A. L'ESSOUFFLEMENT DE LA FRÉQUENTATION TOURISTIQUE EN MONTAGNE
1. Les signes du plafonnement des parts de marché de la montagne
a) Un parti pris de réalisme dans l'interprétation des statistiques
Selon
l'affichage statistique habituel, la France est la « première
destination touristique mondiale » avec 75,6 millions de
touristes en 2000 et 76,5 millions de touristes pour 2001.
La mission commune d'information a constaté que cette méthode de
présentation ne donnait pas une image totalement fidèle de
l'impact économique de ce secteur sur les comptes des entreprises car
une proportion non négligeable de ces 76 millions de
« touristes » se déplace en France, et notamment
dans les zones montagnardes, mais n'y séjourne pas.
L'indicateur pertinent concerne plutôt le chiffre d'affaire : avec
6,3 % (dont le dixième réalisé en montagne) des
recettes mondiales du tourisme, la France se situe devant l'Italie (5,7 %)
et légèrement derrière l'Espagne (6,5 %). Avec
51 millions d'arrivées aux frontières contre
76 millions en France, les Etats-Unis enregistrent des recettes
touristiques internationales presque trois fois supérieures
(17,8 %).
Les efforts à mener en matière d'accueil et d'adaptation aux
attentes des clients pour que les « arrivées aux
frontières » se transforment en
« nuitées » ou en « vacances »,
c'est-à-dire au moins quatre nuits consécutives selon la norme
européenne, ne sont pas spécifiques, en France, aux zones de
montagne.