C. L'AUGMENTATION DES CONTRIBUTIONS INTERNATIONALES VOLONTAIRES

Les dépenses d'intervention, qui constituent la part "discrétionnaire" des crédits du ministère des affaires étrangères, ont supporté l'essentiel de l'effort de rigueur budgétaire au cours des dernières années. Ainsi, les crédits correspondants aux contributions volontaires aux dépenses internationales ont fait office de variable d'ajustement du budget des affaires étrangères, puisqu'ils ont été réduits en cinq ans de 697,2 millions de francs à 228 millions de francs, soit une baisse de 67 %. Pour 2000, une mesure nouvelle de 30 millions de francs poursuit l'augmentation des crédits engagée en 1999.



Les contributions volontaires ont une importance considérable, car, en assurant une visibilité à l'action de la France pour le développement, elles ont un impact diplomatique et politique utile. La France n'a cependant pas suivi le choix des Etats-Unis, qui privilégient les contributions volontaires au détriment des contributions obligatoires, car une telle attitude met à mal le fonctionnement des organisations multilatérales.

Compte tenu de leur rareté, la répartition des contributions volontaires doit se faire avec discernement, en fonction de trois critères essentiels : la bonne gestion des organisations attributaires ; l'importance des retours économiques pour notre pays sur les programmes financés ; la présence au sein des organisations de ressortissants français ou francophones.

En tout état de cause, l'inversion du mouvement des contributions volontaires engagée en 1999 demeure insuffisante, et devra être poursuivie pour conférer à la France un statut international conforme à sa qualité de membre permanent du conseil de sécurité des Nations Unies.

D. LA POLITIQUE CULTURELLE EXTÉRIEURE DE LA FRANCE

Dans le cadre d'une mission de contrôle sur l'Association Française d'Action Artistique (AFAA), votre rapporteur a pu constater l'impact des réformes engagées au sein du ministère des affaires étrangères sur un opérateur extérieur financé par celui-ci. L'intégration des moyens de la coopération conduit à la disparition d'un acteur spécialisé, " Afrique en création ", au profit d'un opérateur unique, l'AFAA. Les relations de donneur d'ordres à prestataire de services entre l'AFAA et le ministère des affaires étrangères vont être clarifiées, et les modalités de consultation et de coopération avec le ministère de la culture doivent devenir systématiques. Enfin, la distinction entre les rôles du conseil d'administration et de l'assemblée générale de l'AFAA doit être accentuée. Ces réformes visent à améliorer la cohérence et la lisibilité de l'action de l'AFAA, en la rendant également moins dépendante de la qualité des relations personnelles entre les différents acteurs de la politique extérieure de la France.

La diversification des modalités d'interventions de l'AFAA avec le développement des partenariats doit être poursuivie, car elle permet d'accroître l'effet de levier des financements. Cependant, la montée en puissance de ces dispositifs doit être contrôlée afin d'éviter une dispersion et une perte d'autonomie trop grande de l'association. La diversification des actions de l'AFAA ne doit pas résulter de la volonté d'être un opérateur global, mais doit être guidée par la recherche de synergies avec les autres acteurs de la politique culturelle extérieure. La mise en oeuvre d'actions en coopération avec la promotion du livre français à l'étranger pourrait ainsi être développée.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page