II. ASSURER LA TRANSMISSION DE LA MÉMOIRE DE LA RÉSISTANCE À LA JEUNESSE ET GARANTIR LA PRÉSERVATION DE SES VALEURS

A. LA PLACE DE LA RÉSISTANCE DANS LES PROGRAMMES SCOLAIRES

L'instauration d'une journée nationale de la Résistance doit être l'occasion de mener une réflexion sur la façon la plus adaptée d'en transmettre la mémoire à la jeunesse et de rappeler aux jeunes la façon dont leur vie quotidienne est, encore aujourd'hui, le résultat des combats menés par les résistants. Avant de penser au volet éducatif qui devra accompagner cette commémoration nationale, un état des lieux de la place qu'occupe la Résistance dans les enseignements d'histoire et d'éducation civique à l'école primaire, au collège et au lycée, dans le respect de la liberté pédagogique de chaque enseignant, doit être réalisé.

Durant la scolarité primaire et secondaire, l'histoire de la Résistance est enseignée dans trois classes, à la fin de chaque cycle. Après une initiation en classe de CM2, c'est principalement en classe de troisième qu'elle est abordée puis, au lycée, en classe de première selon la filière suivie par l'élève.

En CM2, le programme a pour objectif de permettre aux élèves d'identifier et de caractériser simplement les grandes périodes qui seront étudiées ensuite au collège. Ainsi, l'appel du 18 juin et que la découverte de Jean Moulin font partie de la thématique portant sur le vingtième siècle et notre époque.

En classe de troisième, le programme d'histoire porte principalement sur le monde depuis 1914. Le thème de l'effondrement et de la refondation républicaine entre 1940 et 1946 est au centre de l'étude de la vie politique en France, qui représente environ 35 % du temps consacré à l'histoire. Dans ce cadre, l'action de la résistance intérieure contre l'occupant, ses valeurs et ses liens avec la France libre sont étudiés, notamment à travers l'exemple précis d'un réseau, d'un mouvement ou d'un maquis. A ce titre, la fondation du CNR et son programme constituent des repères historiques qui doivent être enseignés.

Enfin, au lycée, la situation diffère selon la filière suivie et le baccalauréat préparé.

Dans la voie générale, les élèves de première étudient les combats de la Résistance et la refondation républicaine, les nouveaux programmes comportant, à partir de l'an prochain, un module intitulé « Des idéaux de la Résistance à la refondation républicaine après la Libération ». De même, en première professionnelle, l'enseignement, dont la thématique annuelle est l'Etat et la société en France de 1830 à nos jours, porte sur la période 1940-1946 à travers Jean Moulin, l'unification de la Résistance et le programme du CNR.

En revanche, comme l'a souligné Alain Bergounioux, inspecteur général de l'éducation nationale, lors de son audition par votre rapporteur, les programmes d'histoire des séries technologiques ne traitent que très partiellement de la Résistance, en lien avec la faiblesse des horaires consacrés à cette matière. Dans les séries STMG 7 ( * ) et ST2S 8 ( * ) , avec dix heures d'enseignement sur le thème « Guerre et paix. 1914-1945 », Jean Moulin figure parmi les sujets d'étude facultatifs. Il en va de même, dans les séries STD2A 9 ( * ) , STI2D 10 ( * ) et STL 11 ( * ) , pour le sujet sur la vie du général de Gaulle et ses engagements.

Il n'appartient pas à votre rapporteur ni à votre commission des affaires sociales de porter un jugement sur l'organisation de l'enseignement de l'histoire ou sur les programmes scolaires de l'école primaire, du collège ou du lycée. Toutefois, comme l'ont fait remarquer les personnes auditionnées, l'intégralité d'une classe d'âge est concernée, en classe de troisième, par l'étude de l'histoire de la Résistance. Celle-ci est sanctionnée, à la fin de l'année scolaire, par le diplôme national du brevet dont l'épreuve d'histoire porte souvent sur ce thème. De plus, les enseignants disposent de nombreux outils pédagogiques, réalisés notamment par les fondations de mémoire. A la fin de la scolarité obligatoire, les élèves ne doivent donc pas ignorer l'histoire de la Résistance et son rôle dans la rénovation de la République.


* 7 Sciences et technologies du management et de la gestion.

* 8 Sciences et technologies de la santé et du social.

* 9 Sciences et technologies du design et des arts appliqués.

* 10 Sciences et technologies de l'industrie et du développement durable.

* 11 Sciences et technologies de laboratoire.

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