b) ... mais néglige, sur des points essentiels, l'avenir de la recherche française

L'abandon du projet soleil risque de s'avérer une grave erreur : le synchrotron est le moyen d'investigation le plus moderne, le plus puissant, le plus complet pour sonder les propriétés structurales et électroniques de matériaux de tout type.

C'est, par excellence, un outil indisciplinaire, utilisé en coopération, indispensable à la recherche fondamentale comme à la recherche appliquée.

Ce dossier devrait être traité de façon pragmatique :

- il existe, à Orsay, un équipement national vétuste dont la question de l'avenir doit être tranchée ;

- l'Angleterre, l'Italie, l'Allemagne disposent d'installations nationales, ce qui ne les empêche pas de recourir au synchrotron européen à Grenoble.

A la vérité, il semble qu'il y a :

- saturation globale de l'utilisation de ce type d'équipement ;

- possibilité de coexistence de machines de dimension et de caractéristiques variées dont certains relèvent du niveau européen, d'autres du niveau national, voire régional.

Leur implantation, comme leur utilisation, doit être de toute façon coordonnée au sein de la communauté.

Reste évidemment le problème du coût du projet : 2 milliards de francs sur 8 ans, soit 250 millions de francs par an, mais, à titre de comparaison, le coût sur la période 1999-2006 de l'accord de coopération du CNES avec la NASA, pour l'exploration de la planète Mars, est estimé à 2,5 milliards de francs.

Les menaces qui pèsent sur le projet de satellite astronomique COROT participent du même débat sur la coexistence possible d'équipements scientifiques nationaux et européens.

c) Une stratégie de contournement des grands organismes de recherche

La remise en cause des projets ci-dessus évoqués a évidemment altéré les relations entre les établissements concernés (CNES et CNRS) et leur ministre de tutelle.

Après avoir prétendu " dégraisser le mammouth de l'éducation nationale ", celui-ci s'attaque ainsi à certains mastodontes de la recherche.

Il reproche notamment au CNRS d'être trop rigide, ce qui justifie, à ses yeux, de privilégier, à travers les universités et les petits laboratoires, les nouvelles disciplines et les jeunes chercheurs (d'où l'augmentation des moyens du FNS et du FRT).

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