2. Les coûts liés au vieillissement de la population

La population des 60 ans et plus représente actuellement plus de 12 millions de personnes en France, soit un peu plus de 20 % de la population totale. En 2050, elle devrait représenter 33 % de la population. Cette situation pose le problème de la dépendance , même s'il faut différencier l'espérance de vie dans l'absolu et l'espérance de vie en pleine santé, les gens vivant de plus en plus vieux en bonne santé. L'augmentation du nombre de personnes âgées n'entraîne ainsi pas forcément un accroissement mécanique de la proportion de personnes susceptibles de devenir dépendantes.

En outre, la dépendance reste une notion floue, ce qui implique des variations importantes dans la détermination du nombre de personnes concernées en fonction des critères retenus.

Néanmoins, le nombre de personnes dépendantes, en France, est estimé entre 1,2 et 1,4 million, avec des degrés de dépendance variables allant de l'aide ponctuelle pour sortir de chez soi au besoin d'aide pour la toilette et l'habillage, jusqu'au confinement au lit ou au fauteuil.

Les personnes souffrant de dépendance lourde sont estimées entre 650.000 et 800.000 en France.

Compte tenu des coûts exorbitants liés à l'hébergement dans des établissements spécialisés et de son impact psychologique négatif sur les patients, les acteurs publics s'efforcent de développer des solutions permettant le maintien à domicile le plus longtemps possible . A cet égard, la microélectronique peut jouer un rôle prépondérant. Deux exemples permettront d'envisager quelques pistes, à savoir la surveillance à distance et les robots.

Beaucoup de personnes âgées quittent leur domicile sous la pression de la famille qui redoute leur isolement en cas de chute ou d'actes inconsidérés qui peuvent s'avérer dangereux pour la personne (notamment en cas de maladie d'Alzheimer ou de démence sénile). La surveillance à distance de la personne âgée encore relativement valide peut donc retarder l'entrée en établissement spécialisé. De nombreuses solutions peuvent être envisagées.

Le LETI a par exemple développé un capteur de mouvements qui consiste à utiliser des microsystèmes disposés sur le corps (qui pourraient également être installés dans des vêtements) dont on souhaite capter le mouvement. En cas de chute, ces capteurs détectent la position allongée et une alarme peut être déclenchée sur le téléphone portable d'un membre de la famille ou de l'infirmier en charge de la personne.

Afin de prendre en charge une population vieillissante, les Japonais misent depuis plusieurs années sur le développement de robots humanoïdes d'assistance à domicile. Même s'il n'existe pas encore aujourd'hui de vrai robot humanoïde grand public, doté de capacités cognitives et abordable financièrement, des progrès gigantesques ont été réalisés dans ce secteur.

Ainsi, le robot HRP-2 réalisé par l'Institut national pour la science et les technologies industrielles avancées (AIST) est le premier robot capable d'exécuter des mouvements complexes tels que s'allonger, se lever et chuter.

De même, une équipe du CNRS à Lyon a développé un robot qui, à partir d'un ordre donné en langage naturel, est capable de récupérer une balle, de la saisir avec sa main en se baissant, donc en donnant lui-même un ordre à ses jambes.

Les robots peuvent également intégrer des fonctions de surveillance : l'Industrial Technology Research Institute (ITRI) de Taiwan a développé des robots intelligents qui, grâce à une vision 360 degrés, peuvent détecter tout type de cas d'urgence comme de la fumée ou un début d'incendie. Une fois ces problèmes localisés, ils émettent une alerte et envoient des images en direct au centre de contrôle.

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