2. La probable décrue du chômage

Le Gouvernement présente, comme les années précédentes, une prévision d'évolution de l'emploi mais non du chômage.

Après une stagnation en 2004 , l' emploi total progresserait de 0,5 % en 2005 et 1 % en 2006 (soit respectivement + 120. 000 et + 250.000 emplois environ).

Cette évolution favorable s'expliquerait pour partie par la montée en charge du Plan de cohésion sociale et de ses deux dispositifs en faveur de l'emploi dans le secteur non marchand : le contrat d'accompagnement dans l'emploi et le contrat d'avenir.

Après avoir stagné en 2003 et 2004, l' emploi salarié dans le secteur non marchand augmenterait de 60.000 en 2005 et 120.000 en 2006 , concourant pour moitié à l'augmentation de l'emploi total .

Dans le secteur marchand, le MINEFI estime pour 2006 à 30.000 les créations nettes d'emploi imputables au contrat nouvelle embauche.

Les prévisions d'évolution en matière d'emploi des instituts indépendants sont plus basses, ce qui est en ligne avec des prévisions de croissance également plus basses. Néanmoins, certains prévisionnistes semblent considérer que le scénario de « croissance sans emploi » observé en 2004 19 ( * ) pourrait se poursuivre en 2005 et 2006, lorsque le MINEFI considère au contraire que le contenu en emplois de la croissance (soit, en creux, l'évolution de la productivité du travail) reviendrait sur sa tendance de long terme.

Concernant le chômage , il est utile de se reporter à la prévision de l'OFCE (dont la prévision de croissance est par ailleurs très proche de celle du MINEFI). De fin d'année à fin d'année, le taux de chômage baisserait de 0,2 point en 2005 et 0,6 point en 2006 (soit un taux de chômage à 9,8 % fin 2005 et 9,2 % fin 2006).

On peut, en particulier, observer dans le tableau ci-dessous :

- que l' impact de la loi portant réforme des retraites sur les retraits d'activité et, donc sur le taux de chômage, est significatif en 2005 comme en 2006 (le dispositif concourt à une baisse de 0,15 point du taux de chômage en 2005 et en 2006 ) ;

- que la politique de l'emploi et sa réorientation en faveur du secteur non marchand concourraient à une baisse de 0,2 point du taux de chômage en 2006 ; en 2005, l'effet de la politique de l'emploi sur le taux de chômage serait nul, la montée en puissance du Plan de cohésion sociale étant compensée par la réduction des effectifs en contrats emploi-solidarité ou emplois consolidés.

ÉVOLUTION DU CHÔMAGE

(en points de taux de chômage)

2005

2006

Évolution du chômage
(de fin d'année à fin d'année)

-0,2

-0,6

dont :

1. Effets de la politique de l'emploi
(emplois aidés)

0

-0,2

2. Effets de retraits d'activité
(réforme des retraites)

-0,15

-0,15

3. Impact de la croissance

-0,05

-0,25

Source : OFCE

Si la décrue du chômage ainsi décrite se confirmait, elle pourrait avoir un impact sur la confiance des ménages, entraîner une nouvelle baisse du taux d'épargne et un sursaut de la consommation, ces deux dernières évolutions constituant un aspect déterminant de la prévision du MINEFI.

* 19 En 2004, pour une croissance du PIB de 2,3 %, la progression de l'emploi salarié non marchand a été nulle (alors que pour une croissance du PIB de 2,25 % en 2006, l'emploi augmenterait de 1,1 %). L'évolution comparée du PIB et de l'emploi en 2004, traduit une hausse de la productivité. Celle-ci est vraisemblablement transitoire, et habituelle dans une période de reprise (« cycle de productivité »). Ce point est détaillé dans la note de synthèse du Service des Études économiques et de la Prospective d'avril 2004).

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