A. UN PRÉ-REQUIS : SOUTENIR ET ACHEVER LA RÉORGANISATION DE LA BATELLERIE FRANÇAISE

1. La politique conduite ces dernières années a principalement consisté à gérer la récession

Peu de secteurs industriels ont connu une transformation aussi rapide que la batellerie : principalement adaptée au gabarit " Freycinet ", celle-ci a connu de graves difficultés. Depuis le milieu des années 1980, les pouvoirs publics, préoccupés par les capacités excédentaires de la cale française et par la faible productivité des navires ont mené, de concert avec l'Union européenne, une politique de réduction du nombre de navires (" déchirage ") et accompagné la diminution du nombre des bateliers artisanaux afin d'accroître la compétitivité du transport fluvial.

Entre 1986 et 1996, un plan économique et social a été mis en oeuvre au profit des exploitants de bateaux captifs et de navires d'un port en lourd de moins de 450 tonnes. Il a été prorogé jusqu'en 1998. A compter de 1989, la communauté européenne a mené une action analogue pour les navires d'un port en lourd égal ou supérieur à 450 tonnes.

La réduction du trafic fluvial français de 50 % entre 1980 et 1985 a conduit les pouvoirs publics à favoriser la diminution progressive de la capacité de la flotte.

En onze ans (1986-1997), 1698 bateaux correspondant à une cale totale de 675 000 tonnes ont été retirés du service. L'effectif de la flotte a, de la sorte, été réduit de 60 % et son tonnage total de 45 %.

Au cours de la même période, environ la moitié des artisans bateliers -soit 1200 personnes- ont pris leur retraite ou cessé leur activité. Grâce à ces restructurations, la productivité globale de la cale marchandises générales a augmenté de 20 % entre 1986 et 1996. Selon le comité des transports par voie navigable, il n'existe désormais plus de surcapacité pour la cale non captive.

Le coût total de cette politique a avoisiné 460 millions de francs en dix ans (1986-1997) dont 27 millions ont été collectés grâce aux cotisations des professionnels et 432 millions de francs proviennent de crédits d'Etat.

Ces fonds ont notamment été utilisés pour :

- le rachat de bateaux destinés au déchirage (250 millions de francs) ;

- le versement d'allocations de départ (48,6 millions de francs) ;

- l'adaptation technique du matériel existant (38 millions de francs) ;

- des facilités données aux jeunes bateliers (30 millions de francs) ;

Dans la perspective de l'ouverture du transport fluvial à la concurrence, il est nécessaire de poursuivre dans la voie de la modernisation de la flotte.

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