Annexe 83 - L'ASSAINISSEMENT COLLECTIF EN MILIEU RURAL

Source : Les études de l'Agence de l'eau Adour Garonne

1. Présentation générale

En application du décret 94-469 du 3 juin 1994, les communes de moins de 2.000 EH ne sont pas tenues d'avoir un système collectif de collecte des eaux usées. Mais, évidemment il n'y pas d'interdiction . Une commune peut parfaitement décider de se doter d'un système d'assainissement collectif. Le zonage en assainissement collectif signifie que, à terme, tous les terrains de la zone seront desservis par un réseau public collectif, lorsqu'elle fait ce choix. Il n'y a pas d'échéancier pour les communes de moins de 2.000 EH et les formalités sont allégées : les structures d'assainissement collectif sont soumises à déclaration pour les stations de capacité comprises entre 200 et 2.000 EH ; les stations de capacité inférieure à 200 EH ne sont pas soumises à déclaration.

Tous les traitements sont basés sur le principe de l'épuration biologique. Elle consiste à reproduire les processus existants dans la nature : lorsque, dans une eau, il y a de la matière organique, les bactéries aérobies (qui nécessitent de l'oxygène pour leur activité), se chargent de dégrader partiellement la matière organique en épuisant l'oxygène présent dans ces matières. Ainsi, les matières organiques des eaux usées vont être dégradées par les microorganismes, essentiellement des bactéries qui trouvent dans les boues les matières nécessaires à leur développement. Ce développement bactérien peut être naturel, facilité par des filtres ou accéléré par des apports de bactéries et/ou d'oxygène.

2. Les différents traitements possibles

Le choix d'une filière de traitement doit prendre en compte plusieurs facteurs techniques, financiers et environnementaux. Il faut identifier les milieux récepteurs potentiels, connaître les sources de pollution amont afin de déterminer le poids de la collectivité dans l'ensemble des pollutions, fixer une marge de pollution acceptable, un flux maximal admissible de pollution et adapter le niveau de traitement en conséquence.

Les traitements mis en oeuvre doivent être appropriés et permettre de respecter les objectifs de qualité du milieu récepteur. L'arrêté du 21 juin 1996 et la circulaire du 17 février 1997 déterminent des niveaux de rejet-type pour les ouvrages soumis à déclaration. Il existe quatre niveaux de traitement (D1, D2, D3, D4) selon les niveaux de rendement épuratoire attendus ou les limites de concentration après épuration. Les modes de traitement sont les suivants :

Les modes de traitement classiques , inspirés de l'assainissement non collectif

- filtres à sable verticaux souterrains. L'eau est infiltrée dans un milieu granulaire sous terre inaccessible de l'extérieur.

- filtres d'infiltration percolation. L'eau est infiltrée dans un milieu granulaire accessible.

- décantation-digestion. Les matières en suspension tombent par décantation. Les microorganismes se développent naturellement.

- lagunage naturel : les bactéries aérobies se développent naturellement en utilisant la matière organique comme source de nutriment. L'oxygène est fourni par l'air et par l'activité photosynthétique des algues de surface.

Les procédés épuratoires intensifs

- le lit bactérien. Les eaux usées décantent sur un lit bactérien poreux qui sert de support au développement des matières organiques. L'aération est donnée par l'oxygène de l'air. Le biofilm qui se forme se détache et tombe au fur et à mesure du matériau poreux.

- les disques biologiques. C'est le même principe que le lit bactérien mais le développement a lieu sur des disques qui servent de support aux bactéries. Le biofilm ne se détache pas mais reste accroché aux disques

- les boues activées . C'est le même principe avec apport de microorganismes et apport d'oxygène pour favoriser le développement bactérien. Une partie de la matière organique se dépose, crée donc un milieu anoxique, sans oxygène où les bactéries (anaérobies cette fois, c'est-à-dire qui ne nécessitent pas d'oxygène), engendrent une fermentation qui dégage de l'ammoniac.

3. Les performances des traitements

Selon l'étude de l'agence de l'eau, les performances épuratoires des différents traitements adaptés à la taille des communes se présentent comme suit :

Performances épuratoires des modes d'assainissement
des petites collectivités

Rendement épuratoire (%)

Résidus (en mg/l)

Procédés (population adaptée)

DBO 5

DCO

MES

DBO 5

DCO

MES

Filtre à sable (-300 hab)

90/95

90/95

95

20

60

20

Bassin d'infiltration percolation
(-500 hab)

75/90

90/95

95

30

100

30

Filtre roseaux (- 500 hab)

90

90

90

20

60

20

Décanteur digesteur (- 500 hab)

30

50

250

500

200

Lagunage naturel (-500)

80/90

80/90

70

90

200

100

Lit bactérien (+ 200 hab)

80

65/85

75

20

60

20

Disque biologique (+200 hab)

90

90

90

20

60

20

Boues activées (+ 1000 hab)

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