B. LES ACTIONS TENDANT À AMÉLIORER LA COMPÉTITIVITÉ DES ENTREPRISES

1. La poursuite des actions tendant à améliorer l'environnement et la compétitivité des entreprises

A côté des aides directes aux entreprises et de l'effort consenti en faveur du développement de la recherche industrielle et de l'innovation, les crédits d'intervention inscrits sur le chapitre 44-80 " Subventions à divers organismes et aux actions concourant à l'amélioration de l'environnement et de la compétitivité des entreprises " permettent au secrétariat d'Etat à l'industrie d'agir sur l'environnement des entreprises par le biais d'actions collectives et d'aides indirectes.

Les crédits du chapitre 44-80 comportent, d'une part, des subventions de fonctionnement à des organismes dont l'intervention stimule la compétitivité des entreprises, et favorise l'environnement économique dans lequel elles évoluent. Ces organismes interviennent dans les domaines :

- de la création et du développement des entreprises : l'Agence pour la création d'entreprise (APCE) voit ainsi sa subvention reconduite pour un montant de 19,1 millions de francs dans le budget pour 2000 ;

- de l'amélioration des technologies de production : l'Agence nationale pour le développement de la productique appliquée à l'industrie (ADEPA) voit sa subvention reconduite à 23,8 millions de francs ;

- de la prévention des risques industriels et de l'environnement : 32,77 millions de francs sont inscrits à l'article 50, notamment pour l'INERIS et pour l'ANDRA ; par ailleurs, les crédits prévus pour la prévention des affaissements miniers sont doublés (10 millions de francs).

D'autre part, sont également inscrits au chapitre 44-80, depuis la loi de finances pour 1996, les crédits de fonctionnement de l'APRODI pour l'animation de la procédure ATOUT (voir supra).

L'article 40 du chapitre 44-80 finance diverses actions collectives menées en collaboration avec des partenaires tels que groupements d'entreprises, associations, fédérations ou syndicats professionnels. Il est doté de 34 millions de francs pour 2000, dont 21 millions sont prévus pour financer les cadres détachés par EDF dans les DRIRE pour animer les actions de développement industriel.

Le chapitre 44-80 comporte enfin la subvention allouée à La Poste pour le transport de la presse désormais inscrite sur l'article 60 pour un montant de 1.900 millions de francs. Elle était jusqu'à présent inscrite sur le chapitre 41-10 (subventions à des organismes publics et internationaux).

2. Une budgétisation quelque peu précipitée des crédits des centres techniques industriels

Etablissements privés reconnus d'utilité publique, les 18 centres techniques industriels (CTI) répartis sur le territoire représentent les intérêts de plus de la moitié de l'industrie manufacturière française, soit 115.000 entreprises employant 1,7 million de salariés. Leur mission consiste à développer une offre de recherche et de transfert de technologie adaptée aux besoins des entreprises, en particulier les plus petites. Ils interviennent tout particulièrement dans cinq domaines : la veille technologique, les transferts de technologie, la formation, l'environnement et les programmes de recherche européens.

Ce sont les entreprises elles-mêmes, représentées par leurs fédérations professionnelles qui ont, après-guerre, pris l'initiative de créer les CTI en fonction des spécificités de leur secteur. Leur fonctionnement repose sur deux principes fondateurs :

- d'abord, la mutualisation des moyens de recherche et de diffusion ; elle permet de répondre aux besoins collectifs des entreprises (études et recherche industrielle précompétitive, normalisation, essais, certification, veille technologique et réglementaire) ;

- le financement privé ensuite ; il correspond à des prestations marchandes individualisées (R&D contractuelle, formation, conseil, assistance technique, marketing...) ; le financement des CTI était ainsi jusqu'à présent assuré par des taxes parafiscales prélevées exclusivement sur les entreprises du secteur concerné.

Afin de faire bénéficier l'ensemble des secteurs industriels du même soutien, le secrétariat d'Etat à l'industrie a estimé souhaitable de réformer le financement des CTI en les dotant de ressources budgétaires et en supprimant les taxes parafiscales correspondantes. 247 millions de francs sont ainsi inscrits sur le chapitre 44-05 nouveau du budget du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie qui correspondent aux ressources de cinq CTI (fonderie, papier-carton, corps gras, ameublement et textile-habillement).

Le secrétariat d'Etat à l'industrie fait en effet valoir que les interventions publiques récentes en matière de recherche technologique collective, notamment dans les secteurs de haute technologie (télécommunications, électronique) s'appuient sur des dotations budgétaires, sans que la charge pèse exclusivement sur les secteurs concernés.

Il s'est parallèlement engagé, dans plusieurs réponses écrites à des parlementaires, à élaborer des contrats d'objectifs sur les montants des dotations budgétaires dont bénéficieront les centres au cours des trois à cinq prochaines années, afin d'assurer la pérennité de leurs ressources.

Comme indiqué plus haut, cette réforme ne concerne pour l'instant que cinq CTI. Certains centres, et notamment les centres techniques industriels de la construction métallique (CETIM) et le centre d'études et de recherche de l'industrie du béton (CERIB), se sont en effet émus de la budgétisation proposée de leurs ressources. Ils considèrent que la participation des industriels à la gestion technique et financière des centres par le biais des taxes parafiscales est un atout indispensable favorisant leur motivation et leur efficacité. Ils craignent que la budgétisation des ressources des centres distende le lien de proximité avec les industriels et la déresponsabilise certains acteurs.

Pour répondre à ces inquiétudes, le gouvernement a proposé de ne pas modifier en 2000 le fonctionnement des centres financés par la taxe Corem (Comité de coordination des centres de recherche en mécanique) ni celui du centre financé par les industriels du béton, tout en poursuivant la concertation avec les organismes concernés pour généraliser la réforme à partir du 1 er janvier 2001.

Votre rapporteur partage les inquiétudes formulées par certains centres techniques industriels et les arguments invoqués en termes de responsabilisation. Bien que la suppression des taxes parafiscales contribue indubitablement à alléger la fiscalité pesant sur les entreprises, il se demande si cette réforme engagée avec une certaine précipitation, n'aurait pas nécessité une concertation plus en amont avec les centres.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page