LES PRINCIPAUX RÉSULTATS OBTENUS EN CE QUI CONCERNE LES « SUPPORTS FINALS » DES FLUX ET DES ENCOURS SUR LA PÉRIODE 1995-2001

Comme il a été dit ci-dessus, l'analyse des supports finals de l'épargne des ménages a été conduite successivement en ce qui concerne les flux nouveaux de placements financier et en ce qui concerne les encours accumulés.

Ces deux analyses n'ont évidemment pas la même signification.

• La recherche des supports finals des flux nouveaux de placements financiers fournit des indications sur les conséquences - directes et indirectes - dans ce domaine des décisions prises chaque année par les ménages (ventes de certains produits, achats d'autres produits financés soit par les ventes précédentes, soit par l'épargne nouvelle) : les résultats obtenus traduisent donc l'expression d'une volonté aux multiples manifestations. Naturellement, le montant global de ce flux nouveau de placements financiers étant la somme algébrique des variations d'encours des différents placements - somme qui comporte donc des éléments positifs et des éléments négatifs - non seulement ce montant lui-même fait apparaître une assez forte variabilité, mais sa composition est encore plus changeante puisque, d'une année à l'autre, un actif à contribution positive peut se muer en actif à contribution négative.

• La recherche des supports finals des encours d'actifs composant le patrimoine financier des ménages conduit à des résultats moins changeants, mais peut-être plus difficiles à analyser puisque ceux-ci dépendent, non seulement de l'orientation des nouveaux flux de placements, mais aussi de la « réévaluation » (positive ou négative) qu'enregistrent, année après année, tous les produits négociés sur des marchés 34 ( * ) : ces résultats n'en traduisent pas moins une réalité qui s'imposent aux ménages, même si, comme on l'a dit, le poids relatif de chacun des supports finals ne traduit pas le risque supporté par les ménages puisque les intermédiations choisies par eux l'on été, le plus souvent, précisément pour réduire ce risque d'une manière ou d'une autre (diversification des fonds collectifs, garanties sur le capital ou le revenu données par l'intermédiaire...etc.).

• Pour ne pas les confondre, on traitera donc successivement des résultats obtenus par l'analyse des flux et de ceux que l'on obtient en partant des encours .

I. LES SUPPORTS FINALS DES FLUX DE PLACEMENTS FINANCIERS DES MÉNAGES

Certes, ce sont bien les supports finals des placements des ménages qui nous intéressent à titre principal ; mais, pour bien comprendre la progression que suit la méthode utilisée, il n'est pas inintéressant de rappeler les résultats de l'affectation « initiale » des flux et de leur affectation « intermédiaire » où les établissements de crédit sont considérés comme des supports finals, avant d'en venir à « l'affectation finale », terme de la recherche.

A. L'AFFECTATION « INITIALE » DES FLUX DE PLACEMENTS FINANCIERS DES MÉNAGES

Ce tableau fait apparaître tout au long de la période l'importance des placements « intermédiés » : leur part est même de plus 100% en 1997 ; elle ne passe au-dessous de 90% qu'entre 1998 et 2000, pour rebondir à 98% en 2001. Derrière cette apparente stabilité se cachent cependant des mouvements importants (voir tableaux en annexe) : la part de l'intermédiation des établissements de crédit est assez régulièrement décroissante entre 1995 et 2000 (année où cette part est même négative), mais elle rebondit à près du quart en 2001, année de forte recherche de sécurité. La part de l'intermédiation « assurance vie et autres » est très importante avec des fluctuations entre 53 et 85%, sans tendance à la décroissance. Quant à la part des OPCVM, elle est négative entre 1995 et 1997 en raison du reflux des OPCVM monétaires ; elle augmente de 2 à 16% entre 1998 et 2000, puis retombe à 6% en 2001, toujours en raison de la recherche de sécurité.

Tableau 3 : Structure de l'affectation initiale des flux de placements financiers des ménages (en %)

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

1. Créances sur les fonds propres

-1,4

6,5

2,3

6,0

2,3

14,4

8,0

2. Produits de taux

6,5

-6,9

-29,2

-4,5

-1,3

-3,9

-1,1

3. Crédits et créances diverses sur les agents non financiers

2,1

2,8

8,2

11,2

13,4

0,2

-4,2

4. Intermédiations

92,8

97,6

118,6

87,3

85,5

89,3

97,3

Montant total (en milliards d'euros)

86,8

83,3

94,8

89,5

125,3

84,6

98,3

Total

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

S'agissant des produits de taux , leur part est négative à partir de 1996, ce qui manifeste bien le désengagement des ménages à l'égard de la détention directe d'obligations.

Quant aux créances sur fond propres , leur part est positive à partir de 1996, mais jamais très élevée : elle culmine en 2000 à plus de 14% pour retomber à 8% en 2001. Dans l'analyse détaillée de ce poste, on observe :

• la part souvent négative des actions française cotées de sociétés non financières qui contraste avec la part positive depuis 1996 des actions cotées étrangères : une certaine internationalisation du portefeuille d'actions des ménages s'est donc produite ;

• la contribution positive importante des actions non cotées de 1995 à 1998 et à nouveau en 2001 ;

• la contribution positive et presque constamment substantielle des « autres participations » (SARL, sociétés de personnes ...etc.).

Enfin la rubrique « créances sur les agents non financiers » correspond ici à des prêts accordés par les ménages et surtout par les entreprises individuelles à d'autres secteurs non financiers (souvent appelés « crédits commerciaux »). La part de cette rubrique grimpe à 13% en 1999, mais elle est assez régulièrement faible dans les affectations initiales : on verra plus loin qu'il n'en est pas du tout de même en ce qui concerne les affectations « finales » compte tenu es « emplois » des différents intermédiaires.

* 34 Et éventuellement des « autres variations en volume » (AVV) résultant de changements de classification des unités figurant dans le secteur 14 ou de changements de nature de certains actifs.

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