L'EPARECA : COMPÉTENCES ET FINANCEMENT

A. COMPÉTENCES ET OBJECTIFS DE L'EPARECA

1. Compétences

L'EPARECA a pour objet de favoriser l'aménagement et la restructuration des espaces commerciaux et artisanaux dans l'ensemble des quartiers prioritaires des contrats de ville 2000-2006 (depuis la loi n° 2000-1208 du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains) 3 ( * ) . Concrètement, cela recouvre les zones urbaines sensibles (dont font partie les zones franches urbaines et les zones de redynamisation urbaine) et les zones couvertes par des contrats de ville (en particulier les grands projets de ville et les opérations de renouvellement urbain).

A cette fin, il assure, après accord des conseils municipaux des communes ou des organes délibérants des établissements de coopération intercommunale ou syndicats mixtes concernés, la maîtrise d'ouvrage d'actions et d'opérations tendant à la création, l'extension, la transformation ou la reconversion de surfaces commerciales et artisanales situées dans ces zones. Il peut passer convention avec les communes, établissements publics ou syndicats mixtes concernés.

L'établissement public peut accomplir tous actes de disposition et d'administration nécessaires à la réalisation de son objet.

- Il peut notamment acquérir les fonds commerciaux ou artisanaux ainsi que les immeubles ou droits réels immobiliers nécessaires aux opérations correspondant à son objet.

- Il peut ensuite céder les immeubles ou les fonds acquis , ou en confier la gestion à un ou plusieurs locataires gérants.

2. Des prérogatives de puissance publique

L'EPARECA dispose de certaines prérogatives de puissance publique.

Tout d'abord, les dossiers dont il est maître d'ouvrage bénéficient d'une procédure simplifiée d'autorisation d'exploitation commerciale. Le droit commun est que les projets de magasin d'une surface de vente supérieure à 300 mètres carrés sont soumis à l'autorisation de la commission départementale d'équipement commercial 4 ( * ) . Dans le cas des projets dont l'EPARECA (ou un établissement public d'aménagement par délégation de l'EPARECA) assure la maîtrise d'ouvrage, l'organisme compétent est la Commission nationale d'équipement commercial (après consultation de la commission départementale d'équipement commercial), qui rend son avis dans un délai d'un mois à compter de sa saisine. Passé ce délai, l'avis est réputé rendu.

Ensuite, depuis l'article 81 de la loi n° 2000-1208 du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains (dite SRU), dans les opérations de l'EPARECA, la majorité requise par l'assemblée générale des copropriétaires pour les aliénations de parties communes et les travaux à effectuer sur celles-ci a été abaissée : désormais, il s'agit de la double majorité prévue à l'article 26 de la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965 5 ( * ) , c'est-à-dire la majorité des membres du syndicat représentant au moins les deux tiers des voix.

Enfin, l'EPARECA peut mettre en oeuvre des expropriations pour acquérir les immeubles ou droits réels immobiliers nécessaires aux opérations correspondant à son objet.

B. FINANCEMENT

Selon la loi n° 96-987 du 14 novembre 1996 relative à la mise en oeuvre du pacte de relance pour la ville, l'EPARECA peut recevoir des dotations financières prélevées sur l'excédent du produit de la taxe d'aide au commerce et à l'artisanat (TACA). Un seul prélèvement a été effectué jusqu'à aujourd'hui, celui du 31 décembre 1995 fixé à 130 millions de francs. Les prélèvements effectués sur les excédents ultérieurs seront fixés par décret sur la base du montant du prélèvement initial.

La TACA, prévue au 2° de l'article 3 de la loi n° 72-657 du 13 juillet 1972 instituant des mesures en faveur de certaines catégories de commerçants et d'artisans âgés, est assise sur la surface de vente des magasins de commerce de détail, dès lors qu'elle dépasse 400 mètres carrés.

Le décret n° 97-130 du 12 février 1997 prévoit que les ressources de l'établissement comprennent également :

- les contributions qui lui sont apportées par les collectivités locales, établissements publics et sociétés nationales ainsi que toutes autres personnes morales publiques ou privées intéressées et qui peuvent comprendre des ressources affectées ;

- le produit des emprunts qu'il est autorisé à contracter, dans la limite d'un plafond de 19,8 millions d'euros (130 millions de francs) ;

- la rémunération de ses prestations de services ;

- le produit de la gestion des biens entrés dans son patrimoine ;

- le produit de la vente des biens et droits mobiliers et immobiliers ;

- les dons et legs.

C. ORGANISATION

L'EPARECA, établissement public industriel et commercial, est administré par un conseil d'administration composé en nombre égal de représentants de l'Etat, d'une part, d'un membre du Sénat, d'un membre de l'Assemblée nationale, de représentants des collectivités territoriales, des professions commerciales et artisanales et du secteur associatif, de personnalités qualifiées, d'autre part.

Ce conseil d'administration est présidé par M. Laurent Cathala, député-maire de Créteil.

Un décret en Conseil d'Etat 6 ( * ) détermine les modalités d'organisation et de fonctionnement de l'établissement public ainsi que la composition de son conseil d'administration.

1. La tutelle

L'EPARECA est soumis à une tutelle multiple. Trois ministères sont particulièrement concernés.

Ainsi, le décret en Conseil d'Etat prévoit que le directeur général de l'établissement est nommé par arrêté conjoint de trois ministres :

- le ministre chargé de l'urbanisme ;

- le ministre chargé de la ville ;

- le ministre chargé du commerce et de l'artisanat.

Ce décret précise qu'il est mis fin à ses fonctions dans les mêmes formes.

Le secrétariat d'Etat aux PME est le ministère de tutelle de référence. En effet, c'est de la taxe d'aide au commerce et à l'artisanat (TACA) que provient la dotation de l'EPARECA.

2. La composition du conseil d'administration

L'EPARECA est administré par un conseil d'administration de vingt membres, comprenant :

- dix membres représentant l'Etat (les ministres chargés de l'urbanisme, de l'intérieur, de l'économie, de l'aménagement du territoire, du budget et des collectivités locales désignant chacun un membre, les ministres chargés de la ville et du commerce et de l'artisanat et en désignant chacun deux) ;

- quatre élus (un député et un sénateur désignés par l'assemblée à laquelle ils appartiennent, deux maires nommés par le Premier ministre) ;

- deux personnalités qualifiées nommées par le Premier ministre ;

- quatre représentants des syndicats et des associations : trois représentants des professions commerciales et artisanales, nommés par le ministre chargé du commerce et de l'artisanat, et un représentant du secteur associatif nommé par le ministre chargé de la ville.

La durée du mandat des administrateurs est de trois ans. Ce mandat est renouvelable. Toutefois, le mandat des administrateurs membres du Parlement ou des assemblées délibérantes des collectivités locales prend fin de plein droit à l'expiration du mandat électif au titre duquel ils ont été désignés au conseil d'administration de l'établissement.

Les membres du conseil d'administration ne peuvent prendre ou conserver aucun intérêt, occuper aucune fonction dans les entreprises traitant avec l'établissement pour des marchés de travaux ou de fournitures ou assurer des prestations pour ces entreprises, ou prêter leurs concours à titre onéreux à l'établissement.

Le conseil d'administration règle par ses délibérations les affaires de l'établissement.

Il choisit le siège de l'établissement (actuellement situé à Tourcoing), approuve l'état prévisionnel des recettes et des dépenses, autorise les emprunts et la conclusion des conventions passées avec les collectivités locales et les établissements publics, arrête les comptes, approuve les orientations à moyen terme et le programme annuel d'intervention de l'établissement (qui fixe la liste des sites bénéficiant des opérations d'aménagement et de restructuration dont l'établissement assure ou délègue la maîtrise d'ouvrage).

Le conseil d'administration se réunit au moins deux fois par an sur convocation de son président. Les décisions sont prises à la majorité absolue des suffrages exprimés.

Budget primitif 2002

Fonctionnement : recettes

(En euros)


Comptes

Rappel budget
2001

Budget primitif

2002

Dont opérations

Dont établissement

70

Vente de produits - prestations de service

1 356 796

1 440 643

1 440 643

702

Vente d'immeubles construits

1 356 796

1 440 643

1 440 643

706

Prestations de services

0

75

Autres produits de gestion courante

75 005

76 225

76 225

752

Revenus des immeubles non affectés aux activités professionnelles et récupération des charges

75 005

76 225

76 225

76

Produits financiers

257 743

175 316

22 867

152 449

762

Produits des autres val. immobilières financières

29 069

22 867

22 867

764

Revenus des valeurs mobilières

228 674

152 449

77

Produits exceptionnels

890 607

0

0

0

775

Produits des cessions des éléments d'actifs

890 607

0

7788

Produits exceptionnels divers

91 469

16 769

16 769

Sous-total section

2 671 620

1 708 953

1 708 953

152 449

Déficit de l'exercice (virement à la 2 ème section)

6 735 736

14 533 727

Total section

9 437 356

16 242 681

Source : EPARECA

Budget primitif 2002

Fonctionnement : dépenses

(En euros)

Rappel budget 2001

Budget primitif 2002

Dont
opérations

Dont
établissement

60

ACHATS

7 108 698

14 657 973

65 553

601

Achats stockés-terrains ou immeubles à aménager

4 167 956

7 287 063

604

Achat d'études

457 347

140 253

606

Achat de travaux

2 426 988

7 165 104

6061

Fournitures non stockables : eau, énergie, chauffage

38 112

45 735

4 573

6063

Fournitures, entretien et petits équipements

3 049

3 049

3 049

6064

Fournitures administratives

15 245

16 769

16 769

SERVICES EXTERIEURS

621

Locations immobilières

35 063

42 686

42 685

622

Locations mobilières

53 357

68 602

68 602

623

Charges locatives et de co-propriété

45 735

76 225

71 651

4573

625

Entretien des locaux

762

762

762

626

Maintenance

13 720

15 245

15 244

627

Primes d'assurance

19 818

22 867

9 147

6281

Divers : documentation générale et technique

6 860

9147

9 147

AUTRES SERVICES EXTERIEURS

230 198

271 359

240

6282

Personnel intérimaire

1 524

1 524

1 524

6288

Rémunérations d'intermédiaires et honoraires

53 357

83 847

68 602

63

Annonces et insertions : communication

64 029

76 225

60 979

635

Déplacements, missions et réceptions

57 931

68 602

68602

64

Frais postaux et frais de télécommunication

16 769

18 294

18 293

641

Services bancaires et assimilés

7 622

1 524

1 524

6414

Prestation extérieure de formation

6 098

6 098

6 098

645

Prestation extérieure de nettoyage

13 720

10 671

10 671

68

Frais de recrutement du personnel

9 147

4 573

4 573

6611

IMPOTS, TAXES ET VERSEMENTS ASSIMILES

68 602

68 602

22 867

635

Autres impôts

68 602

68 602

22 867

64

CHARGES DE PERSONNEL

802 644

902 498

902 498

641

Rémunération de personnel

464 970

525 949

525 949

6414

Autres charges du personnel (agent comptable)

9 909

10 671

10 671

645

Charges de sécurité sociale et de prévoyance

327 765

365 878

365 878

66

CHARGES FINANCIERES

60 980

60 980

0

6611

Intérêts des emprunts et dettes

890 607

67

CHARGES EXCEPTIONNELLES

890 607

675

Valeur comptable des éléments d'actif cédés

100 311

68

DOTATIONS AUX AMORTISSEMENTS ET PROVISIONS

88 420

681

Dotations aux provisions pour dépréciation des immobilisations incorporelles et corporelles

88 420

45 735

45 735

687

Dotations aux amortissements des opérations

11 891

0

TOTAL SECTION

9 437 356

16 242 681

1 441 405

Source : EPARECA

Budget primitif 2002

Investissement : recettes

(En euros )

N° Compte

Nature du compte

Rappel budget

Budget primitif

Dont opérations

Dont établissement

13

Subvention d'investissement

1 481 804

3 294 423

329 442,3

131

Subvention d'investissement

1 481 804

3 294 423

329 442,3

16

Emprunts et dettes assimilées

2 922 448

6 029 359

6 029 359

0

164

Emprunts auprès d'établissements de crédits

2 922 448

6 029 359

6 029 359

28

Amortissement

45 735

45 734,71

281

Amortissement des immobilisations corporelles

45 735

SOUS-TOTAL SECTION

4 404 252

9 323 782

Contraction du fonds de roulement

5 167 1569

7 292 704

TOTAL SECTION

9 571 408

16 662 220

Source : EPARECA

Budget primitif 2002

Investissement : depenses

(En euros)

N° Compte

Nature du compte

Rappel budget

2001

Budget primitif

2002

Dont opérations

Dont établissement

16

Emprunts et dettes assimilées

166 474

0

0

-

164

Remboursements des emprunts

166 474

21

Immobilisations corporelles

41 161

25 916

0

25 916

215

Installations techniques : réseaux informatiques

4 573

3 049

-

3 048

2181

Installation, agencements, aménagements divers

1 524

1 524

-

1 524

2184

Matériel de bureau et matériel informatique

25 916

18 294

-

18 293

27

Mobilier

9 147

3 049

-

0

271

Autres immobilisations financières

2 598 036

2 102 577

2 102 576

0

274

Titres (droits de propriété)

1 554 980

1 105 255

1 105 255

-

2748

Prêts - Avances en compte courant

152 449

106 714

106 714

-

Autres prêts - Prêts aux commerçants

890 607

890 607

890 607

-

Sous-total section

2 805 672

2 128 493

Déficit de l'exercice (virement de la 1 ère section)

6 765 736

14 533 727

Total section

9 571 408

16 662 220

Source : EPARECA

* 3 A l'origine, la compétence de l'EPARECA était limitée aux seules zones urbaines sensibles.

* 4 Article 29 de la loi n° 73-1193 du 27 décembre 1973 d'orientation du commerce et de l'artisanat, dite «loi Royer ».

* 5 Loi fixant le statut de la copropriété des immeubles bâtis.

* 6 Décret n° 97-130 du 12 février 1997 pris pour l'application de l'article 25 de la loi n° 96-987 du 14 novembre 1996 relative à la mise en oeuvre du pacte de relance pour la ville et portant organisation de l'Établissement public national d'aménagement et de restructuration des espaces commerciaux et artisanaux.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page