B. LA COOPÉRATION BILATÉRALE EN 2009

Renforcée depuis la guerre de 2006 et les combats de Nahr el Bared en 2007, notre coopération cherche à correspondre au mieux aux défis évolutifs que l'armée libanaise rencontre, sans pour autant négliger les projets de coopération de fond, où notre action est plus systématique. Le ciblage des besoins des forces armées libanaises est continu, grâce aux contacts réguliers qu'entretient le poste avec les décideurs militaires. De surcroît, à échéance annuelle, la commission d'état-major mixte permet d'induire une cohérence entre la planification des objectifs libanais et les moyens consentis par la partie française pour les atteindre. La dernière commission mixte franco-libanaise a eu lieu les 2 et 3 décembre 2009.

1. Les formations dispensées en France

Grâce au maintien de l'effort budgétaire consenti par le Ministère des affaires étrangères et européennes, l'armée française a accueilli cette année 40 officiers et 8 sous-officiers libanais dans ses écoles militaires.

Pour le cycle 2009, cette formation concernait 4 292 jours de stages. En dehors des places traditionnellement attribuées en écoles de formation complémentaire (infanterie, génie, cavalerie, artillerie, transmissions), en écoles de spécialisation (déminage, montagne, mécanique aéronautique) et en écoles d'états-majors (y compris le collège interarmées de défense), un effort plus marqué a été consenti dans le domaine de la sécurité des vols. Enfin, à la demande de la partie libanaise, une place supplémentaire a été offerte à l'école navale, portant le total des places à deux.

2. La formation dispensée sur le territoire libanais

Cette formation s'articule autour de trois volets :

- enseignement du français dans les instituts militaires (prés de 1 300 stagiaires en 2009) ;

- la coopération technique : deux coopérants sont en mission auprès de l'école d'état-major et des écoles militaires de formation initiale. La France est la seule nation à entretenir ce genre de relations ;

- les missions de courte durée régulières (troupes de montagne, déminage, contre-terrorisme), pour un total de 126 jours sur 2009.

3. Assistance technique et cessions gratuites

La remise à niveau du parc des véhicules de l'avant-blindé (VAB) libanais se poursuit et la brigade logistique a atteint un fort degré d'autonomie. La disponibilité technique opérationnelle des VAB est désormais de 95 %. La mission d'assistance prévue fin 2009 a été reportée fin 2010 sur demande des forces armées libanaises (FAL) afin de coïncider avec l'action de l'industriel qui serait en charge de la valorisation du parc. En effet, Renault trucks defense (RTD) devrait proposer une offre pour la valorisation des VAB des FAL comprenant un transfert de compétence technique. Les FAL espèrent qu'un détachement d'assistance technique pourra succéder à l'intervention de l'industriel.

Quant aux cessions de matériels pour 2009, elles se composaient exclusivement de cessions gratuites dont une vedette des douanes françaises.

Enfin, en termes de cessions gratuites, le bilan s'élève à :

- 7,7 millions d'euros pour 2006 ;

- 7 millions d'euros pour 2007 ;

- 120 000 euros pour 2008 ;

- 1,64 million d'euros pour 2009 ;

soit un total supérieur à 16 millions d'euros sur les quatre dernières années, à comparer à un budget d'équipement moyen annuel de l'armée libanaise équivalent à 15 millions d'euros.

4. Les perspectives pour 2010

Contrairement à la situation qui prévalait en 2008, l'armée libanaise ne disposait pas de budget d'équipement propre pour 2009. La crise gouvernementale traversée par le pays en 2009 a eu pour effet de geler les décisions financières et les projets qui y sont liés. De nouveaux espoirs sont permis pour 2010, mais les dossiers nécessitant une décision gouvernementale se sont accumulés et il n'est pas certain que ceux concernant le budget de défense figurent parmi les priorités.

L'armée libanaise demeure largement tributaire du mécénat extérieur (Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis), mais les plus gros contributeurs à l'effort de défense libanais resteront, de façon très nette, les Etats-Unis. Ces derniers déroulent logiquement le plan quinquennal préparé avec l'armée libanaise et sont à l'origine de l'acquisition des matériels majeurs par l'armée libanaise (plus de 700 HUMVEE, CESNA équipés de missiles Hellfire, bateaux patrouilleurs en cours de construction pour livraison prochaine).

En termes d'importance d'aide matérielle, la France et l'Allemagne, qui suit pour sa part les besoins de la marine libanaise et le contrôle électronique des frontières, sont les deux autres principaux partenaires des FAL. La France axe sa priorité sur le dossier de la capacité de combat aéromobile et sur l'acquisition des savoir-faire propres aux forces spéciales. Dans ces domaines, le transfert de compétences est particulièrement apprécié par nos partenaires.

Enfin, l'empreinte des troupes françaises sur le sol libanais étant très conséquente et une part importante des missions sécuritaires leur étant dévolues, l'armée libanaise dispose d'une faible ressource disponible pour l'instruction et l'entraînement. Ceci contribue à limiter le volume des partenariats que nous leur proposons.

En conclusion, en dépit des efforts réalisés par tous les pays donateurs, la politique d'équipement de l'armée libanaise demeure, en l'absence de plan global de réforme, sans esprit de suite. Les effets de la constitution du Gouvernement tardent à se faire sentir et le manque de crédits continue de grever la situation d'une armée dont la stabilité et la crédibilité sont encore fragiles. Pour autant, cette institution conserve sa popularité au sein du peuple libanais et sa neutralité confessionnelle. Il est donc particulièrement important de continuer à la soutenir.

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