2. Des perspectives démographiques désormais plus favorables

Les chiffres précédents tiennent compte des dernières projections démographiques de l'INSEE. Exposées en détail dans le précédent rapport d'évaluation de la politique économique à moyen terme de votre Délégation, elles se sont traduites par un rehaussement des perspectives de population en âge de travailler. Cette amélioration s'est ajoutée aux effets attendus de la réforme des retraites de 2003 en termes de maintien sur le marché du travail des populations jusqu'alors en état de liquider leurs pensions.

Au total, au lieu de se réduire, la population active devrait légèrement augmenter .

Cette révision des projections démographiques a conduit à réviser les perspectives de croissance de l'économie française et détendu considérablement les contraintes pour les finances publiques associées aux projections démographiques qui précédaient.

Le taux de croissance potentielle, recalculé par l'OFCE, s'est trouvé supérieur de 0,4 point par an sur la période 2006-2010, et de 0,3 point au cours de la période 2011-2050 malgré une hypothèse minorant les gains de productivité du travail de 0,1 point 42 ( * ) par rapport aux hypothèses précédentes.

Une révision de même sens, mais de moindre ampleur, est intervenue en Italie et en Espagne.

3. Les conditions d'une croissance effective soutenue par la productivité

Quand les facteurs d'offre l'emportent sur les facteurs de demande pour déterminer la croissance effective de l'économie, une accélération de la productivité n'est pas défavorable à l'emploi.

Dans une telle configuration, la productivité du travail ne détermine plus le contenu en emploi de la croissance mais la capacité de croissance de l'économie .

Une accélération de la productivité se traduira ainsi par une augmentation de la croissance potentielle mais aussi de la croissance effective, pour une croissance identique de l'emploi .

Par exemple, pour une croissance de 2 % par an, avec une productivité qui augmente de 1,7 % par an, l'emploi augmentera de 0,3 % ; avec une productivité qui progresse de 2,2 % l'an (scénario haut), la croissance à moyen terme sera de 2,5 % - niveau de la croissance potentielle -, et l'augmentation de l'emploi sera toujours de 0,3 %.

Le « bouclage » macroéconomique entre ces deux rythmes de croissance s'effectue via la distribution du revenu : dans le premier cas, les salaires - évoluant en ligne avec la productivité - augmentent de 1,7 % par an ; dans le deuxième, ils progressent de 2,2 % par an.

A long terme, il est habituel de considérer que les salaires évoluent comme la productivité , ce qui revient à une stabilisation du partage de la valeur ajoutée entre salaires et profits.

* 42 Dans les projections de croissance potentielle du scénario central, les gains annuels de productivité du travail sont de 1,7 % contre 1,8 % dans les projections du COR sous l'effet de l'augmentation plus rapide de la population active mais également de son vieillissement.

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