2. Un effort de modernisation nécessaire

L'armée syrienne pâtit aujourd'hui de trois faiblesses : une extrême centralisation des décisions, une instruction insuffisante, l'obsolescence de certains équipements. Ce dernier point n'est pas le moins préoccupant. Ainsi, seul le tiers des aéronefs seraient effectivement disponibles. Cette situation s'explique en partie par le relâchement des liens avec l'ancien allié soviétique, principal pourvoyeur de l'armement syrien.

C'est pourquoi la Syrie a engagé depuis 1996 une adaptation de ses équipements et infrastructures militaires. Les priorités portent sur l'aviation (Mig 29, Sukhoï 27), la défense aérienne (système russe S300) et les blindés (revalorisation du T55 et T 72). Cependant, cet effort est limité par les contraintes de financement auxquelles la Syrie se trouve confrontée. Certes, les dépenses militaires, soit 1,4 milliard de dollars -dont 500 millions, non comptabilisés dans le budget, pour l'investissement- représentent 30 % du budget de l'Etat ; mais ce montant n'est pas à la mesure des besoins de modernisation de l'armée estimés entre deux et trois milliards de francs (dont 800 millions pour l'armée de l'air). Les contrats signés au cours des trois dernières années (principalement avec la Russie et l'Ukraine) n'excéderaient pas 400 millions de dollars.

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La Syrie, sous l'égide du président Hafez al-Assad, a conduit une diplomatie foncièrement pragmatique : la prise en compte des rapports de forces l'ont conduit à faire le choix de la paix avec Israël, même s'il s'agit encore d'une paix armée ; quand les circonstances s'y prêtent, elle maintient son influence (Liban) ; enfin, elle s'efforce de rompre son isolement régional et cherche l'ouverture sur l'Occident.

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