C. LE DÉVELOPPEMENT DE LA COOPÉRATION ÉDUCATIVE ET UNIVERSITAIRE ENTRE LA FRANCE ET LA CHINE

L'approfondissement de la coopération internationale est perçu comme une priorité par les pouvoirs publics chinois, qui y voient l'un des moyens d'améliorer leur système.

Dans cette perspective, la coopération éducative et universitaire avec la France se développe. Elle se traduit notamment par une hausse de la mobilité étudiante, la mise en place de programmes de formation d'excellence et le développement de l'apprentissage de la langue française par les Chinois.

1. Une augmentation de la mobilité étudiante

Même si tous ne sont pas opérationnels, 250 accords de coopération ont été signés entre des établissements d'enseignement supérieur français et chinois. A l'inverse, ces accords ne suffisent pas, à eux seuls, à rendre compte de la réalité des échanges, de nombreuses visites d'universitaires ne donnant pas lieu à des coopérations formalisées.

L'ouverture économique de la Chine s'est accompagnée d'une augmentation du nombre d'étudiants en France ; on en comptait environ neuf fois plus en 2003 qu'en 1998.

Après avoir connu un pic en 2002 (8 400 visas d'études accordés pour quelque 11 000 demandes), le nombre des demandes de visas d'études s'est stabilisé autour de 8 000 demandes en 2003 et 2004, le nombre de visas accordés s'établissant respectivement à 6 300 et 6020. En revanche, ces chiffres ont progressé d'environ 10 % en 2005.

Les étudiants chinois sont ainsi les plus nombreux parmi les étudiants asiatiques inscrits dans une université française et la France occupe désormais le 6e rang des pays d'accueil (après les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, le Japon, l'Australie et l'Allemagne).

Parallèlement à cette augmentation, on peut se réjouir d'une amélioration qualitative des populations d'étudiants concernées. En effet, en 2005, la proportion des étudiants déjà diplômés de l'enseignement supérieur chinois et désirant poursuivre leurs études en France a atteint 70 % ; celle des étudiants ayant l'équivalent d'une licence s'est élevée à 42 %. Bien qu'en progression, les disciplines scientifiques et technologiques restent encore sous-représentées, avec un peu moins de 25 % de l'ensemble. 39 % des étudiants optent pour l'économie et la gestion.

Plusieurs facteurs semblent pouvoir être avancés pour expliquer cette situation :

- le nombre croissant d'accords de coopération entre établissements français et chinois mettant en place des doubles diplômes, notamment au niveau master ;

- l'amélioration progressive de l'organisation de la mobilité dite « entrante » des étudiants étrangers par la France, même si l'attractivité internationale de nos universités reste insuffisante et si l'accueil des étudiants laisse encore trop souvent à désirer, notamment en matière de logement ;

- le développement des bourses d'études. C'est ainsi, par exemple, que 30 nouvelles bourses doctorales sont proposées chaque année depuis 2004 au titre de la coopération scientifique. Les réseaux d'écoles d'ingénieurs attribuent également des « bourses d'incitation » ;

- la mise en place d'une évaluation des candidats étudiants. Celle-ci doit permettre d'informer les établissements sur le niveau réel des étudiants étrangers et sur celui des universités dont ils sont issus.

A cet égard, un récent rapport de la commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat 3 ( * ) relève qu' « il convient de se méfier des dossiers montés de toute pièce par des « officines » chinoises qui placent, moyennant des rémunérations élevées, des étudiants chinois dans tous les pays dont l'offre universitaire est séduisante. Ainsi, au pôle universitaire de Strasbourg, les dossiers qui pourraient présenter ces caractéristiques sont, avant d'être seulement pris en compte, systématiquement examinés par les responsables des relations internationales. En revanche, l'instauration du CELA 4 ( * ) en Chine permet de contrer dès l'origine la transmission de dossiers à risque car cette procédure, dont la France s'inspire pour d'autres pays, constitue un excellent filtre. »

A l'occasion de sa visite au centre culturel et de coopération linguistique de Pékin, la délégation a mesuré tout l'intérêt de ce système du CELA-CEF (Centre pour les études en France), dont les résultats sont très probants.

MISSION ET FONCTIONNEMENT DU CELA-CEF

Le CELA-CEF constitue l'aspect le plus novateur du centre culturel français de Pékin. Il propose l'ensemble des services concernant la poursuite d'études en France (information, orientation, évaluation et vérification des candidatures, traitement préconsulaire des dossiers).

Il dispose d'antennes à Shanghai, Canton et Wuhan.

Il faut relever, pour s'en féliciter, qu'il répond à un besoin avéré et qu'il est largement autofinancé.

Sur un plan pratique, précisons que le CELA-CEF a créé un site Internet en français et en chinois destiné au public et relié au site Edufrance, afin de diffuser des informations.

Il pilote également un réseau extranet qui permet notamment à l'étudiant étranger de disposer d'une page personnelle grâce à laquelle il exprime son souhait de bénéficier de la procédure du CELA, de s'inscrire sur un formulaire informatique et de demander un rendez-vous avec une personne formée pour ce type d'entretien. Au cours du rendez-vous, il lui expose ses motivations, son projet d'étude et son interlocuteur teste ses capacités d'adaptation et son niveau en français. Ce conseiller note les réponses sur l'écran de l'ordinateur et formule un avis.

Un responsable du CELA valide ou non les avis. Puis le dossier parvient dans le secteur consulaire, par la voie Internet et un visa peut être accordé en 24 heures. Pour effectuer ces démarches, l'étudiant paye dès le début de sa démarche 150 euros ainsi que les frais de test de langue et de visa.

* 3 Cf. Rapport n° 446 (2004-2005) intitulé « L'accueil des étudiants étrangers : l'université, un enjeu international pour la France », présenté par Mme Monique Cerisier-Ben Guiga et M. Jacques Blanc, sénateurs.

* 4 Centre d'évaluation linguistique et académique (CELA).

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