B. LA QUESTION DES FRONTIERES : UN POINT SENSIBLE POUR LA POLOGNE

La question des frontières constitue le deuxième facteur de blocage potentiel dans le processus d'adhésion de la Pologne à l'Union européenne. En effet, les frontières de la Pologne avec l'Ukraine et la Biélorussie sont insuffisamment surveillées, et une contrebande importante existe entre ces pays.

S'agissant de ses frontières orientales, la Pologne souhaite que son adhésion à l'Union européenne ne conduise pas à mettre en cause la politique de bonne entente et de coopération qu'elle entend mener vis-à-vis de la Biélorussie et de l'Ukraine, en créant une nouvelle frontière hermétique à l'est de l'Europe . Les autorités polonaises accordent aux relations avec leurs voisins situés à l'est une place fondamentale. La Pologne et l'Ukraine ont conclu en 1991 un partenariat stratégique qui se traduit notamment par la tenue trimestrielle d'une conférence polono-ukrainienne de haut niveau qui s'emploie à identifier les conséquences pour l'Ukraine de l'entrée de la Pologne dans l'Union européenne. Ainsi, dans le cadre de l'OTAN, la Pologne agit pour rapprocher l'Ukraine des institutions euro-atlantiques. De même, les autorités polonaises s'appliquent à développer de bonnes relations avec ses deux autres voisins orientaux, la Lituanie et la Biélorussie, considérant que sa sécurité ne peut être assurée que si ses voisins bénéficient d'une même sécurité. Cependant, cette politique peut se heurter aux exigences communautaires dès lors qu'elle attrait à la circulation des personnes et des biens.

Au cours de sa visite à Varsovie, votre rapporteur spécial s'est rendu à ce qu'il est convenu d'appeler le " marché russe ". C'est un stade de sport désaffecté où s'installent des marchands en tout genre ; on y trouve notamment des logiciels informatiques piratés et des objets contrefaits. Une telle situation apparaît peu compatible avec la liberté de circulation des hommes et des marchandises dans le cadre d'une Union européenne élargie.

La Pologne est consciente de cette situation mais ne souhaite pas que la mise en oeuvre d'une surveillance accrue des frontières se fasse au détriment des bonnes relations que le pays souhaite développer avec l'Ukraine. M. Jacek Saryusz-Wolski, secrétaire du Comité pour l'intégration européenne, indiquait dans un article du Monde du 8-9 octobre 2000 que " concernant la question du contrôle de nos frontières, (...) nous voulons appliquer le régime de Schengen dès le premier jour de notre adhésion, mais avec une note en bas de page : la frontière orientale doit être un pont et non un mur . C'est pourquoi nous voulons une vraie politique orientale de l'Union européenne plus musclée qu'aujourd'hui, un soutien à la démocratisation et aux réformes. L'Ukraine est pour nous très importante. Son succès politique et économique est important, non seulement pour la Pologne, mais pour toute l'Europe . ".

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