b) La notion d'espace à dominante rurale tient compte de l'attractivité des pôles urbains

Tout comme la commune rurale, l'espace à dominante rurale fait lui aussi l'objet d'une définition en creux.

Il est en effet composé de l'ensemble des communes n'appartenant pas à un espace à dominante urbaine. Quant à ce dernier, il est défini par l'Insee depuis 1997 en prenant en compte les migrations domicile-travail entre les villes et leur périphérie. Ceci aboutit à une définition large de la France urbaine puisqu'elle recouvre :

- d'une part, les centres urbains, villes ou unités urbaines offrant plus de 5.000 emplois ;

- d'autre part, les communes plus petites dont plus de 40 % de la population résidente travaille dans les centres urbains 14 ( * ) . Ces « communes périurbaines » représentent près d'un tiers des communes françaises (environ 11.000).

Quant à l'espace à dominante rurale, il inclut, comme indiqué, l'ensemble des communes rurales et des unités urbaines n'entrant pas dans les catégories composant l'espace à dominante urbaine. Il a lui aussi été subdivisé en différentes catégories rendant compte des phénomènes de polarisation que l'on peut également observer au sein du monde rural, par exemple autour de bourgs particulièrement dynamiques. Ces catégories internes à l'espace rural ont été précisées en 2002, lorsqu'a été établi le « zonage en aires urbaines et aires d'emploi de l'espace rural » (ZAUER).

Comme le fait apparaître la carte ci-dessous, ce nouveau zonage a identifié trois composantes au sein du monde rural :

- les pôles d'emplois de l'espace rural : communes ou unités urbaines regroupant plus de 1.500 emplois (525 pôles représentant 973 communes) ;

- les couronnes des pôles d'emplois de l'espace rural : communes ou unités urbaines dont 40 % ou plus des actifs résidents travaillent dans le pôle d'emplois ou dans une autre commune de la couronne (832 communes). Les couronnes constituent avec les pôles les aires d'emplois de l'espace rural ;

- et enfin, les autres communes de l'espace à dominante rurale (16.730 communes), qui incluent, le « rural isolé » sans se limiter à ce dernier.

Au final, il apparaît que, si elle complique parfois l'analyse de certaines données, l'existence de ces deux types de définitions de la ruralité permet en revanche de confirmer l'existence de profondes mutations que connaît aujourd'hui le monde rural. En effet, quelles que soient les définitions prises en compte, on observe des évolutions tout à fait comparables, à savoir une diminution du périmètre de l'espace rural 15 ( * ) , sous l'effet d'une augmentation de sa population qui le fait basculer dans une catégorie « urbaine ».

En effet, c'est bien le regain démographique de l'espace rural qui constitue l'événement majeur de ces dernières décennies .

* 14 Sont ainsi incluses dans les aires urbaines les communes « multipolarisées », c'est-à-dire des communes rurales et unités urbaines situées hors des aires urbaines, dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans plusieurs aires urbaines, sans atteindre ce seuil avec une seule d'entre elles, et qui forment avec elles un ensemble d'un seul tenant (soit 4.122 communes).

* 15 Qui représente entre 18 et 20 % de la population française selon le critère retenu pour définir la ruralité.

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