II. DES DIFFICULTÉS FINANCIÈRES EXIGEANT DES RÉFORMES DE FOND

L'évolution favorable de l'économie réelle contraste avec la dégradation progressive des finances publiques hongroises au cours de ces dernières années. Ainsi, entre 2002 et 2005, le déficit public a évolué entre 4,2 % et 6,1 % du PIB et il a atteint 9,9 % du PIB fin 2006 . Dans le même temps, ce déséquilibre interne se double depuis plusieurs années d'un déficit de la balance des opérations courantes qui a atteint en 2006 5,8 % du PIB. Cette situation avait été brutalement mise au jour en septembre 2006, par les propos du Premier ministre hongrois, M. Gyurcsany, qui avait avoué, dans un enregistrement piraté, avoir « menti matin, midi et soir » afin d'être réélu 6 ( * ) .

En réalité, tous critères confondus, la Hongrie reste le seul pays de l'Union européenne à ne respecter aucun des critères de Maastricht , ce qui lui vaut d'être, depuis 2004, sous le coup d'une procédure de déficit public excessif et d'avoir, dès lors, fait l'objet de recommandations au titre des articles 104-7 et 104-8 du Traité.

A. UN PLAN DE CONVERGENCE SÉVÈRE

1. Un programme validé par l'Union européenne

Pour mettre un terme au creusement du déficit public, l'Union européenne a obtenu du gouvernement hongrois, nommé en juin 2006, qu'il prenne des mesures correctives. Ce plan d'austérité trouve sa traduction dans le programme de convergence validé par l'Union européenne en septembre 2006 . Il doit permettre de ramener le déficit public de 9,9 % en 2006 à 3,2 % en 2009 (après 6,8 % en 2007 et 4,3 % en 2008). L'objectif visé est un retour partiel des finances publiques aux critères de Maastricht à l'horizon 2011 : déficit budgétaire de 2,2 % du PIB et dette publique de 65 % du PIB. L'introduction de l'euro en Hongrie ne serait envisagée que pour 2013, au mieux 7 ( * ) .

Pour respecter ces objectifs, le plan d'austérité prévoit une augmentation significative des recettes et une réduction des dépenses de l'Etat. Une taxe de solidarité sur le bénéfice des entreprises (4 %) a été instaurée. Un plan de réduction des effectifs dans la fonction publique est en cours.

D'après le plan de convergence, trois secteurs devront faire l'objet d'importantes restructurations : la santé, l'éducation et l'administration . La plupart des dispositions de long terme traduisent pour la première fois la volonté des pouvoirs publics hongrois de rétablir l'équilibre des finances publiques. En effet, la maîtrise des finances publiques apparaît comme une condition essentielle pour permettre au pays de continuer à avoir une croissance saine et à inciter aux investissements productifs.

* 6 Cf. rapport du Sénat 2005-2006 n°403 « Hongrie : la facture du mensonge politique », de M. Philippe Marini, au nom de la commission des finances.

* 7 Selon les propos tenus le 9 juillet 2007 par M. Janos Koka, ministre hongrois de l'économie, à l'agence hongroise MTI, et rapportés dans la Correspondance économique du lendemain.

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