ANNEXE VIII -
LE PLAN DE DÉSENGAGEMENT DU
PREMIER MINISTRE ISRAÉLIEN

1. INTRODUCTION

Israël reste engagé par le processus de paix et aspire à conclure des arrangements reposant sur le principe de deux terres pour deux peuples : l'État d'Israël pour le peuple juif et l'État palestinien pour le peuple palestinien, conformément à la vision exprimée par le Président George Bush. Israël considère qu'il faut améliorer la situation actuelle. Israël est parvenu à la conclusion qu'il n'y a pas de partenaire palestinien avec lequel il est possible de progresser sur la voie d'une paix mutuelle. C'est pourquoi un plan de séparation unilatéral a été mis au point, reposant sur l'analyse suivante


Le gel de la situation actuelle est néfaste. Pour sortir de l'impasse actuelle, Israël doit entreprendre une démarche qui ne dépende pas d'une coopération avec les Palestiniens

Ce plan conduira à une situation sécuritaire meilleure, au moins à long terme.

Dans tout accord permanent, il n'y aura pas d'implantation juive dans la bande de Gaza. Par contre, il est clair qu'en Judée-Samarie, certaines zones feront partie de l'état d'Israël et, parmi elles, des localités civiles, des positions sécuritaires et des points qu'Israël aura intérêt à conserver.

Le retrait de la bande de Gaza et du nord de Samarie (4 implantations juives et des bases militaires qui les entourent) réduira la friction avec la population palestinienne et devrait améliorer la qualité de vie des Palestiniens et leur économie. .

Israël espère que les Palestiniens sauront profiter de cette démarche pour sortir du cercle de la violence et pour reprendre le processus de dialogue.

Le retrait israélien de la bande de Gaza mettra fin à toute responsabilité israélienne envers la population de cette région.

Cette démarche ne remet pas en cause les accords existants entre Israël et les Palestiniens qui continueront à prévaloir.

Lorsqu'il y aura, côté palestinien, des preuves d'une volonté et d'une capacité de lutter contre le terrorisme et de procéder à des réformes selon la feuille de route, et lorsqu'elles se seront concrétisées, il sera alors possible de reprendre la voie des négociations.

2. GRANDES LIGNES DU PLAN

GAZA

a.- Israël se retirera de l'intégralité de la bande de Gaza y compris de toutes les localités israéliennes existant aujourd'hui, à l'exception de l'axe Philadelphie qui borde la frontière israélo-égyptienne.
b À l'issue de ce retrait, il ne restera plus la moindre présence israélienne civile ou militaire.
c Personne ne pourra plus prétendre que la bande de Gaza est un territoire occupé.

JUDÉE SAMARIE

a.- Israël se retirera du nord de la Samarie (des localités : Ganim, Kadim, Homesh et Sa-nour et des bases militaires les entourant) et se redéploiera à l'extérieur de la région évacuée
b.- À l'issue de ce retrait, il ne restera plus aucune présence israélienne civile et militaire dans le nord de la Samarie.
c.- Israël améliorera les infrastructures de transport dans cette région afin de permettre une continuité territoriale palestinienne en Cisjordanie.
d.- Cette démarche devrait faciliter l'activité économique palestinienne dans cette région.

BARRIÈRE DE SÉCURITÉ

Israël continuera à construire la barrière de sécurité conformément aux décisions gouvernementales. Le tracé de cette barrière tiendra compte de paramètres humanitaires.

3. LA SITUATION SÉCURITAIRE APRÈS LE RETRAIT ISRAÉLIEN

GAZA

a.- Israël conservera le contrôle de l'enveloppe extérieure de la bande de Gaza, et de l'espace aérien de cette région. Israël poursuivra son action militaire maritime sur les eaux territoriales de Gaza.
b.- La bande de Gaza sera démilitarisée et privée d'armes dont la présence n'est pas conforme aux accords existants entre les parties.
c.- Israël se réserve le droit élémentaire de légitime défense y compris le droit de mener des démarches préventives et celui de riposter à des menaces provenant de la bande de Gaza.

JUDÉE SAMARIE


a.- Après le retrait israélien du nord de la Samarie, il n'y aura plus de présence militaire permanente dans cette région.

b.- Israël se réserve le droit élémentaire de légitime défense y compris le droit de mener des démarches préventives et celui de riposter à des menaces provenant de cette région.

c.- Dans le reste de la Judée Samarie, l'activité de actuelle se poursuivra. Cependant, en fonction de la situation, Israël se réserve le droit de réduire ses actions à l'intérieur des grandes villes palestiniennes.

d.- Israël oeuvrera en vue d'une réduction du nombre de barrages dans la Judée Samarie.

4. INSTALLATIONS MILITAIRES

Toutes les installations militaires israéliennes de la Bande de Gaza et du nord de la Samarie seront évacuées à l'exception de celles qu'il décidera de conserver ou de transférer.

5. NATURE DE L'AIDE SÉCURITAIRE AUX PALESTINIENS

Israël accepte que les Palestiniens soient conseillés par des experts américains égyptiens, jordaniens ou autres (avec l'accord d'Israël) en matière de sécurité dans le but de lutter contre le terrorisme et de maintenir l'ordre dans les zones qui passeront sous leur contrôle.
Israël exige qu'il n'y ait pas de présence sécuritaire étrangère dans la bande de Gaza, sans que celle-ci ne soit coordonnée avec lui.

6. L'AXE PHILADELPHIE

Dans un premier temps, Israël maintiendra une présence militaire le long de l'axe Philadephie qui borde la frontière israélo-égyptienne. Il s'agit là d'une présence sécuritaire indispensable. Et, en certains points de cet axe, Israël pourrait réclamer l'élargissement de son domaine d'action.

Si la situation se modifie, Israël pourra envisager un retrait de cet axe.

Lorsque les conditions d'évacuation de cette zone seront remplies, Israël sera prêt à envisager la création d'un port et d'un aéroport dans la bande de Gaza, et ce en fonction des accords qui seront conclus.

7. LES LOCALITÉS ISRAÉLIENNES

Israël aspirera à conserver intacts tous les biens immobiliers dans les localités israéliennes évacuées. Cela dépendra de l'organisme international qui assurera le contrôle de ces localités après le retrait.

Le transfert de certaines installations économiques israéliennes aux Palestiniens leur permettra d'améliorer leurs activités économiques.

Israël propose, conjointement avec les États-Unis, la création d'un organisme international qui sera chargé d'expertiser les biens israéliens évacués. Israël se réserve le droit de tenir compte de la valeur de certains de ces biens qui demeureront dans les zones évacuées.

8. INFRASTRUCTURES

Les infrastructures israéliennes d'eau, d'électricité, de communication et d'évacuation (égouts) qui servent les Palestiniens seront maintenues.

Israël continuera à fournir les Palestiniens de Gaza en eau électricité, gaz et essence comme il le fait actuellement.

9. ACTIVITÉS DES ORGANISATIONS HUMANITAIRES

Israël voit très favorablement la poursuite de l'action des organisations humanitaires internationales et celles qui oeuvrent pour le développement de Gaza et de sa population. Israël coordonnera avec ces organisations sa démarche.

10. ACCORDS ÉCONOMIQUES

Tous les accords économiques actuels avec les Palestiniens resteront en vigueur, entre autres
a.- L'entrée d'ouvriers palestiniens en Israël qui se fera selon les critères existants.
b.- La circulation de marchandises entre Gaza, la Judée-Samarie, Israël et l'étranger.
c.- Le régime monétaire.
d. L'imposition et les droits de douane.
Dans l'avenir, et en fonction de l'indépendance économique palestinienne, Israël souhaiterait voir diminuer le nombre d'ouvriers palestiniens pénétrant sur son territoire diminuer.

11. LA ZONE INDUSTRIELLE EREZ

La zone industrielle emploie actuellement 4000 ouvriers Palestiniens. La poursuite de son exploitation est un intérêt palestinien. Israël acceptera de poursuivre sa participation à cette zone sous deux conditions : des arrangements sécuritaires adéquats et une garantie internationale que la continuation de l'existence de cette zone ne sera pas perçu comme un désir israélien de maintenir son contrôle sur une partie de la bande de Gaza.
À défaut, la zone industrielle, sera placée sous la responsabilité d'un acteur palestinien ou international convenu conjointement.

12. LES POINTS DE PASSAGE

Les points de passage internationaux seront maintenus sans changement sous le contrôle d'Israël. Israël souhaite transférer le point de passage actuel à deux kilomètres plus au sud.
Le poste d'Erez sera intégré au territoire israélien dans un calendrier qui sera fixé séparément.

13. LE CALENDRIER DU RETRAIT ISRAÉLIEN

Israël souhaite que ce retrait soit achevé à la fin de l'année 2005

14. CONCLUSIONS

Israël attend de la communauté internationale qu'elle soutienne largement ce plan. Ce soutien est indispensable pour permettre aux Palestiniens de respecter leurs engagements dans le domaine de la lutte anti-terroriste et dans l'accomplissement de réformes, selon la feuille de route. C'est alors que les deux parties israéliennes et palestiniennes pourront reprendre les négociations.

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