4. Impact sur la programmation et la satisfaction du public

Selon France Télévisions, que l'on se situe à 30%, 35% ou 40% de dépendance publicitaire, cela ne change pas grand chose à la stratégie de programmes. De toutes les façons, FTV s'engage, dans son « Contrat d'objectifs et de moyens » 47 ( * ) (COM) et via les cahiers des charges des chaînes à toucher le grand public, significativement, dans toutes ses composantes, et par une programmation diversifiée. Quel que soit le niveau de vulnérabilité des ressources vis-à-vis de l'audience, il n'est donc pas question de « rendre des risques » pour le plaisir de prendre des risques avec l'audience.

France Télévisions aime rappeler ce qu'on oublie trop souvent, à savoir ARTE fait partie du PAF public. A partir du moment où ARTE fait déjà une programmation culturelle avec de l'argent public, il n'est pas nécessaire pour FTV d'être redondant sur les mêmes horaires. Il faut garantir la complémentarité des 4 chaînes publiques hertziennes (F2, F3, F5, Arte) même si Arte ne fait pas partie du groupe FTV.

Que peut-on dire de la politique éditoriale des dernières années ?

Sur la téléréalité, il aurait été possible à FTV d'en faire, sans nécessairement tomber dans la vulgarité, sur le modèle de ce qui a été fait par la BBC par exemple. Mais entre le souhait de continuer à innover en explorant les nouveaux formats 48 ( * ) , et le risque que cela représentait pour l'image de la chaîne, la qualité de sa relation de confiance avec le public et le respect de la dignité humaine qui figure dans ses objectifs, FTV a opté pour l'abstention. FTV en a subi les conséquences en termes d'audience 49 ( * ) , notamment sur la cible des jeunes, mais le groupe assume son choix et en est plutôt satisfait quand il voit l'impact qu'a eu la téléréalité sur l'image des chaînes privées auprès du public et des annonceurs. L'écart de satisfaction du public entre les chaînes de FTV et les chaînes privées s'est creusé, en faveur des premières, depuis 4 ans (voir infra) et il est probable que la téléréalité a joué un rôle clef dans cette évolution.

En fin de compte le niveau de dépendance publicitaire et d'exposition au risque, n'a probablement pas pesé d'un poids direct important en comparaison des autres facteurs de choix. FTV regarde à moyen terme les conséquences de ses choix.

* 47 http://www.ddm.gouv.fr/pdf/comftv.pdf .

* 48 Au passage, l'autre nouveau format cher apparu ces dernières années, le « docu-fiction », a fait l'objet d'investissements importants de FTV (Odyssée de l'Espèce, etc.) avec des résultats d'audience d'ailleurs très satisfaisants.

* 49 Les émissions de téléréalité ont en effet augmenté l'audience de TF1 et M6 sur leurs cases, sur la cible des femmes de moins de 50 ans et sur les jeunes. Elles ont ainsi généré des revenus publicitaires et des revenus d'interactivité (SMS) importants. Dans plusieurs pays, les chaînes publiques ont aussi participé à cette vague. C'est Channel 4 qui a adapté la première le concept « Big Brother » d'Endemol sur le marché britannique, avant qu'il ne devienne « Loft Story » sur M6, et c'est la BBC qui a développé en Grande Bretagne le « Maillon faible ».

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