II. PRODUCTIVITÉ ET CROISSANCE POTENTIELLE

A. UN LIEN DIRECT ENTRE PRODUCTIVITÉ, CROISSANCE POTEN-TIELLE ET EMPLOI

1. La croissance potentielle à moyen terme de l'économie française

Dans une perspective structurelle, les facteurs d' offre (main d'oeuvre disponible, efficacité - ou productivité - de cette main d'oeuvre) sont déterminants : on peut en déduire par addition la croissance maximale que l'économie peut atteindre sans tension sur les capacités de production, donc sans tension inflationniste, croissance que l'on nomme « croissance potentielle » .

Ce concept est d'autant plus important qu'à un horizon de moyen terme, la croissance effective tend à rejoindre la croissance potentielle , sauf si la politique économique pèse durablement sur la croissance (pour respecter la contrainte d'assainissement budgétaire par exemple).

A partir de l'identité comptable exposée précédemment ( PIB = productivité du travail x emploi) , la croissance potentielle de l'économie française ressort aujourd'hui à 2 % (soit 1,7 % (gains productivité) + 0,3 % (augmentation de la main d'oeuvre disponible). A moyen terme, en raison de l'inflexion de la hausse de la population active ( supra ) », la croissance potentielle s'infléchirait légèrement, pour s'établir à 1,9 % (soit 1,7 % (gains productivité) + 0,2 % (augmentation de la main d'oeuvre disponible).

PORTÉE DE LA RÉFLEXION SUR LA CROISSANCE POTENTIELLE

Les estimations de croissance potentielle participent largement à la définition de la politique monétaire de la Banque centrale et aux conditions de surveillance des positions budgétaires effectuée dans le cadre du Pacte de stabilité et de croissance européen : lorsque l'activité évolue en dessous de son potentiel, le risque inflationniste est plus faible et la Banque centrale peut en tenir compte pour la fixation des taux d'intérêt à court terme.

Par ailleurs, plus la croissance potentielle est forte, moins l'assainissement budgétaire est difficile à conduire . Par exemple, la dépense publique devrait, en 2007, augmenter de 2 % en volume. L'appréciation que l'on peut porter sur la politique budgétaire discrétionnaire varie selon le niveau de la croissance potentielle. Dans le cas présent, celui d'une croissance potentielle de 2 %, la dépense publique augmente comme l'activité et l'effort structurel est nul 40 ( * ) . Dans le cas d'une croissance potentielle supérieure, établie par exemple à 3 %, la réduction du déficit public structurel serait de 0,5 point de PIB 41 ( * ) , ce qui caractérise une politique d'assainissement budgétaire marqué.

* 40 Cf. premier encadré du chapitre VII pour une définition de cette notion.

* 41 Si la croissance est de 3 %, l'augmentation de la dépense publique de 2 % et que les dépenses publiques représentent 50 % du PIB, la réduction du déficit structurel est équivalente à 0,5 % du PIB.

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