B. OÙ EN EST LA FISCALITÉ AGRICOLE ?

L'année 1999 a vu l'instauration de nouvelles dispositions fiscales spécifiques au secteur agricole : la création de la redevance sanitaire pour le contrôle de certaines substances et de leurs résidus, l'extension de la redevance sanitaire de découpage au gibier sauvage, la création des redevances sanitaires d'abattage et de découpage et des redevances sanitaires sur les produits de la pêche et de l'aquaculture (ces redevances sont issues de la transposition de directives communautaires par la loi de finances rectificative pour 1998 13( * ) ) ; l'extension de la déduction pour investissement à l'acquisition de parts de coopératives agricoles (en loi d'orientation agricole 14( * ) ).

L'année 2000 devrait voir l'application d'autres dispositions : avec dans le projet de loi de finances pour 2000, des suppressions (la taxe de défrichement, la taxe forestière) et des nouveautés (l'Assemblée nationale propose par deux articles additionnels d'étendre l'exonération de TVA à l'ensemble des opérations des SAFER 15( * ) et de permettre aux viticulteurs soumis au régime simplifié d'imposition de comptabiliser leurs stocks au prix de revient effectif et de constituer des provisions pour dépréciation de ces stocks 16( * ) ) et, dans le projet de loi de financement pour la sécurité sociale pour 2000, le projet du gouvernement d'instaurer un nouveau compartiment de la TGAP sur les produits phytosanitaires (le projet d'une taxe sur les engrais a été reporté à plus tard).

La taxe sur les produits phytosanitaires

L'objectif de cette taxe est de réduire l'usage des phytosanitaires qui font peser de nombreux risques sur la santé (eau, air, aliments, usage professionnel).

Une taxation au premier gramme avec une intensité différente selon sept grandes classes de toxicité est prévue. Le produit attendu de cette taxe est de l'ordre de 300 millions de francs soit environ 2,5 % du chiffre d'affaires de l'industrie phytosanitaire.

Votre rapporteur spécial tient à rappeler qu'il existe aujourd'hui des dispositifs réglementaires comme Phyto-Mieux et que les produits concernés font déjà l'objet d'une homologation. En outre, il faut remarquer qu'une bonne partie de la pollution issue des phytosanitaires provient de la non-reprise d'emballages vides ou d'une mauvaise utilisation des pulvérisateurs.

Il estime qu'il conviendrait que les revenus tirés d'une telle taxe soit réalloués au secteur agricole pour en alléger les conséquences sur le revenu des agriculteurs. Votre rapporteur spécial s'étonne que le produit de cette taxe aille abonder le fonds de compensation des allégements de charges prévus par le projet de seconde loi sur les 35 heures.

Votre rapporteur spécial souhaiterait toutefois qu'une réforme d'ensemble de la fiscalité agricole soit menée. Le rapport prévu à l'article 141 de loi d'orientation agricole précitée devra être rendu au 1 er avril 2000. Il a été confié par le Premier ministre à deux parlementaires en mission. Votre rapporteur spécial veillera à ce que le gouvernement en tire les conséquences nécessaires. Il souhaite également que le projet de loi de modernisation et d'orientation forestière qui devrait être présenté prochainement au Parlement comporte un volet fiscal.

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