LA PRÉVENTION EN MILIEU SCOLAIRE - MME LE DOCTEUR GENEVIÈVE RICHARD, CHEF DU SERVICE DE SANTÉ SCOLAIRE, VILLE DE PARIS

Je vous remercie de m'avoir invitée pour présenter ce que peut faire un service de santé scolaire au sein d'une ville ou d'un département. Paris est un cas particulier car il s'agit d'un service de santé scolaire pour le premier degré (écoles maternelles et élémentaires) qui dépend du Département et de la Ville de Paris. De ce fait, il dispose de beaucoup plus de moyens que les autres services de promotion de la santé de l'Éducation nationale. Nous disposons d'un médecin pour 3 500 élèves alors qu'il y a un médecin pour 6 000 à 7 000 élèves sur le territoire national. Nous avons en charge 134 000 élèves sur Paris répartis sur 675 écoles.

Parmi les multiples missions du médecin scolaire, celui-ci peut être amené à intervenir dans le cadre des urgences ou de la survenue de maladies transmissibles. Je citerai quelques exemples particulièrement intéressants. Lorsqu'un cas de méningite bactérienne apparaît dans une école, le service est d'astreinte 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et pendant les vacances scolaires. Nous sommes en réseau avec la DDASS qui nous déclare le cas de méningite. En tant que médecins scolaires, nous faisons l'inventaire des enfants et des adultes contacts et mettons en oeuvre immédiatement toutes les mesures de prophylaxie. Nous nous rapprochons également des parents pour leur expliquer, pour gérer l'angoisse et l'inquiétude qui peuvent exister autour d'un cas de méningite, notamment lorsqu'il y a décès. La population est un point important qui n'a pas été abordé aujourd'hui.

La situation est identique pour un cas de tuberculose (infection ou maladie). Nous travaillons avec les services de lutte antituberculeuse du Département et le service de vaccination. Nous établissons la liste des sujets contacts et communiquons avec les familles en essayant de gérer leur angoisse ainsi que celle des adultes au sein de l'école. Nous devons également être en première ligne en cas de gale ou de teigne pour respecter les mesures consignées par le Conseil d'hygiène publique de France.

Il est impératif de rappeler les mesures d'hygiène dans les collectivités d'enfants et les écoles et de réaliser un travail d'éducation à la santé auprès des enfants. C'est ce que nous essayons de faire avec les moyens dont nous disposons.

Une autre pathologie sur laquelle nous sommes beaucoup intervenus au début est celle des enfants porteurs du VIH et malades du Sida. Nous en avons accueilli quelques-uns dans les écoles mais il a également fallu gérer la panique qui pouvait exister autour de cet accueil qui pouvait éventuellement conduire à une exclusion. En ce qui concerne le SRAS, nous avons été contraints d'intervenir pour empêcher que des enfants qui avaient passé les contrôles sanitaires établis soient exclus de l'école.

Je pense que le médecin scolaire est un acteur important du dispositif parce qu'il signalera également aux autorités compétentes l'apparition de plusieurs cas de coqueluche dans une même école et mettra en place les éventuelles mesures nécessaires. L'an dernier, il en a été de même pour une épidémie de scarlatine.

Mme Marie-Christine BLANDIN

Merci Madame RICHARD. C'était court mais vous nous avez fait sentir le quotidien et vous avez abordé quelque chose qui n'a effectivement pas été beaucoup évoqué ce matin : le vécu intime des familles ou du malade.

Nous ne nous sommes pas trop étendus sur le VIH car les études, la production, les publications sont très nombreuses et les réseaux mobilisés sont très compétents et importants. Nous souhaitions néanmoins, au cours de cette audition publique, faire un point actualisé de tout ce qui a été dit et publié. Monsieur le Professeur Michel KAZATCHINE est le directeur général de l'Agence nationale de recherche sur le Sida.

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