12. Préciser et enrichir l'étiquetage

Vos rapporteurs insistent sur l'importance que revêtent leurs préconisations en matière d'étiquetage. Le surplus de valeur de l'agneau français et, plus généralement, européen, par rapport à celui provenant de pays tiers repose avant tout dans son origine, en ce qu'elle lui confère authenticité, fraîcheur et qualité. La réputation, parfaitement justifiée, attachée aux produits agricoles et alimentaires nationaux devrait en effet permettre d'en tirer profit au stade de leur commercialisation.

a) Sur l'origine et la qualité

Contraints par une réglementation européenne particulièrement stricte et peu permissive en matière d'information sur l'origine des produits au nom du principe de non discrimination, confrontés par ailleurs à une grande distribution n'ayant pas toujours intérêt à ce que cette origine soit spécifiée, les producteurs ovins éprouvent des difficultés à valoriser comme ils le pourraient l'origine française, voire locale, de leur production de qualité.

Or, celle-ci constitue une source importante de valorisation par rapport aux productions importées. Une fraction de consommateurs aisés est en effet prête à payer plus chère une viande produite sur le territoire national, parfois à proximité du lieu d'achat et de consommation .

Cela suppose bien entendu que certaines conditions soient réunies. La différence de prix doit rester raisonnable et les avantages tirés d'une production locale -en termes d'authenticité, de respect de l'environnement, de qualité gustative, de diversité des produits- doivent être rigoureusement contrôlés et mis en avant auprès des consommateurs.

b) Sur les dates d'abattage et de conditionnement

Sans que cela ne puisse être interprété comme de la discrimination à l'encontre des marchandises provenant de pays tiers, il devrait être possible d'informer les consommateurs sur la date d'abattage de l'animal qu'ils achètent et sur sa date de conditionnement. Combien de personnes sont en effet conscientes qu'une viande provenant, par exemple, de l'hémisphère austral, a pu être transportée pendant plusieurs dizaines de jours, et restera légalement vendable et consommable durant 90 jours sous l'appellation de « viande fraîche » ?

On voit aisément les avantages comparatifs que retireraient nos produits d'une telle information : la proximité des lieux de production et d'achat, outre qu'elle induit moins de transports et participe ainsi d'une consommation plus durable, permettrait aux produits nationaux de se singulariser par une plus grande fraîcheur par rapport à ceux de provenance plus lointaine . En revanche, vos rapporteurs sont hostiles à la proposition d'une partie du secteur de la distribution souhaitant passer à un étiquetage « Union européenne » où ne figurerait plus le pays d'origine.

Au final, et si l'on rajoute la mention du lieu d'abattage, trois types d'informations devraient être systématiquement fournis au consommateur : le lieu d'élevage, celui où l'animal a été abattu et la date à laquelle il a été conditionné. A lui seul, et à condition qu'il soit suffisamment visible sur les emballages, cet étiquetage « objectif » des conditions d'élaboration du produit serait un puissant incitateur à l'achat de productions françaises et européennes.

c) Sur le prix payé à l'éleveur

L'indication du prix payé à l'éleveur par la grande distribution, pour les produits bruts vendus en linéaires, pourrait inciter cette dernière à faire preuve de plus de « souplesse » dans ses négociations commerciales.

Elle permettrait également d'informer les consommateurs sur la partie du prix des produits ovins revenant in fine à l'éleveur, qui n'est que minoritaire dans le prix qu'ils paient au final, du fait des marges intermédiaires.

Si elle n'est que difficilement envisageable dans le cas de produits transformés, elle est en revanche parfaitement possible dans le cas de produits bruts.

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