IV. LA DESSERTE DES TERRITOIRES RESTE TRÈS INÉQUITABLE

A. QUATORZE AIRES URBAINES DE PLUS DE 50 000 HABITANTS ENCORE TRÈS MAL DESSERVIES

De vastes territoires en Basse Normandie, Auvergne, Midi-Pyrénées et Provence-Alpes-Côte-d'Azur restent encore très éloignés de toute autoroute ou gare de TGV.

A cet égard, la France est en retard par rapport à des pays comme le Bénélux, l'Allemagne ou l'Autriche. Elle pourrait le devenir par rapport à des pays comme l'Espagne ou le Portugal dont les efforts actuels pour le développement des grandes infrastructures de base sont considérables.

La Loi d'orientation pour l'aménagement et le développement du territoire (LOADT) du 4 février 1995 affirmait la volonté de relier l'ensemble du territoire aux grands axes nationaux et transeuropéens. Elle fixait comme objectif en 2015 qu'aucune partie du territoire français ne soit éloignée de plus de 50 kilomètres ou de 45 minutes d'automobile, soit d'une autoroute, soit d'une gare TGV.

Les Schémas de services collectifs de transport n'affichent plus cette volonté de ne pas laisser des territoires à l'écart. Or ce document indique que « ces territoires qui accèdent difficilement aux services supérieurs (hôpitaux, universités...) et qui sont à l'écart des réseaux rapides (TGV, autoroutes ou routes express à 2x2 voies, aéroports offrants de bonnes fréquences) couvrent environ 20 % du territoire et concernent 8 % de la population ». Au contraire, il laisse entendre que les investissements dans ces espaces géographiques pourraient rester très limités : « Afin de réduire les déficits d'accessibilité de certains territoires aux grands réseaux de transports, le schéma de services de transports de voyageurs a pour objectifs de prévoir les infrastructures ou services complémentaires qui apparaissent économiquement justifiés à terme pour améliorer leurs chances de développement local... ». Le terme « économiquement justifiés », interprété dans un sens étroit, peut à lui seul réduire à très peu de choses les investissements futurs dans ces territoires.

Si nul ne conteste que des espaces sensibles puissent rester à l'écart de tout réseau rapide, peut-on imaginer pour autant qu'en 2020 d'importants bassins de vie continueront à subir le lourd handicap d'une desserte très insuffisante qui les priverait de toute réelle possibilité de développement et d'accès aisé aux services supérieurs (hôpitaux, universités,...) ?

Or en 2002, il subsiste en métropole quatorze aires urbaines de plus de 50 000 habitants qui ne sont desservies ni par une autoroute ni pas une desserte TGV de qualité : Cherbourg (117 855 hab. en 1999 dans l'aire urbaine), Roanne (104 892 hab.), La Roche-sur-Yon (98 175 hab.), Périgueux (91 585 hab.), Vichy (80 194 hab.), Thonon-les-Bains (70 154 hab.), Le Puy en Velay (66 129 hab.), Bergerac (72 891 hab.), Rodez (65 267 hab.), Soissons (64 042 hab.), Castres (61 760 hab.), Moulins (58 355 hab.), Aurillac (56 830 hab.), Saint-Dizier (55 814 hab.).

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