B. L'ÉVOLUTION DES CRÉDITS DE L'ADEME

1. La réforme du financement de l'ADEME menée en 1998

Il convient de rappeler que le mode de financement de l'ADEME a été profondément réformé en 1998, puisque une nouvelle taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) - dont le produit est fondu dans le budget général de l'Etat - s'est substituée aux quatre taxes qui étaient jusqu'alors affectées à l'ADEME. En contrepartie, l'ADEME s'est vue attribuer une subvention annuelle d'un montant égal au produit attendu de la TGAP, c'est-à-dire 1.435 millions de francs en 1999, inscrite au budget du ministère de l'environnement.

Afin de donner à l'ADEME une garantie pluriannuelle sur la pérennité et le niveau de ses ressources, il était prévu que la définition de la subvention annuelle se ferait dans le cadre de contrats pluriannuels conclus avec l'Etat. Le premier d'entre eux devrait couvrir la période 1999-2002.

Par ailleurs, une enveloppe de 500 millions de francs , inscrite pour un tiers au budget de l'industrie (soit 167 millions de francs) et pour deux tiers au budget de l'environnement (soit 333 millions de francs) a été affectée à la relance des actions de l'ADEME dans le domaine de la maîtrise de l'énergie et du développement des énergies renouvelables. A cette fin, 100 nouveaux postes ont été créés.

Au total, en 1999, l'ADEME a reçu 1.935 millions de francs de crédits budgétaires supplémentaires inscrits :

- pour 1.768 millions de francs au budget de l'Environnement,

- pour 167 millions de francs au budget de l'Industrie.

On notera que cette réforme a mis fin au " paradoxe " de l'ADEME. On rappelle en effet que L'ADEME connaissait parallèlement des problèmes de trésorerie et des délais de paiement importants pour ses actions de maîtrise de l'énergie financées par le budget industrie. Sans que la comptabilité de l'agence permit de connaître exactement le montant du déficit, les évaluations considéraient qu'il manquait autour de 90 millions de francs de crédits de paiement pour retrouver une situation de trésorerie saine. Or, paradoxalement, les taxes environnementales gérées par l'agence dégageaient de façon structurelle une très importante trésorerie (actuellement plus de 3.000 millions de francs), sans que l'ADEME pût utiliser les produits financiers du placement de ces taxes pour le financement d'actions de maîtrise de l'énergie en raison d'obstacles juridiques.

Le tableau ci-après retrace l'allocation de l'enveloppe de 500 millions de francs par type d'intervention :

2. Des crédits en hausse en 1999 puis en baisse en 2000

L'évolution des crédits budgétaires versés à l'ADEME par le ministère de l'industrie depuis 1995 est retracée dans le tableau ci-après :



On constate que les crédits de fonctionnement sont restés à peu près constants sur la période étudiée, autour de 96 millions de francs. Ils s'établissent à 97 millions de francs dans le projet de budget pour 2000 pour un effectif budgétaire inchangé pour l'industrie (251 postes).

En 1999, la dotation de 242 millions de francs en crédits d'intervention se subdivisait en une dotation budgétaire de 82,5 et en une dotation supplémentaire de 167 millions de francs issue de l'enveloppe de 500 millions de francs précitée. 20 millions de francs ont depuis fait l'objet d'un transfert vers le budget de l'environnement pour contribuer au financement de la dépollution du site de Salsigne.

Pour 2000, le projet de budget de l'économie, des finances et de l'industrie prévoit une dotation identique de 242 millions de francs en AP et une dotation de 127 millions de francs en CP (soit une baisse de 122 millions de francs par rapport à 1999).

Pour justifier cette baisse des crédits de paiement, le gouvernement évoque les " lancinants " problèmes de trésorerie rencontrés par l'ADEME sur ses crédits d'origine budgétaire depuis 1994. Il considère en effet que la forte hausse de la dotation pour 1999 a permis de résorber le traditionnel déficit de crédits de paiement de l'Agence par rapport aux autorisations de programmes accordées et que la dotation en CP pour 2000 " est plus proche des dépenses de l'Agence dans cette situation de montée en puissance ".

Au total, votre rapporteur se félicite de la résorption du déficit de trésorerie de l'ADEME. Il souhaite toutefois que soient fixés des objectifs précis à l'ADEME en termes quantitatifs et qualitatifs afin qu'un bilan puisse être périodiquement dressé et soumis au Parlement.

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