C. LA DIFFICILE ÉVALUATION DES ACTIONS DE LA MILDT ET DE CELLES DE SES PARTENAIRES

Toutes ces interrogations renvoient à une même préoccupation, celle de l'évaluation, qui reste un des principaux points faibles du fonctionnement de la MILDT.

Si la MILDT ne veut pas demeurer un simple distributeur de crédits, elle se doit de développer sa capacité de contrôle et d'évaluation sur les actions et les organismes qu'elle contribue à financer. L'exemple le plus prégnant à cet égard reste sans doute sa grande difficulté à évaluer les actions menées localement par les services déconcentrés de l'Etat. Des efforts ont été entrepris avec, notamment, la nomination dans chaque département d'un chef de projet, mais pour ce qui est de l'évaluation a posteriori des actions financées localement, la MILDT avoue elle-même ses insuffisances et ses lacunes. L'évaluation de ces actions peine encore à se mettre en place : l'analyse des masses financières engagées par les chefs de projet départementaux a été amorcée sur l'exercice 2000, sur la base notamment des rapports d'activité des subventions aux associations, mais il manque encore une évaluation plus qualitative de ces actions, et notamment une synthèse des bilans d'activité des services déconcentrés. Un des problèmes majeurs de l'efficacité de cette évaluation reste l'identification des sources de financement des grandes actions menées par ces services

A cet égard, le CES, dans son avis du 7 juillet 1999, soulignait la nécessité d'une meilleure prise en compte locale des problèmes liés aux toxicomanies, en concertation étroite avec les élus et les associations. Ainsi le CES rappellait que la question du pilotage départemental des actions de lutte contre la toxicomanie est centrale et que dans la plupart des départements, les chefs de projet n'avaient jusqu'alors pas été en mesure d'assumer réellement leurs fonctions, aucune planification des besoins n'étant effectuée et les chefs de projet n'ayant bien souvent aucune vue d'ensemble sur le dispositif départemental. Même si des progrès ont été réalisés depuis 1999, il reste beaucoup à faire pour repenser totalement le pilotage départemental. Ainsi, le CES proposait dans son avis du 7 juillet 1999 de créer, dans les départements les plus concernés, une mission de lutte contre la toxicomanie par contrat entre l'Etat et le conseil général. Cette mission aurait pour objet de promouvoir et de relayer les actions de prévention émanant de la MILDT, de proposer aux élus et aux acteurs départementaux et communaux des formations spécialisées, de favoriser la mise en place des actions de prévention adaptées au contexte local pour les jeunes et leurs parents. Cette mission pourrait servir d'appui au chef de projet, en particulier en relayant auprès de celui-ci les informations issues du terrain. Enfin le CES faisait part également de la nécessité de corriger les inégalités régionales et de mettre en oeuvre pour les régions les plus démunies des actions prioritaires.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page