II. L'URUGUAY AUJOURD'HUI : MAINTIEN DE LA STABILITÉ POLITIQUE ET REDRESSEMENT ÉCONOMIQUE

A. UN PAYS STABLE À LA PROSPÉRITÉ RETROUVÉE

L'Uruguay a surmonté avec succès, depuis le début du XXI e siècle, deux éléments susceptibles d'altérer sa stabilité : l'arrivée au pouvoir d'un Président de la République issu d'une coalition de gauche nouvellement formée, et le fort impact de la crise économique argentine sur son propre développement.

L'Uruguay est un pays de 180 000 km², situé entre le Brésil et l'Argentine. Ses 3,5 millions d'habitants bénéficient dans leur majorité d'un haut niveau de vie, marqué par un taux d'alphabétisation de 98 %, une population active employée à 60 % dans les services, à 30 % dans l'industrie et à 10 % dans l'agriculture, et une espérance de vie de 76 ans.

Cependant, un quart de cette population vit en dessous du seuil de pauvreté.

La traditionnelle alternance entre le parti « Colorado », libéral et laïc, et le parti « Blanco » démocrate chrétien, sur laquelle a longtemps été fondée la stabilité politique du pays, a été rompue avec l'élection dès le premier tour de scrutin à la Présidence de la République le 31 octobre 2004, de M. Tabaré Vazquez, candidat d'une coalition de gauche. M. Vazquez s'est appliqué à relancer l'économie uruguayenne, très affectée par la crise argentine de 2001. Le chômage touche aujourd'hui moins de 10 % de la population active, contre 17 % en 2002, et le commerce extérieur a crû de 2 à 4 milliards de dollars de 2002 à 2007. Les principaux clients de l'Uruguay sont, par ordre décroissant, l'Union européenne (17 %), le Brésil (14,7 %) et les Etats-Unis (13,2 %).

La France occupe une part de marché modeste, à 1,7 % du total.

B. UNE POLITIQUE EXTÉRIEURE ACTIVE

Montevideo abrite le Secrétariat permanent du Mercosur, et ambitionne d'en devenir la capitale administrative et financière. M. Vazquez, partisan de l'intégration régionale, a contribué à renforcer le rôle de l'organisation. La présidence uruguayenne, exercée au deuxième semestre 2005, avait abouti à des décisions importantes : simplification des tarifs douaniers ; instauration d'un parlement du Mercosur qui siège à Montevideo ; projet d'adhésion du Venezuela ; mise en place du fonds de convergence structurel (50 M USD en 2006 et 100 M USD en 2007). L'Uruguay se considère néanmoins pris en tenaille par ses voisins argentin et brésilien, et M. Vazquez dénonce l'asymétrie entre petits et grands pays au sein du Mercosur.

Premiers partenaires commerciaux, le Brésil et l'Argentine sont aussi les premiers investisseurs en Uruguay. Le gouvernement Vazquez, dont la sensibilité politique est proche de celle des équipes actuellement au pouvoir dans ces deux pays, s'est employé à établir avec eux des relations confiantes après des années de relative distance. Cependant, l'opposition de la province argentine d'Entre Rios au projet de construction d'usines de pâte à papier sur la rive uruguayenne du fleuve Uruguay a déclenché une crise entre Montevideo et Buenos Aires et conduit le gouvernement argentin à demander l'arbitrage de la Cour internationale de Justice de La Haye sur le non respect des accords signés dans le cadre de la commission d'administration du fleuve Uruguay (CARU). Par ailleurs, Montevideo se plaint du protectionnisme brésilien et du manque de consultations par Brasilia dans les négociations commerciales bilatérales.

Depuis 1992, l'Uruguay est lié à l'Union européenne par un accord-cadre de coopération économique et commerciale qui se traduit par la réunion d'un comité conjoint. L'Uruguay est également lié à l'Union européenne par l'accord cadre interrégional de coopération UE-Mercosur de décembre 1995. L'Union européenne, essentiellement l'Allemagne et l'Italie, est le premier investisseur en Uruguay et le deuxième partenaire commercial du pays.

Du fait des déceptions engendrées par le Mercosur, l'Uruguay souhaiterait un rapprochement avec les Etats-Unis, mais le Président Vazquez doit composer avec l'antiaméricanisme de la frange gauche (dont d'anciens Tupamaros) de sa coalition. Si la perspective d'un traité de libre échange avec les Etats-Unis semble improbable, un accord cadre en matière de commerce et d'investissements (TIFA) a néanmoins été signé en janvier 2007.

Le Président Vazquez a rétabli les relations diplomatiques avec Cuba, rompues en avril 2002.

Israël reste un partenaire privilégié et ancien, ce qui s'explique par la présence en Uruguay de l'une des plus importantes communautés juives d'Amérique du Sud.

L'Uruguay est enfin très actif au plan multilatéral, notamment au sein de l'ONU (premier contributeur sud-américain pour les opérations de maintien de la paix : Minustah en Haïti et MONUC en RDC), de l'OEA ou de l'OMC.

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