II. NOTRE COOPÉRATION BILATÉRALE : UN DÉSENGAGEMENT DE LA FRANCE MAL COMPRIS

Au cours de la période 1996-2000, la subvention versée par le ministère des affaires étrangères à l'Institut français de Prague est passée de 14 millions de francs à 7 millions de francs, alors que les ressources propres de celui-ci (autofinancement) sont passées de 1,539 million de francs en 1994 à 3,143 millions de francs en 2000 . Malgré les efforts de l'Institut auprès des entreprises françaises implantées en République tchèque pour bénéficier de financements extérieur (développement du sponsoring), la diminution régulière de la subvention du ministère des affaires étrangères a entraîné une réduction du volume d'opérations de coopération mises en oeuvre .

Tableau récapitulatif des crédits alloués au poste :

Année

Montant (en millions de francs)

1996

36

1997

33

1998

29,5

1999

25,5

2000

20,3 (*)

(*) auquel il faut ajouter 5,9 millions de francs au titre du COCOP.

Tous les domaines de notre coopération sont affectés par la diminution des ressources du poste : les bourses (en diminution de 20 % depuis deux ans), le soutien à la traduction et la publication de livres français (23 projets en 2000 contre 36 projets en 1996), et le réseau linguistique. Au cours des trois dernières années, sept postes du réseau linguistique ont été supprimés : un directeur adjoint de l'Institut chargé du secteur linguistique et éducatif, un directeur des cours de l'école de langue, deux attachés linguistiques, deux conseillers pédagogiques et un professeur de lettres.

Les partenaires tchèques ont donc le sentiment d'un désengagement de la France, en particulier dans le domaine linguistique et éducatif . Pourtant, près de 14 % des lycéens tchèques apprennent le français (contre moins de 5 % en 1989) et le nombre de départements de français dans les universités tchèques est passé de 3 à 10 entre 1990 et 2000.

La coopération universitaire entre la France et la République tchèque est développée en particulier dans le cadre du Centre français de recherche en sciences sociales (Cefres), créé à Prague en 1991. Ce centre a une triple vocation : accueillir de jeunes chercheurs français qui travaillent sur l'Europe centrale ; animer la recherche et faciliter les contacts entre les chercheurs des deux pays ; mettre en place des projets et des réseaux de recherche sur le long terme. En matière de coopération scientifique, un programme d'action intégrées intitulé " Barrande 2000 " permet de financer des échanges scientifiques entre les laboratoires français et tchèques.

Des actions de coopération intéressantes sont mises en oeuvre dans l'enseignement supérieur, où cinq filières francophones sont proposées aux étudiants tchèques bilingues :

- l'Institut franco-tchèque de gestion (IFTG) créé en 1991, en partenariat avec des écoles de commerce françaises, accueille environ 25 étudiants tchèques chaque année ;

- des " cours d'introduction au droit français " sont dispensés à la faculté de droit de Prague, en partenariat avec l'université Paris II. Cette filière accueille environ 60 élèves ;

- le " diplôme franco-tchèque d'administration publique " est préparé par environ 60 étudiants à l'université de Brno, en partenariat avec l'université de Rennes I ;

- le " magistère d'administration économique et sociale " de l'université d'Olomouc, en partenariat avec l'université de Lille 3, accueille une centaine d'étudiants ;

- la filière " gestion et comptabilité des entreprises " de l'université de Bohème du sud, lancée en partenariat avec l'université de Savoie, comprend 45 étudiants.

La diminution de nos crédits de coopération met en péril le développement de la francophonie en république tchèque , qui a pourtant obtenu récemment un statut d'observateur au sein de l'Organisation mondiale de la francophonie. Si le pays est peu francophone (environ 2 % de la population parle le français), il est revanche très francophile, en particulier parmi les jeunes.

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