c) Un ajustement vraiment structurel ?

S'agissant de la cohérence formelle de la programmation de la dette publique, deux questions doivent être posées :


la première concerne le caractère structurel de l'ajustement . Celui-ci dépend du point de vue adopté sur la croissance potentielle de l'économie française. Plus la croissance décrite dans une programmation est proche de l'estimation de croissance potentielle, plus l'écart entre la croissance des dépenses publiques et la croissance économique est attribuable à un effort structurel (et non à ces circonstances conjoncturelles).

Autrement dit, si l'on suppose que la croissance potentielle de l'économie française - que la programmation estime à 2,3 % en moyenne annuelle, entre 2010 et 2012 - n'était que de 1,8 %, on devrait réviser à la baisse la composante structurelle de la réduction du déficit public et ainsi de la dette publique. En effet, dans ce cas, le différentiel d'évolution entre les dépenses publiques (+ 1,1 %) et la croissance (+ 2,5 %) serait attribuable moitié-moitié à des circonstances conjoncturelles et à un effort structurel.


la seconde question concerne le profil temporel de la trajectoire de la dette publique . S'il est vraisemblable que celle-ci subisse une augmentation plus prononcée que prévu en début de période, il serait aussi plus cohérent avec les perspectives de croissance retenues dans la programmation (soit une croissance de 2,5 % en moyenne annuelle entre 2010 et 2012) qu'elle décline davantage que ce qui est décrit en fin de période 65 ( * ) . Il faut cependant réserver l'hypothèse qui n'est pas écartée par le rapport joint au projet de loi de programmation des finances publiques que les éventuelles plus-values fiscales alors constatées soient « rendues » aux contribuables et non affectées à la réduction de la dette publique.

* 65 Comme on en évoque les raisons dans le chapitre suivant consacré à la stratégie fiscale associée à la programmation.

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