3. Un équilibre difficile à trouver

C'est, en définitive, moins au niveau de la théorie - qui semble bonne - qu'à celui de la pratique que se posent les problèmes. Le juge d'instruction apparaît souvent, à tort ou à raison, comme instruisant à charge et non pas « à charge et à décharge avec pour seul objectif la recherche de la vérité ». L'élément fondamental reste le caractère objectif de la recherche de la preuve.

Il convient donc, sur le plan pratique, de trouver les voies et moyens qui permettent d'arriver réellement à l' équilibre qu'a voulu le législateur entre le siège et le parquet, d'une part, et entre le juge d'instruction et le juge des libertés et de la détention, d'autre part.

La généralisation du principe de la co-désignation de juges d'instruction pour les affaires importantes ou sensibles pourrait constituer une piste dans ce sens. Comme l'a déclaré un juge d'instruction devant la mission, « la véritable question est celle de l'enquête indépendante de l'organe de poursuite qu'est le parquet. »

Certains magistrats estiment qu'il serait finalement plus cohérent que les investigations ne relèvent que du parquet, ce qui ne pourrait que renforcer la neutralité des magistrats du siège, mais les avis sont partagés. En revanche, l'approche anglo-saxonne en matière d'investigation, d'accusation et de défense, n'apparaît pas transposable en France compte tenu de nos traditions en matière de libertés publiques.

Aussi, quelle que soit l'évolution, même radicale, du rôle joué par l'actuel juge d'instruction, il semble nécessaire de maintenir la supervision du pouvoir d'investigation par un magistrat. En d'autres termes, la soumission de l'autorité policière à l'autorité judiciaire est une garantie fondamentale que toute réforme devrait respecter .

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