3. Un risque toujours présent ?

A court terme, le niveau encore élevé des nappes souterraines laisse redouter de nouvelles inondations en cas de fortes précipitations. A plus long terme, la fréquence des crues pourrait être affectée par le réchauffement climatique.

a) Le risque de nouvelles inondations dans les prochains mois
(1) Le calcul d'un temps de retour des crues et ses limites

Les experts cherchent à établir le risque de survenance des inondations. Pour cela, de mesures en études, ils tentent de calculer leur fréquence, ce qui permet de leur affecter une probabilité. Ainsi définit-on des crues de probabilité 1 (tous les ans), 0,1 (tous les dix ans), 0,01 (tous les cent ans), 0,001 (tous les mille ans). On parle de crues annuelles, décennales, centennales, millénales.

Toutefois, les mesures sur les fleuves et les rivières n'existent que depuis une centaine d'années. De ce fait, l'attribution d'une fréquence à un volume d'inondation est parfois sujette à révision. Par exemple, la fréquence de la crue de l'Oise de décembre 1993, d'abord considérée comme centennale, a été ramenée à trente ou quarante ans.

D'autre part, un événement millénal n'est pas forcément beaucoup plus grave qu'un événement centennal. Le caractère éventuellement dramatique d'une inondation est d'abord lié au potentiel de danger contenu dans la configuration des lieux.

Enfin, il y a toujours distorsion entre la fréquence d'une crue et ses retours effectifs. Qu'une crue centennale vienne de se produire ne signifie pas que la prochaine ne surviendra pas avant cent ans. Il arrive que les événements pluvieux surviennent par série. Ainsi la Loire a-t-elle connu deux crues plus que centennales en 1846 et 1856.

(2) Les dangers d'un automne et d'un hiver pluvieux

Dans le cas de la Somme, les experts parlent de crue plus que centennale. M. Pierre Hubert, auteur d'un rapport sur la crue et les inondations de la vallée de la Somme en 2001, commandé par le conseil général, considère que « son temps de retour est de l'ordre de 500 ans » .

Le niveau encore très élevé de la nappe 33 ( * ) pourrait cependant, en cas de forte pluviosité, provoquer de nouvelles inondations dès l'automne. Devant la commission d'enquête, M. Pierre Hubert en a estimé la probabilité à 20 %.

Les fortes précipitations enregistrées au cours des mois de juillet, août et septembre 2001 appellent donc à la plus grande vigilance, comme en témoignent les événements survenus au début de l'été dans l'est du département.

Source : Météo France

* 33 Selon le BRGM, l'écart entre les niveaux mesurés à la fin du mois de septembre 2001 et ceux relevés fin 2000 est en moyenne de l'ordre de 2 mètres sous le plateau picard, mais il croît entre les vallées et les crêtes piézométriques, limites du bassin. Ainsi, il atteint 4 à 5 mètres sur le haut des sous-bassins du nord amiénois, du sud amiénois et du Vimeu. Dans le Santerre, il dépasse par endroits les 8 mètres, le niveau continuant même de monter.

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