C. AXE 3 : PRÉPARER L'ACTE II DU PLAN GOUVERNEMENTAL EN FAVEUR DE L'AUTOMOBILE

Le plan lancé par le Gouvernement le 29 novembre 2006 en faveur de l'industrie automobile répond aux défis les plus immédiats du secteur en témoignant d'un triple souci :

- renforcer la recherche et l'innovation, en particulier dans le domaine du développement durable, par la mobilisation de 250 millions d'euros sur cinq ans, principalement par le projet de moteur hybride de PSA et le système « Stop and go » de réduction de la consommation mis au point par Valeo ;

- accompagner les salariés concernés par les restructurations industrielles dans l'automobile avec une enveloppe de 150 millions d'euros sur cinq ans consacrée à des actions de formation et de reconversion ;

- et rééquilibrer les relations entre les différents intervenants en permettant de faire passer de 90 à 60 jours le délai de paiement des constructeurs à leurs fournisseurs 19 ( * ) .

C'est dans le prolongement de cette politique qu'il convient d'ores et déjà de préparer l'ensemble du secteur aux défis qui l'attendent à l'horizon 2015. A cette fin, la commission des affaires économiques propose une stratégie à la fois offensive et défensive.

1. Un volet offensif : plus d'innovation et d'intégration

Renforcer les synergies entre les constructeurs et l'ensemble de leurs fournisseurs, en faveur de l'innovation et de la qualité .

En effet, si l'intégration industrielle joue déjà largement pour les grands équipementiers de « rang 1 », force est de constater que tel est beaucoup moins le cas avec les petites et moyennes entreprises du secteur. Or, l'exemple de Toyota, au travers du concept « d'entreprise élargie », montre à quel point l'implication d'un constructeur dans l'amélioration du processus productif de l'ensemble de ses fournisseurs peut être bénéfique pour toute la filière.

Consolider le secteur des services afin d'en faire un atout commercial des constructeurs français .

Ceci implique d'assurer la pérennité des petites entreprises de services en poursuivant le très grand effort déjà engagé en matière de formation, d'apprentissage et de reprise d'entreprises, en y associant l'ensemble des partenaires publics et privés. Ceci nécessite aussi de mieux intégrer les professionnels de la vente et de la réparation dans la politique d'innovation et de qualité des constructeurs ainsi que dans leur politique commerciale, afin de tirer parti de la densité des réseaux existant sur le marché européen, qui constitue un réel avantage par rapport aux nouveaux concurrents.

2. Un volet défensif : accompagner les hommes et les territoires touchés par le déclin de certaines productions

En complément de l'exploitation du potentiel d'innovation et de compétitivité de notre filière automobile, il convient aussi d'apporter des réponses aux difficultés que certaines industries de main d'oeuvre du secteur devraient rencontrer dans les prochaines années.

En effet, il est vraisemblable que la poursuite de la concentration en cours provoque la destruction d'environ 15.000 emplois au niveau des équipementiers de premier rang et de 6.000 emplois chez leurs fournisseurs à l'horizon 2012.

Au-delà de la politique d'accompagnement initiée par le Gouvernement, il est proposé de réaliser une étude d'impact sur les conséquences de la concurrence des équipementiers chinois et indiens dans les dix ans qui viennent et sur la façon de s'y adapter , en particulier au niveau des PME 20 ( * ) .

*

* *

La stratégie d'ensemble proposée par le présent rapport d'information est exigeante et ambitieuse, la commission des affaires économiques estimant que, face aux défis actuels, la confiance et le volontarisme sont de mise. Au cours de l'ensemble de ses travaux, elle n'a en effet pas oublié à quel point nos entreprises avaient déjà su, au cours de ces vingt dernières années, réaliser une véritable révolution en matière d'innovation, de qualité, de développement durable ou encore d'alliances internationales.

C'est fort de cette expérience réussie que la commission estime que, dès lors qu'il se mobilise, le secteur automobile a vocation à demeurer un domaine d'excellence de l'économie française.

Cette conviction a d'ailleurs été renforcée par le cycle d'auditions organisées le 23 janvier 2007.

* 19 Cet objectif a été atteint par un accord entre les industriels, le Gouvernement ayant indiqué qu'à défaut d'une telle démarche volontaire, la réduction des délais de paiement aurait pu être imposée par une loi.

* 20

A ce titre, il serait sans doute dangereux de considérer les stratégies d'essaimage, réalisées sous le contrôle de ces entreprises, au sein de l'Europe élargie comme systématiquement contraires au maintien de l'emploi en France. Il y a en effet des situations à regarder avec beaucoup de précaution, où des stratégies préventives de maintien de la compétitivité et de l'emploi peuvent être payantes, comme en témoigne l'exemple du secteur allemand de la machine-outil qui a conservé sa place de leader mondial en jouant sur la complémentarité entre les usines allemandes et les nouvelles unités situées en Europe centrale.

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