MODIFICATIONS APPORTÉES

PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE

AU BUDGET DES ROUTES

L'Assemblée nationale a adopté en seconde délibération deux amendements consistant à majorer à titre non reconductible :

- de 12 millions de francs d'autorisations de programme et de 12 millions de francs de crédits de paiement le chapitre 53-43 article 20 du Titre V (Investissements sur le réseau routier national hors Ile-de-France, notamment en exécution des contrats de plan Etat-Région) ;

- de 15 millions de francs d'autorisations de programme et de 15 millions de francs de crédits de paiement, la dotation du chapitre 63-42 article 30 du titre VI (opérations liées à l'aménagement du réseau routier national).

AU BUDGET DE LA SECURITE ROUTIERE

L'Assemblée nationale a adopté en seconde délibération un amendement consistant à majorer à titre non reconductible :

- de 10 millions de francs en dépenses ordinaires le chapitre 44-43 article 10 du Titre IV (actions d'incitation).

Ces crédits serviront à financer à titre exceptionnel des dépenses d'équipement en soupape du parc existant de véhicules GPL non équipés en série à l'origine.

EXAMEN EN COMMISSSION

Dans sa séance du jeudi 18 novembre 1999, la commission a procédé à l'examen des crédits de l'équipement, des transports et du logement, III. Transports, 2. Routes et 3. Sécurité routière, sur le rapport de M. Gérard Miquel, rapporteur spécial.

Un large débat s'est ouvert, au cours duquel sont intervenus M. Philippe Marini, rapporteur général, MM. Jacques Pelletier, Maurice Blin, Denis Badré, Yann Gaillard, et Mme Marie-Claude Beaudeau.

M. Philippe Marini
a fait quelques observations sur le FITTVN, compte spécial du Trésor créé par la loi pour le développement et l'aménagement du territoire de 1995. En tant que membre du comité de gestion du fonds, il s'est inquiété de la tendance de plus en plus perceptible à faire du FITTVN un instrument de débudgétisation. Il a souhaité que le rapporteur spécial précise si les investissements routiers financés par le compte spécial du trésor permettaient de tracer une ligne de partage claire avec le budget. Puis, il a souhaité avoir des précisions sur la question de l'allongement des concessions autoroutières qui, selon lui, n'avait pas reçue de réponse précise du ministre de l'équipement, des transports et du logement, lors de son audition devant la commission. Enfin, il a demandé s'il était possible de faire une comparaison entre la qualité de l'entretien du réseau routier national et du réseau routier départemental.

M. Gérard Miquel, rapporteur spécial, a répondu que le FITTVN serait utilisé en 2000 pour la mise en sécurité des tunnels routiers, pour 75 millions de francs, et pour des opérations de désenclavement du massif central. Il a approuvé les propos de M. Philippe Marini, rapporteur général, sur le fait que l'existence d'un compte spécial du trésor amenait à débudgétiser des crédits d'investissement routiers, mais il n'en a pas moins considéré qu'il s'agissait d'un instrument utile pour financer ces investissements. En matière de concessions autoroutières, il a regretté l'absence de choix politiques des élus locaux, qui avait conduit à laisser des itinéraires routiers importants sous forme de routes nationales. Il a pris l'exemple de la RN 20 et du trajet entre Paris, Toulouse et l'Espagne. Il a déploré que l'itinéraire soit morcelé entre autoroute concédée et non concédée, avec certaines portions payantes et d'autres gratuites. Il a expliqué qu'il aurait souhaité la réalisation d'une autoroute concédée avec la création de voies de raccordement sous forme de routes nationales.

Il a prédit que les pouvoirs publics, en raison de l'insuffisance des moyens, seraient tôt ou tard obligés de concéder des voies autoroutières existantes, faute de pouvoir les entretenir. Il a cité l'exemple de l'A 75, et de l'obligation de concéder le viaduc de Millau, alors même que sa rentabilité ne serait pas immédiate. Il a ajouté que l'accent aurait dû être mis sur la concession d'itinéraires structurants, avec le maintien en routes nationales des autres voies. Il a conclu que le projet de loi sur les sociétés concessionnaires d'autoroutes serait certainement l'occasion d'un débat sur ces thèmes.

Concernant plus particulièrement la comparaison entre l'entretien du réseau routier national et du réseau départemental, il a estimé qu'elle était très difficile, car dépendante de la situation financière de chaque département.

M. Alain Lambert, président , a insisté sur le fait que la commission des finances devrait être particulièrement attentive au prochain projet de loi sur les sociétés concessionnaires d'autoroutes. Il a fait état d'une mauvaise interprétation de la position de la Commission européenne, celle-ci reprochant essentiellement à la France son manque de transparence, plutôt que le principe de l'adossement. Il a estimé que le ministère de l'économie et des finances, et notamment la direction du Trésor, tirait des enseignements discutables de la position de la commission européenne. Il a rappelé que les sociétés concessionnaires d'autoroutes subissaient des prélèvements élevés qui, eux, n'étaient pas conformes aux normes européennes. Il a conclu qu'à l'occasion de l'examen du futur projet de loi relatif aux sociétés concessionnaires, le rapporteur spécial, le rapporteur général et lui-même n'hésiteraient pas à s'enquérir auprès de la Commission européenne de ses prises de position.

En réponse à M. Jacques Pelletier, M. Gérard Miquel , rapporteur spécial , a précisé que les prochains contrats de plan prévoyaient une enveloppe de 20,6 milliards de francs pour les investissements routiers, contre 27,4 milliards de francs pour les anciens contrats de plan, mais qu'il convenait d'attendre de connaître la dotation de la seconde enveloppe pour en tirer des enseignements définitifs.

En réponse à M. Maurice Blin, il a précisé que les moyens de paiement en faveur des routes diminueraient effectivement de 9,5 %, avec une chute sensible des crédits en faveur du développement du secteur routier(-20,7%), et une stabilité des moyens accordés à l'entretien. En prenant en compte les effets de la budgétisation du FARIF, les moyens de paiement en faveur du développement du secteur routier régressent de 30%.

En réponse à M. Denis Badré, il a indiqué qu'il fallait effectivement développer l'entretien des routes et il a regretté les retards pris en matière d'investissement. Mais il a expliqué que les parlementaires devaient également considérer l'impact des lois qu'ils adoptaient, s'agissant notamment des contraintes d'environnement et de préservation de patrimoine, qui avaient pour effet de retarder considérablement les programmes routiers.

En réponse à M. Auguste Cazalet, qui expliquait que certains élus avaient une responsabilité dans le refus de mettre sous concession autoroutière des itinéraire structurants, le rapporteur spécial a répondu qu'il appartenait effectivement aux élus de faire des arbitrages. Il a considéré que la construction de routes nationales était un élément positif, lorsqu'elle venait en complément d'une liaison autoroutière, et non en concurrence.

Répondant à MM. Jacques Pelletier, Yann Gaillard, Denis Badré et Mme Marie-Claude Beaudeau sur les questions de sécurité routière, il a tenu à préciser qu'en la matière, les autoroutes étaient un gage de sécurité, puisqu'elles enregistraient un nombre considérablement moindre de tués que les autres voies routières. Il a ajouté que toutes les questions de sécurité routière ne pourraient être réglées par les seuls aménagements routiers, les moyens étant d'ailleurs limités, et qu'il était essentiel de compléter l'action sur les infrastructures par une politique de communication. Avec Mme Marie-Claude Beaudeau , il a déploré le nombre considérable d'accidentés de la route.

Le rapporteur spécial des crédits de la sécurité routière a considéré que le système répressif devait être plus adapté, et que la loi récemment votée créant un délit de grande vitesse répondait à un besoin et commençait à produire ses effets. Il a ensuite souhaité l'intégration des avancées technologiques, comme les radars embarqués, ou les régulateurs de vitesse pour l'équipement des véhicules, afin de mieux prévenir les accidents liés à la vitesse. Enfin, il a approuvé les propos de M. Jacques Pelletier et de Mme Marie-Claude Beaudeau sur la nécessité d'une pédagogie active, notamment dans les écoles primaires, pour enseigner les principes de la sécurité routière. Il a toutefois ajouté que le comportement des adultes jouerait un rôle déterminant.

A l'issue de cette présentation, M. Alain Lambert, président , a rappelé qu'en raison de la structure de vote retenue par le Gouvernement, les crédits du ministère de l'équipement, des transports et du logement feraient l'objet d'un seul vote de la commission, comme en séance publique. Il a toutefois demandé à chaque rapporteur spécial d'exprimer son point de vue sur les crédits dont il a la charge, avant que la commission ne vote sur l'ensemble des crédits du département ministériel.

Réunie le jeudi 18 novembre 1999, sous la présidence de M. Alain Lambert, président, la commission des Finances a décidé de proposer au Sénat de rejeter les crédits du ministère de l'équipement, du logement et des transports III - Transports - 2 - Routes et 3 -Sécurité routière .



Réunie le jeudi 18 novembre 1999 , sous la présidence de M. Alain Lambert, président, la commission des finances a procédé à l'examen des crédits du ministère de l'équipement, du logement et des transports III - Transports - 2 - Routes et 3 -Sécurité routière .

Elle a décidé de proposer au Sénat de rejeter les crédits du ministère de l'Equipement des transports et du logement .

Elle a confirmé cette position lors de sa réunion du jeudi 25  novembre, après avoir pris acte des modifications apportées par l'Assemblée nationale.

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