ANNEXE I : PROJECTION DE LA PRODUCTIVITÉ HORAIRE DU TRAVAIL EN FRANCE AU NIVEAU SECTORIEL À L'HORIZON 2015

L'objectif de ce rapport est d'expliciter la méthode retenue pour projeter la productivité du travail à l'horizon 2015 et d'exposer les résultats qui ont été retenus dans l'exercice de projection de l'économie française à l'horizon 2010.

Cette annexe comporte deux parties. Dans la première, nous présentons une estimation à long terme du taux de croissance de la productivité horaire du travail pour l'économie française (A). Ce travail s'appuie sur l'estimation d'équations économétriques donnant le taux de croissance trimestriel de la productivité horaire en fonction de séries de la comptabilité nationale d'un côté, et de l'autre de séries issues de l'enquête emploi. Dans la seconde partie, nous présentons les résultats de projections de la productivité horaire du travail à l'horizon 2015 pour l'économie française (B).

A. Une décomposition de la productivité horaire du travail au niveau sectoriel

I. Le modèle théorique

Nous partons d'une fonction de production standard ou Q représente la production, L le niveau de l'emploi et K le stock de capital.

1.1. Le modèle simple : la fonction Cobb-Douglas

(1)

(2)

En notant IC, l'intensité capitalistique (K/L) et en log-linéarisant la relation (2), on obtient la formulation suivante :

(3)

Dans cette formulation, comme c'est la cas le plus fréquent en économie appliquée, le progrès technique est supposé neutre au sens de Hicks, id est augmentant le produit à quantités de facteurs inchangées.

1.2. La fonction Cobb-Douglas avec durées d'utilisation

Il est possible d'enrichir la formulation simple en intégrant les degrés d'utilisation des facteurs de production, à savoir la durée du travail (hl) et la durée d'utilisation des équipements (DUE) de manière à prendre en compte non pas que les stocks des facteurs mais l'ensemble de leur service producteur.

La formulation (2) s'écrit alors :

(4)

Puis, en log-linéarisant la relation (4), on obtient :

(5)

1.3. Le modèle complet

Enfin, le modèle complet enrichit l'équation (5) d'un certain nombre de variables, comme par exemple la part des non qualifiés, leur coût relatif ou encore les taux d'utilisation des capacités de production.

II. Les variables utilisées

Nous répertorions dans le tableau suivant l'ensemble des données utilisées lors de nos estimations. Nous avons également menés pour chacune d'entre elles des tests de stationnarité. A cet égard, il ressort que l'ensemble des séries utilisées au cours de cet exercice sont toutes intégrées d'ordre 1.

Variables

Mnémonique

Source

Intégration

Industrie

Productivité horaire du travail

hl

INSEE

I(1) avec drift

Intensité capitalistique

IC

INSEE

I(1) avec

Drift

Intensité capitalistique horaire

IC horaire

INSEE

I(1) avec cons

Part des non qualifiés (profession)

PNQ chardon

Enquête emploi

I(2) sans drift

Part des non qualifiés (diplôme)

PNQ diplome

Enquête emploi

I(1) avec cons

Coût relatif des non qualifiés

CRNQ

Gafsi et alii (2004)

I(1) avec drift

Taux d'utilisation des capacités

TU

INSEE

I(1) sans drift

Durée d'utilisation des équipements

DUE

Banque de France

I(1) avec cons

Durée du travail

Hl

DARES

I(1) sans drift

Construction

Productivité horaire du travail

hl

INSEE

I(1) sans drift

Intensité capitalistique

IC

INSEE

I(1) avec cons

Intensité capitalistique durée du travail

IC horaire

INSEE

I(1) avec drift

Part des non qualifiés (profession)

PNQ chardon

Enquête emploi

I(1) avec conc

Part des non qualifiés (diplôme)

PNQ diplome

Enquête emploi

I(1) sans drift

Coût relatif des non qualifiés

CRNQ

Gafsi et alii (2004)

I(1) sans drift

Taux d'utilisation des capacités

TU

INSEE

I(0) avec cons

Durée du travail

Hl

DARES

I(2) sans drift

Services

Productivité horaire du travail

hl

INSEE

I(1) avec drift

Intensité capitalistique

IC

INSEE

I(1) avec drift

Part des non qualifiés (profession)

PNQ chardon

Enquête emploi

I(1) sans drift

Part des non qualifiés (diplôme)

PNQ diplome

Enquête emploi

I(2) sans drift

Coût relatif des non qualifiés

CRNQ

Gafsi et alii (2004)

I(1) sans drift

Taux d'utilisation des capacités

TU

INSEE

I(0) avec cons

Durée du travail

Hl

DARES

I(1) avec drift

III. Productivité horaire du travail

Le modèle à correction d'erreurs indique une relation de cointégration entre la productivité horaire dans l'industrie et l'intensité capitalistique horaire, de la part des non qualifiés, des variations des taux d'utilisation des capacités de production et du coût relatif des non qualifiés. Deux variables muettes sont nécessaires, certaines irrégularités, particulièrement fortes, demeurant non reproductibles par le modèle. Les variables ont toutes des coefficients significativement différents de zéro et de signe attendu.

III.1. Productivité horaire du travail pour l'industrie

La statistique de student associé au coefficient devant le crochet s'élève à -4.43 87 ( * ) , validant l'hypothèse d'une relation de cointégration entre les variables figurant entre les crochets.

Diagnostic statistique

LM (1) = 0.138 LM (4) = 1.523 ARCH (4) = 0,258

[ p > 0,71] [ p > 0,21] [ p > 0,90]

WHITE = 1,735 RESET (4) = 1,116 BERA JARQUE (2) =1,559

[ p > 0,11] [ p > 0,36 ] [ p > 0,46 ]

= 0,007 = 0,009

Cette équation a des propriétés statistiques satisfaisantes. Les tests LM conduisent au rejet de l'hypothèse d'auto-corrélation des résidus de l'équation. Ces résidus sont homoscédastiques au regard du test de White et du test ARCH. La forme fonctionnelle de l'équation est validée par le test Reset. Enfin, selon le test de Bera Jarque, les résidus de l'équation suivent une loi normale.

Graphique A1 : Productivité horaire du travail dans l'industrie...

En log

Sources : Comptes trimestriels, INSEE, calculs OFCE

Graphique A2 : Taux de croissance de la productivité horaire
du travail dans l'industrie

En %

Sources : Comptes trimestriels, INSEE, calculs OFCE

III.2. Productivité horaire du travail pour la construction

(5.07) (8.09) (-6.51) (12.49)

Graphique A3 : Productivité horaire du travail dans la contruction...

En log

Sources : Comptes trimestriels, INSEE, calculs OFCE

III.3. Productivité horaire du travail dans les services

(10.79) (6.11) (-2.43) (2.53) (3.04)

Graphique A4 : Productivité horaire du travail dans les services...

En log

Sources : Comptes trimestriels, INSEE, calculs OFCE

B. Résultats des projections sectorielles de la productivité horaire du travail

I. La méthode retenue

Pour les projections, nous avons procédé en deux temps : dans un premier temps, nous avons projeté sectoriellement la valeur ajoutée et le PIB. Puis, dans un second temps nous avons calé la productivité horaire du travail sur celle du compte central pour le court terme (2004 et 2005) pour les 3 secteurs. Nous en déduisons ensuite les projections de l'emploi à l'horizon 2015.

I.I. Projections sectorielles de la valeur ajoutée à l'horizon 2015

I.I.1 PARTAGE DE LA VAB ENTRE LA VA MARCHANDE ET LA VA NON MARCHANDE À PARTIR DU COMPTE CENTRAL

Graphique A5 : Partage de la VA marchande et non marchand e

Sources : Comptes trimestriels, INSEE, calculs OFCE

* 87 Les valeurs critiques calculées par Ericsson et MacKinnon (2002) sont de -3.67, -3.98 et 4.58 à respectivement 10%, 5% et 1%.

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