CHAPITRE III

L'INSPECTION GÉNÉRALE DES SERVICES JUDICIAIRES

L'inspection générale des services judiciaires a été créée par le décret n° 64-754 du 25 juillet 1964 et son fonctionnement est défini par un décret n° 65-1 du 5 janvier 1965. Ces textes la placent directement auprès du Garde des Sceaux.

I. LES ACTIONS DE L'INSPECTION GÉNÉRALE DES SERVICES JUDICIAIRES

A. LES MISSIONS DE CONTRÔLE DE FONCTIONNEMENT DES JURIDICTIONS

L'inspection générale des services judiciaires a pour mission première d'apprécier de façon permanente le fonctionnement des juridictions de l'ordre judiciaire (à l'exception de la Cour de cassation) et de l'ensemble des services et organismes relevant de la justice : les établissements pénitentiaires, les services de la protection judiciaire de la jeunesse etc.

Les missions de contrôle du fonctionnement des juridictions peuvent être soit " approfondies ", c'est-à-dire lorsque l'analyse d'une juridiction donnée est exhaustive, soit de " sectorisation "  lorsqu'elles couvrent un secteur géographique englobant généralement le ressort d'une cour d'appel ou qu'elles consistent en un travail d'analyse succincte des conditions de fonctionnement d'une juridiction.

Les inspections approfondies obéissent à une procédure contradictoire : un pré-rapport est communiqué aux chefs de la juridiction inspectée, à charge pour eux de remettre aux magistrats et fonctionnaires la partie qui les concerne, de manière à recueillir leurs observations. Le rapport définitif contient une description la plus complète possible des méthodes mises en oeuvre dans tous les services et des résultats dans tous les domaines de l'activité juridictionnelle. Il s'accompagne également de propositions destinées à améliorer le fonctionnement du service.

Le nombre d'inspections approfondies ne peut être que limité en raison de la lourdeur de ces opérations et eu égard aux moyens actuels à la disposition de l'inspection. Ainsi, le contrôle du tribunal de grande instance de Nice en 1998/1999 a monopolisé 5 magistrats et 3 greffiers en chef pendant six mois.

En conséquence, l'inspection générale est amenée à privilégier les missions dites de " sectorisation ". D'une durée moyenne de quatre jours, elles permettent de repérer les dysfonctionnements et les innovations d'une juridiction et de sélectionner les services qui nécessitent une analyse plus approfondie.

Au-delà du contrôle des juridictions, ces missions de " sectorisation " ont également pour objectif de mieux connaître les pratiques de ces dernières.

En effet, de nombreuses initiatives existent au sein des juridictions afin d'améliorer l'efficacité du fonctionnement de la justice. Toutefois, en l'absence d'une remontée de l'information vers la Chancellerie, celles-ci restent dispersées et peu connues. Il est donc important que l'inspection générale des services judiciaires connaisse ces éventuelles innovations afin d'informer le Garde des Sceaux pour que, le cas échéant, certaines de ces pratiques soient étendues à d'autres juridictions.

Par ailleurs, l'inspection générale des services judiciaires est chargée de vérifier la manière dont les juridictions mettent en oeuvre les politiques publiques impulsées par le ministère de la justice.

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