D. LES SERVICES DE LA PROTECTION JUDICIAIRE DE LA JEUNESSE

Les crédits des services de la protection judiciaire de la jeunesse dans le projet de budget 2000 enregistrent une augmentation de 14,7 % pour atteindre près de 3,2 milliards en crédits de paiement .

Cette très forte croissance des crédits à la disposition de la protection judiciaire de la jeunesse traduit la priorité donnée par le gouvernement au traitement de la délinquance juvénile à travers une triple action :

- disposer des moyens nécessaires pour donner une réponse rapide et systématique aux actes de primo délinquance , notamment en développant les mesures de réparation ;

- renforcer les dispositifs d'hébergement ;

- développer la prise en charge continue des mineurs par la multiplication des activités de jour.

1. Des moyens en personnel renforcés considérablement

Les crédits affectés aux dépenses en personnel progressent de 10,7 % (+ 121 millions de francs) et s'élèvent à 1,25 milliard de francs.

380 emplois sont créés, dont 258 sont des éducateurs ou des chefs de service éducatif
. En outre, par anticipation sur les créations d'emplois de 2001 pour la poursuite du plan décidé par le conseil de sécurité intérieure , le ministère de la justice a été autorisé à lancer dès 2000 un concours exceptionnel pour 300 postes supplémentaires .

Par ailleurs, le recrutement de 600 emplois jeunes devrait contribuer à la prise en charge des mineurs en difficulté et devrait apporter un soutien aux équipes éducatives.

En outre, les personnels bénéficieront de plusieurs mesures indemnitaires, pour un montant total de 9,1 millions de francs . Outre une mesure générale de 6,2 millions de francs, les principales actions porteront sur la revalorisation indemnitaire des personnels de direction (1,8 million de francs), ainsi que la valorisation des primes des dimanches et jours fériés et de l'indemnité de surveillance de nuit (801.360 francs).

2. La forte hausse des dépenses de fonctionnement

Les crédits affectés aux dépenses de fonctionnement s'élèvent à 1,83 milliard de francs, en progression de 19,8 %.

Ces crédits sont répartis entre le secteur public et le secteur associatif.

Les crédits destinés au secteur associatif sont regroupés dans le chapitre 37-33 (Remboursement des prestations effectuées par le secteur habilité ou conventionné), ancien chapitre 34-33.

Ces crédits augmentent de 19 % (+234 millions de francs) et s'élèvent à 1,47 milliard de francs. Ils serviront à financer les 77 centres éducatifs renforcés mis en place dans le secteur associatif.

Par ailleurs, 129,8 millions de francs seront destinés au financement d'autres actions : hébergements classiques des mineurs délinquants et des jeunes majeurs, action éducative en milieu ouvert, investigation et orientation éducative, enquêtes sociales et mesures de réparation pénale.

Les moyens de fonctionnement des services du secteur public sont regroupés dans le chapitre 34-34, dont les crédits augmentent de 22,5 % par rapport à 1999 et s'élèvent à 364,2 millions de francs .

Ces crédits doivent financer :

- la création de 20 centres éducatifs renforcés (9,8 millions de francs). A la fin 2000, le nombre total de centres éducatifs renforcés publics et privés devrait atteindre le chiffre 100 ;

- la création de 20 centres de placement immédiat , pour les mineurs délinquants plus difficiles (38 millions de francs), qui s'ajouteront aux 15 unités existant fin 1999.

Par ailleurs, les autres actions éducatives (classes relais, activités des mineurs) seront renforcées ainsi que la coordination éducative.

Toutefois, pour mieux appréhender concrètement les dépenses de fonctionnement du service public de la protection judiciaire de la jeunesse, il faudrait inclure les crédits du chapitre 46-01 (soit près de 20 millions de francs ) qui regroupe les subventions et interventions diverses . Ainsi, 5 millions de francs supplémentaires sont affectés pour 2000 au développement d'activités pour les mineurs.

3. Les mesures en faveur de l'équipement

Le projet de loi de finances prévoit 100 millions de francs d'autorisations de programme (contre 84 en 1999) et 77 millions de francs de crédits de paiement (contre 97 millions de francs l'année dernière).

Les autorisations de programme permettront notamment de financer :

- la création de foyers d'hébergement (16 millions de francs) et de centres de placement immédiat (21 millions de francs) ;

- la création et l'adaptation de centres de jour et de services du milieu ouvert (11 millions de francs) ;

- la sécurité et l'entretien du patrimoine (10 millions de francs) ;

- la mutualisation des directions régionales et départementales (8 millions de francs) ;

- le solde des opérations engagées (19 millions de francs).

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