CHAPITRE II

LE QUARANTIÈME ANNIVERSAIRE DE L'ÉCOLE NATIONALE DE LA MAGISTRATURE : BILAN ET PERPECTIVES

Alors que l'Ecole nationale de la magistrature vient de fêter son quarantième anniversaire, il apparaît utile de se pencher sur cette école souvent mal connue du public et qui accomplit pourtant une mission fondamentale, à savoir préparer les auditeurs de justice à l'exercice de toutes les fonctions judiciaires.

A travers cette formation, les futurs magistrats doivent non seulement acquérir des connaissances techniques, mais également réfléchir sur les fonctions qu'ils auront à remplir au cours de leur carrière, et, de manière plus générale, sur les pouvoirs du juge et ses limites ainsi que sur sa responsabilité.

I. UNE CRÉATION CONTROVERSÉE

A. LE POIDS DES TRADITIONS

Aujourd'hui, la nécessité d'une école chargée de la formation initiale des futurs magistrats fait l'objet d'un consensus.

Pourtant, un tel projet a longtemps été tenu en échec.

Après avoir admis durant des siècles la vénalité et la patrimonialité des offices de judicature, le droit français avait adopté le système de la nomination. Ainsi, la loi du 28 avril 1810 n'exigeait du futur magistrat que la licence en droit et un stage de deux ans au barreau.

L'idée d'une sélection par concours apparut quelques années après, mais elle ne fut mise en oeuvre qu'en 1876, par le Garde des Sceaux Dufaure. Toutefois, en raison des résistances que cette décision souleva, cette formule fut abandonnée deux ans plus tard. Après plusieurs tentatives infructueuses pour imposer cette méthode, il fut décidé de substituer au concours un examen professionnel qui resta en vigueur jusqu'en 1958.

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