C. DES ÉLÉMENTS INTRINSÈQUES À CHAQUE TECHNOLOGIE

L'introduction de filières alternatives à l'usage de combustibles fossiles dépend étroitement de facteurs intrinsèques liés à la maturité technologique et aux paliers économiques d'introduction de chacune de ces filières .

Ces deux éléments conditionnent naturellement les échéanciers de la mise en oeuvre d'une transition énergétique et les politiques publiques de promotion de ces filières.

Une typologie élémentaire permet de distinguer :

1. Les filières qui approchent d'une maturité technologique et côtoient la rentabilité économique.

C'est le cas notamment :

• de l'hybridation dans le domaine automobile,

• des biocarburants dont certains commencent à être rentables à un pétrole à 80 $ le baril et dont l'introduction à grande échelle sera facilitée par la disponibilité d'une technologie de seconde génération à l'horizon 2015 au plus tard,

• des diodes électroluminescentes dont la feuille de route prévoit des améliorations technologiques et une baisse massive des coûts à l'horizon 2012-2015,

• le solaire photovoltaïque dont les coûts pourraient diminuer d'un facteur trois d'ici 2015.

2. Les filières dont l'introduction économique est assurée, mais dont la maturité technologique est plus lointaine.

C'est le cas des réacteurs nucléaires de génération IV.

3. Les filières approchant de la maturité technologique, mais dont l'introduction dépend de conditions économiques extérieures

C'est le cas de la chaîne « captation-séquestration » 47 ( * ) du charbon aux fins de produire soit de l'électricité, soit du carburant de synthèse ou de l'hydrogène dont la technologie progresse mais dont les bases scientifiques sont acquises.

L'introduction de cette filière qui permettrait d'utiliser les réserves de charbon excédant deux siècles achoppe à deux écueils économiques :

- la constitution d'un marché mondial des émissions de CO 2 ,

- et le coût unitaire et le gigantisme du déploiement qu'elle implique.

Réformer, en vue de la captation de CO2, les 2 000 centrales thermiques fonctionnant au charbon dans le monde exigerait, dans chaque cas, des investissements de l'ordre de plusieurs centaines de millions d'euros.

Coupler ces installations avec des installations de « cracking » pour fabriquer du carburant de synthèse aboutirait à ajouter, à chaque fois, un coût supplémentaire du même ordre.

C'est aussi le cas de la voiture électrique, dont les possibilités d'extension sont liées à de fortes améliorations dans le domaine du stockage de l'électricité et pour laquelle le déploiement d'un réseau de distribution n'a pas encore été envisagé.

* 47 Quoique la faisabilité sans risque de la séquestration ne soit pas encore acquise.

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