E. LA VOLONTÉ D'OUVERTURE SUR L'OCCIDENT

Confrontée à un certain isolement sur la scène régionale, la Syrie cherche à élargir le cercle de ses appuis. La dislocation du bloc socialiste l'a déterminée à privilégier désormais les liens avec l'occident et, en particulier, avec les pays membres de l'Union européenne. Dans cette perspective, la France a été présentée par les interlocuteurs de votre délégation comme un partenaire privilégié.

1. Des relations distantes avec les deux Grands

Les relations de la Syrie avec les deux Grands obéissent moins à des considérations d'ordre idéologique qu'à la prise en compte de ses intérêts diplomatiques.

Damas a d'abord privilégié les liens avec Moscou (développement d'une coopération militaire en 1964, doublé d'une aide économique en 1972). Elle a toutefois refusé de tomber dans l'orbite soviétique et longtemps différé, par exemple, la conclusion d'un traité d'amitié et de coopération (finalement signé en 1980). Parallèlement, elle n'a jamais cessé de considérer les Etats-Unis comme un interlocuteur utile. Ainsi, elle avait accepté la médiation américaine après la guerre d'octobre 1973. L'effondrement de l'Union soviétique a convaincu le Président Hafez al-Assad de favoriser un rapprochement avec Washington : présence syrienne au sein des forces alliées lors de la guerre du Golfe en 1990, participation à la relance du processus de paix dans le cadre de la conférence de Madrid en octobre 1991. Si les Etats-Unis sont considérés comme un partenaire indispensable, l'alignement des positions américaines sur celles défendues par l'Etat hébreu a ainsi été présenté par les interlocuteurs de votre délégation comme la principale raison de l'échec du sommet de Genève entre les présidents Clinton et Assad, en mars 2000.

Soucieuse de ne pas se trouver isolée dans la négociation, la Syrie s'est trouvée confortée dans sa volonté de se rapprocher de l'Union européenne dont les positions sur le processus de paix sont jugées plus équilibrées. M. Adnan Omran, ministre de l'information et ancien négociateur syrien dans le cadre du processus de paix, a observé, lors d'un entretien avec la délégation sénatoriale, qu'il était de l'intérêt de la Syrie que l'Union européenne -dont l'analyse sur la situation au Proche-Orient était considérée comme " objective "- participe activement au processus de paix.

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