2. Une spécialisation nécessaire, une formation perfectible

A l'instar de l'association des magistrats de la jeunesse et de la famille, la mission est convaincue de l' utilité du juge des enfants.

Cette spécialisation rend le fonctionnement de la justice plus lisible pour le justiciable . Elle permet « d'unifier les méthodes de travail avec les mineurs ». Elle exige du magistrat qu'il prenne en compte la situation du mineur, son environnement familial et le contexte social. En cela, elle constitue un facteur d' ouverture et non d'isolement .

Telle est la raison pour laquelle le développement du nombre des magistrats du parquet spécialisés à l'égard des mineurs s'impose alors qu'en raison d'un manque de moyens, il semble actuellement régresser.

Face à cette exigence de spécialisation, la formation des juges des enfants dispensée à l'Ecole nationale de la magistrature semble satisfaisante.

L'Association des magistrats de la jeunesse et de la famille suggère simplement d'organiser, à l'issue de la première année d'exercice, un séminaire rassemblant les magistrats par fonction afin de faire le point sur l'exercice du métier et avoir des compléments d'information sur les différentes pratiques.

Il lui semble également nécessaire d'organiser régulièrement des rencontres avec des professionnels de l'enfance, éducateurs, travailleurs sociaux, médecins, pédopsychiatres, associations, mais également des policiers et des gendarmes.

3. Des interrogations sur la participation du juge des enfants à la politique de la ville

Au sein d'un même tribunal, les juges des enfants exercent généralement leurs fonctions sur des territoires délimités : chaque juge est responsable d'un quartier ou de plusieurs communes. La territorialisation s'est ainsi ajoutée à la spécialisation.

Cette organisation permet au juge des enfants de multiplier les contacts sur le terrain et de rencontrer les services sociaux et les responsables scolaires, d'acquérir une bonne connaissance du tissu social local.

Il est donc tentant de le considérer comme un partenaire essentiel de la politique de la ville. Mais cette participation soulève de vives réticences et des difficultés réelles.

L'Association des magistrats de la jeunesse et de la famille fait ainsi valoir que les juges des enfants n'ont pas un rôle d'animateur et doivent garder une certaine distance à l'égard tant des justiciables que des collectivités publiques. Gardiens des libertés individuelles, ils sont toujours confrontés à des cas particuliers et ne peuvent prendre des engagements globaux en matière de lutte contre la délinquance.

La mission considère qu'il appartient davantage aux magistrats du parquet de participer à la politique de la ville et de jouer un rôle d'interface avec les juges des enfants .

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