V. Audition de M. Yves Lair,
Président de la Fédération nationale des offices municipaux du sport (FNOMS)

La FNOMS avait déjà réalisé, en 1997, une étude sur les gisements d'emplois dans le secteur sportif : 15 emplois-types avaient ainsi été répertoriés. Ces propositions de création d'emplois ont largement été mises en pratique dans le cadre du programme " Nouveaux services - Emplois-jeunes " et semblent avoir donné satisfaction dans la majorité des cas.

Les objectifs de l'accord-cadre conclu entre la FNOMS et l'Etat sont aujourd'hui atteints : 300 jeunes ont été recrutés à ce jour.

Ils exercent leurs activités dans les domaines suivants :

- accueil secrétariat : 30 % des emplois,

- développement de projets associatifs : 30 % des emplois,

- animation sportive : 30 % des emplois,

- divers : 10 % des emplois.

Ces activités correspondent essentiellement à des besoins déjà existants, mais insuffisamment satisfaits.

Plus largement, dans l'ensemble du secteur sportif, près de 40.000 postes d'emplois-jeunes ont été créés : 65 % par les associations dont c'est souvent le premier ou le deuxième salarié, 28 % par les collectivités locales et 7 % par des établissements publics.

A l'heure actuelle, le financement des emplois-jeunes, au-delà de l'aide légale, repose sur les fonds propres des associations, sur les aides financières des collectivités locales et parfois sur le soutien de sponsors.

S'agissant du profil des jeunes recrutés dans le secteur sportif, leur niveau de formation initiale se révèle supérieur à celui des emplois-jeunes recrutés dans d'autres secteurs : 44 % ont un niveau supérieur ou égal à bac + 2.

Il semble que, dans le secteur sportif, les emplois-jeunes soient satisfaits de leur poste. Le turn over est inférieur à 10 %, 5 % des jeunes ayant trouvé un emploi hors du dispositif.

Ils sont également bien perçus par les bénévoles et par les permanents, même si on peut constater, dans certains cas, que les emplois-jeunes ont constitué un réel effet d'aubaine, notamment dans les collectivités locales.

La formation des jeunes à leur emploi reste délicate. Les collectivités locales font appel au CNFPT et les associations (dont les offices municipaux du sport) à divers organismes de formation. Mais la principale difficulté réside dans l'adéquation entre les formations proposées et les besoins du poste. Une amélioration de l'offre de formation semble devoir être établie à l'échelon local à partir des plates-formes régionales de professionnalisation.

Si un accord de partenariat a été conclu entre d'une part le ministère de la jeunesse et des sports et d'autre part AGEFOS-PME et UNIFORMATION pour le financement des actions de formation, tous les emplois-jeunes du secteur n'y ont pas accès.

La pérennisation des emplois-jeunes semble envisageable dans le secteur sportif compte tenu d'un fort besoin de professionnalisation. Mais elle se heurte toutefois à l'obstacle de la nécessaire solvabilisation. On peut estimer qu'à ce jour environ 50 % des postes créés dans les associations seraient pérennisables.

Plusieurs pistes sont d'ores et déjà envisageables pour assurer la solvabilisation des emplois :

- la répercussion du coût de l'emploi créé sur les cotisations des membres de l'association. Il existe ici une marge de manoeuvre dans la mesure où la participation horaire de l'usager est bien souvent de 1 à 5 francs. Elle ne doit toutefois pas être surestimée ;

- la recherche de financements croisés venant soit des organismes sociaux ou des comités d'entreprise pour leur action sociale, soit des collectivités locales, soit d'entreprises privées dans une démarche de sponsoring ;

- la mutualisation de la dépense grâce à l'emploi de ces jeunes en " temps partagé " entre divers organismes. Dans ce cadre, les offices municipaux des sports pourraient créer des emplois et les mettre à disposition de diverses associations sportives moyennant une participation financière. Cette piste, qui apparaît prometteuse, se heurte cependant à des difficultés pratiques : remboursement des frais de déplacement, répartition du temps de travail des animateurs sportifs pour des besoins qui apparaissent généralement aux mêmes horaires dans les associations.

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