CHAPITRE PREMIER :
CHRONIQUE D'UNE CROISSANCE ANNONCÉE

Lors d'un déplacement à Dublin, le Premier ministre a déclaré, le 24 mai 2004, que, du fait de la forte reprise de l'économie enregistrée au premier trimestre 2004, la prévision de croissance du PIB associée au projet de loi de finances pour 2004, de 1,7 % , avait « toutes les chances d'être dépassée ». Le 19 juin 2004, il a ajouté, devant le centre des jeunes dirigeants, qu'elle serait « très largement au-dessus de 1,7 % ».

Ces considérations sont pleinement justifiées. En effet, le dernier consensus des conjoncturistes 2 ( * ) est de 2,1 % , et l'INSEE, dans sa note de conjoncture de juin 2004, prévoit une croissance de 2,3 % .

La prévision de croissance pour 2004 présentée par le gouvernement dans le cadre du présent débat d'orientation budgétaire, a pourtant été maintenue inchangée , à 1,7 %. En effet, comme cela est habituellement le cas, le débat d'orientation budgétaire s'effectue sur la base des prévisions présentées par le gouvernement au mois de mars.

La prévision de croissance pour 2005 présentée par le gouvernement, de 2,5 % , est en revanche nettement supérieure au consensus des conjoncturistes, de 2,1 %.

I. UNE PRÉVISION PRUDENTE POUR 2004 ET VOLONTARISTE POUR 2005 ?

A. VUE D'ENSEMBLE DES PRÉVISIONS DU GOUVERNEMENT

Selon le rapport du gouvernement en vue du débat d'orientation budgétaire, la croissance du PIB serait de 1,7 % en 2004 et 2,5 % en 2005, comme l'indique le graphique ci-après.

Croissance du PIB

(croissance en moyenne annuelle, en %)

Source : INSEE ; prévisions du gouvernement pour 2004 et 2005

1. Le ralentissement de la croissance depuis 2001

Le ralentissement observé à partir de 2001 provient de l'affaiblissement successif des différents « moteurs » de la croissance :

- la contribution du commerce extérieur à la croissance est en règle générale faible ou négative depuis 1998 ;

- la contribution des investissements est faible depuis 2001 (de 1,2 point de PIB de 1998 à 2000, elle a été négative en 2002 et 2003) ;

- en conséquence, en 2002 la contribution à la croissance de la consommation des ménages a diminué à son tour.

2. Une reprise attendue pour 2004 et 2005 par suite de l'accélération de la consommation des ménages

Ces « moteurs » devraient redémarrer en 2004 et 2005 :

- la contribution à la croissance de la consommation des ménages, qui a augmenté en 2003 pour atteindre 0,9 point, poursuivrait son augmentation, atteignant 1,3 point en 2005 ;

- en conséquence, la contribution des investissements augmenterait en 2004 et 2005, pour atteindre 0,6 point de PIB en 2005 ;

- par ailleurs, la contribution du commerce extérieur à la croissance, encore négative en 2004, deviendrait légèrement positive en 2005.

La reprise de l'activité reposerait donc sur celle de la consommation des ménages, ce qui rend d'autant plus pertinent le plan de soutien de la consommation des ménages proposé par le gouvernement.

Ces évolutions permettraient de compenser la diminution de la contribution de la consommation des administrations publiques, qui passerait de 1 point de PIB en 2002 à 0,2 point de PIB en 2005.

Contributions à la croissance du PIB

(croissance en moyenne annuelle, en %)

Source : ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, Perspectives économiques 2004-2005, mars 2004

* 2 Consensus Forecasts, 14 juin 2004.

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