2. Des moyens relativement limités

Au regard des missions exposées ci-avant, les moyens de l'OMB semblent relativement limités.

L'OMB emploie en effet moins de 600 personnes .

Près de 90 % de ces effectifs sont des fonctionnaires de carrière recrutés sur des critères exclusivement professionnels et non-partisans, soit directement parmi les jeunes diplômés, soit en milieu de carrière. Ces fonctionnaires, qui travaillent dans le périmètre de sécurité de la Maison Blanche, bénéficient d'un prestige considérable, et tendaient de ce fait à former un corps assez homogène et relativement stable.

Cependant, l'écart entre leurs rémunérations et celles qui leur étaient offertes par le secteur privé s'est fortement accru au cours des années 1990, de sorte que leur turnover a beaucoup augmenté, malgré les politiques innovantes de gestion des ressources humaines mises en oeuvre par l'OMB (promotion du travail à domicile, développement du tutorat, etc.).

Par ailleurs, l'OMB emploie un peu moins de 10 % de collaborateurs recrutés sur des critères d'affinité politique . On retrouve parmi ces collaborateurs les principaux dirigeants de l'OMB (soumis à la procédure de confirmation par le Sénat), dont le rôle s'apparente à celui des membres de cabinet ministériels en France, mais aussi des employés de rang plus modeste, qui cohabitent parfois dans les mêmes bureaux avec des fonctionnaires de carrière.

A titre d'illustration, avant d'être nommé à ce poste à l'âge de 42 ans, le dernier directeur de l'OMB de l'administration Clinton avait occupé successivement les fonctions d'assistant parlementaire, de conseiller du Speaker de la Chambre des Représentants, de sous-directeur puis de directeur- adjoint du Steering committee des Démocrates à la Chambre des Représentants, d'avocat dans un cabinet privé, de directeur-adjoint du Centre d'études sur le proche et le moyen orient, d'expert pour la campagne des Démocrates pour les élections de 1988, et de directeur-adjoint de l'analyse des programmes au bureau de Boston de l'OMB, ensuite de conseiller du Président Clinton, avant son retour à l'OMB en qualité de sous-directeur, puis de directeur-adjoint et de directeur.

Les effectifs de l'OMB sont organisés en quatre grandes divisions :

- des bureaux de gestion des ressources ( Resource Management Offices ) spécialisés par domaines de compétences et par agences fédérales, à l'instar des bureaux de la direction du budget. Ces bureaux supervisent la gestion et examinent les demandes de crédits des agences placées sous leur tutelle, puis négocient leur budget avec le Congrès ;

- des bureaux de la synthèse budgétaire ( Budget Review ), qui préparent les grandes orientations budgétaires et suivent l'évolution des dépenses fédérales ;

- une division des programmes législatifs, qui coordonne la position de l'administration fédérale sur les textes législatifs en discussion ;

- enfin, des offices statutaires, qui supervisent les systèmes d'information et les méthodes de gestion des agences fédérales, ainsi que leur respect de la législation.

Il convient de souligner que les moyens techniques de l'OMB sont également relativement limités .

S'agissant du chiffrage du coût des dispositions législatives, les ressources humaines de l'OMB sont ainsi moindres que celles du Congrès, de sorte que l'OMB s'en remet souvent pour l'essentiel aux évaluations réalisées directement par les administrations concernées.

De même, l'OMB ne dispose pas en propre de modèles macro-économiques. En effet, le turnover de ses experts pourrait en rendre l'exploitation difficile. En matière de modélisation macro-économique, l'OMB s'en remet donc pour l'essentiel aux travaux de simulation réalisés par les instituts privés auxquels il est abonné. Ces travaux ne lui servent d'ailleurs qu'à vérifier la cohérence comptable et intellectuelle de ses prévisions économiques, qui sont réalisées à partir de « jugements d'experts ». Le budget du Président n'est donc pas adossé à des projections réalisées à l'aide de modèles macro-économiques, contrairement à la situation française, où le projet de loi de finances s'appuie sur des projections détaillées réalisées par la direction de la prévision à partir de modèles macro-économétriques.

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