYS DE L'UNION EUROPÉENNE
(en kg/ha de surface agricole)

Pays-Bas

17,5

Belgique

10,7

Italie

7,6

Grèce

6

Moyenne européenne

4,5

Allemagne

4,4

France

4,4

Royaume-Uni

3,6

Luxembourg

3,1

Espagne

2,6

Danemark

2,2

Irlande

2,2

Portugal

1,9


Source : UIPP-LEL/BLO

2. Evolution

L'idée couramment avancée par les professionnels et les fabricants est que la tendance lourde est à la diminution des volumes utilisés.

Cette idée part du constat qu'avec les exigences posées par la réglementation - voir annexe sur la commercialisation des pesticides - l'élaboration des produits est de plus en plus sophistiquée et les matières actives de plus en plus spécifiques, permettant une réduction notable des doses. Selon l'UIPP (Union des industries de la protection des plantes), il fallait 1 000 grammes de matières actives à l'hectare en 1950, il en faut 100 grammes aujourd'hui, et d'ici 10 ans, 10 grammes suffiront.

Cette évolution, dans les faits, n'est pas aussi nette.

D'une part, les évolutions sont très contrastées en Europe, puisque, selon la Commission européenne, la France serait dans une position moyenne avec une quasi-stabilité de consommations, entre le Danemark (-40 % de consommation en 10 ans entre 1990 et 1999) et l'Espagne (+50 % des produits consommés). Ainsi, la diminution annoncée ne s'est manifestement pas produite partout !

D'autre part, l'évolution dans le temps est en fait très irrégulière. Les chutes de consommation assez brutales constatées certaines années (1991-1992 ou 2000 par exemple), souvent à la suite ou par anticipation de mesures réglementaires restreignant les usages de certaines molécules, sont suivies de périodes d'augmentation lente mais régulière. Ainsi, après quelques années, la chute est totalement absorbée par le mouvement de fond, qui, lui, reste croissant.

Bien que les molécules soient de plus en plus efficaces à faibles doses, les tonnages sont stables, voire continuent d'augmenter. Cette évolution est liée à la progression de l'artificialisation du territoire (les villes sont les endroits où l'on utilise le plus de désherbants par hectare d'espaces traités, les golfs et les équipements touristiques sont aussi de gros consommateurs d'herbicides (une surface enherbée d'un sol consomme cinq fois plus de pesticides que la même surface cultivée). Par ailleurs, on observe une adaptation des espèces aux produits utilisés. On observe 600 espèces d'insectes et 60 espèces de végétaux résistants aux produits phytosanitaires aujourd'hui présents sur le marché (source AAPA -Association pour la prévention de la pollution atmosphérique - comité régional Nord Pas-de-Calais - Bulletin n° 55 - 2000). L'adaptation aux traitements se poursuit aussi par contagion : les arbres voisins de ceux qui ne sont pas traités deviennent à leur tour vulnérables s'ils ne sont pas traités.

En outre, on observe que la tendance à la diminution des produits peut aussi s'arrêter brutalement. Ce fut le cas en 1999, puisque l'annonce de la suppression de quelques produits (LINDANE, ATRAZINE notamment) a déclenché une vague d'achats massifs, par anticipation : cette année-là, les volumes commercialisés se sont accrus de + 11 %.

3. Répartition

L'agriculture est, de loin, le premier utilisateur de pesticides en France, puisqu'elle représente 90 % des utilisations totales. Le reste étant réparti entre les utilisations privatives, pour les jardins, 8  % du total, et les utilisations publiques, pour les espaces verts (entretien des espaces verts des collectivités locales, voiries, réseau SNCF, etc.).

Les produits utilisés diffèrent sensiblement selon les utilisateurs. Les fongicides sont massivement utilisés en agriculture (56 % des produits), tandis que les herbicides sont massivement utilisés pour l'entretien des jardins et des espaces verts (87 % des produits).

Cette répartition est donnée dans le tableau ci-dessous :

UTILISATION DES PESTICIDES

Répartition par utilisateurs - Données 2000 en tonnes

Agriculture

Jardins

Espaces verts

Total

Pourcentage

Fongicides

52 800

765

22

53 587

51 %

Insecticides

3 100

223

11

3 334

3 %

Herbicides

30 800

7 078

1 942

39 820

38 %

Autres

7 900

np

np

7 900

8 %


Total


94 600*


8 443


1 975


104 641



Pourcentage


90 %


8 %


2 %


100 %

Source : UIPP - UPJ, Synthèse OPECST

* en 2001, le tonnage s'établirait à 96.936 tonnes, soit une baisse de 2,5 %, compensant la forte baisse constatée en 2000.

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