ANNEXE N° 5 : QUELQUES ÉLÉMENTS SUR LES INVESTISSEMENTS DIRECTS ÉTRANGERS DE L'UNION EUROPÉENNE

L'essor des opérations financières internationales des pays européens, quels équilibres ?

Alors même que les dettes publiques étaient strictement cantonnées dans le cadre des mécanismes de la discipline budgétaire européenne limitant la capacité d'investissement public, les emplois financiers des agents privés ont beaucoup augmenté, en lien avec la déformation du partage de la valeur ajoutée à l'avantage des profits, et grâce au recours du levier d'endettement.

Les emplois financiers peuvent prendre de nombreuses modalités : prêts, fusions-acquisitions, rachats de leurs propres actions par les entreprises pour améliorer leur attractivité financière, prises de participation, investissements directs à l'étranger...

Ainsi, sur fond de forte augmentation des prêts à l'économie, la part des prêts internationaux entre pays de la zone euro s'est beaucoup renforcée depuis dix ans.

PRÊTS TRANSFRONTALIERS CONSENTIS PAR LES INSTITUTIONS FINANCIÈRES MONÉTAIRES DANS LA ZONE EURO

(Prêts dans l'UE en pourcentage du total des prêts)

Source : Banque centrale européenne

C'est aux investissements directs étrangers qu'on accorde ici quelques développements. A leur manière, ils témoignent en effet de l'essor de la mondialisation et des opérations financières dont on a montré le rôle dans le système économique résultant de la réduction en Europe de la part des salaires dans la valeur ajoutée 49 ( * ) .

Sous cet angle, il faut d'abord souligner que l'Union européenne a réalisé, en 2006, 34 % des flux internationaux de capitaux 50 ( * ) , soit davantage que les États-Unis, ce qui témoigne du haut degré d'insertion des acteurs économiques européens dans l'économie mondiale.

Pour l'année 2006, les pays de l'Europe à 27 ont réalisé 439,3 milliards d'euros d'investissements directs à l'étranger (hors Union européenne) dont près de la moitié (195,7 milliards) du fait du Royaume-Uni (129 milliards) et des Pays-Bas (66,8 milliards). L'Italie a été particulièrement active (43,7 milliards de sorties) devançant l'Allemagne (32,5 milliards), la Belgique (30,4 milliards), la Belgique (30,4 milliards) et la France (27,6 milliards). Ces six pays ont totalisé 75,2 % du total des investissements issus des 27.

Les flux d'investissements directs à l'étranger représentent une très forte proportion du PIB des pays de l'Union européenne.

INVESTISSEMENTS DIRECTS À L'ÉTRANGER PAR DES RÉSIDENTS

(en % du PIB)

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

UE (27 pays)

-

-

-

-

-

-

-

-

1,3

2,2

2,7

3,9

UE (25 pays)

-

-

-

-

-

3,2

1,4

1,4

1,4

2,2

2,8

4,0

Belgique

-

-

-

-

-

-

4,9

12,4

9,5

8,7

12,7

11,4

Bulgarie

-

-

-

0,1

0,0

0,1

0,2

0,1

- 0,8

1,1

0,5

0,7

Rép. tchèque

-

0,0

0,2

0,3

0,1

0,3

0,3

0,2

0,9

- 0,0

1,0

0,8

Danemark

1,4

2,5

2,6

7,6

17,8

7,9

3,6

- 0,3

-

6,3

3,1

6,6

Allemagne

4,0

3,8

8,0

5,1

3,0

2,1

0,9

0,2

0,7

2,5

3,3

5,1

Estonie

-

2,7

0,1

1,5

1,1

3,3

1,8

1,6

2,2

5,0

6,7

7,5

Irlande

-

-

4,4

6,3

4,8

3,9

6,9

3,5

9,8

7,1

6,9

8,0

Grèce

-

-

-

-

1,7

0,5

-

-

0,4

0,6

1,6

1,7

Espagne

0,9

2,2

3,2

7,2

10,0

5,4

4,8

3,2

5,8

3,7

8,1

8,7

France

1,9

2,7

3,3

8,7

13,2

6,9

3,5

3,0

2,8

5,4

5,4

8,7

Italie

0,5

0,9

1,0

0,6

1,1

1,9

1,4

0,6

1,1

2,4

2,3

4,3

Chypre

-

0,3

0,7

1,9

1,9

2,6

4,9

4,3

4,4

3,3

4,8

5,6

Lettonie

-

0,1

0,8

0,0

0,1

0,2

0,0

0,4

0,8

0,8

0,9

1,2

Lituanie

-

0,3

0,0

0,1

0,0

0,1

0,1

0,2

1,2

1,3

1,0

1,5

Luxembourg

-

-

-

-

-

-

557,3

341,8

245,9

331,4

260,2

497,4

Hongrie

-

-

-

0,5

1,2

0,7

0,4

1,9

1,1

2,0

16,7

30,9

Malte

-

0,5

0,4

1,1

0,7

0,6

- 0,1

11,0

0,1

- 0,3

0,5

0,4

Pays-Bas

7,6

7,5

9,6

14,0

19,6

12,6

7,3

8,2

4,8

20,6

9,6

3,7

Autriche

0,8

1,0

1,3

1,6

3,0

1,6

2,8

2,8

2,9

3,8

4,2

9,2

Pologne

-

0,0

0,2

0,0

0,0

- 0,0

0,1

0,1

0,4

1,1

2,6

1,1

Portugal

0,6

1,8

3,4

2,6

7,2

5,4

- 0,1

4,2

4,2

1,1

3,6

2,8

Roumanie

-

-

- 0,0

0,0

- 0,0

- 0,0

0,0

-

-

- 0,0

0,3

0,2

Slovénie

-

-

-

-

-

1,3

0,8

1,8

1,4

1,9

2,4

4,0

Slovaquie

-

-

-

-

0,1

0,3

0,0

0,7

- 0,1

0,3

0,9

0,5

Finlande

2,8

4,3

14,3

5,1

19,7

6,7

5,4

- 1,4

- 0,6

2,2

1,5

2,9

Suède

1,7

4,9

8,9

8,5

13,0

2,8

-

6,8

5,8

7,3

5,2

6,4

Royaume-Uni

2,8

4,5

8,4

13,4

15,8

4,0

3,1

3,3

4,1

3,5

3,5

9,8

Croatie

-

-

-

0,3

0,0

0,7

2,3

0,4

0,9

0,6

0,5

0,4

Turquie

-

-

-

-

-

-

0,1

0,2

0,2

0,2

0,2

0,3

Islande

-

-

-

1,3

4,5

4,3

3,6

3,2

-

-

-

-

Norvège

3,7

3,4

1,3

3,3

5,1

0,1

2,3

2,0

1,8

7,0

5,5

3,2

Suisse

5,3

6,7

6,9

12,4

17,9

7,2

2,9

4,8

7,2

13,7

19,5

11,6

États-Unis

1,1

1,2

1,5

2,3

1,5

1,2

1,3

1,2

2,2

- 0,2

1,6

-

Japon

0,5

0,6

0,6

0,5

0,7

0,9

0,8

0,7

0,7

1,0

1,2

1,7

- : Non disponible

Source : Eurostat

Les stocks d'investissements directs étrangers détenus par les pays de l'Union européenne s'élèvent à plus de 2.700 milliards d'euros, en progression constante depuis 2002.

LES STOCKS D'INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS (HORS UNION EUROPÉENNE)

détenus à l'étranger

détenus par l'étranger

Net

Source : Les investissements directs étrangers de l'Union européenne. Eurostat 2008.

STOCKS D'INVESTISSEMENTS DIRECTS ÉTRANGERS

(en % du PIB)

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

UE (27 pays)

-

-

-

-

-

-

-

-

0,5

1,2

1,7

2,9

UE (25 pays)

-

-

-

-

-

1,5

1,3

1,2

0,5

1,2

1,7

2,9

Belgique

-

-

-

-

-

-

6,5

10,8

12,1

9,1

14,8

15,3

Bulgarie

-

4,8

4,2

5,9

7,9

5,1

3,9

10,5

13,8

14,4

23,8

22,6

Rép. tchèque

-

2,3

6,0

10,5

8,9

9,1

11,3

2,3

4,5

9,4

3,8

5,2

Danemark

0,4

1,6

3,7

6,6

22,3

6,0

2,8

- 1,2

-

5,0

1,0

3,8

Allemagne

0,5

1,1

2,2

2,6

10,4

1,4

2,7

1,3

- 0,4

1,5

1,9

1,6

Estonie

2,9

5,3

10,3

5,3

7,0

8,7

4,0

9,5

8,0

20,8

10,9

12,8

Irlande

-

-

10,1

19,2

27,4

9,2

23,7

14,5

- 5,7

-15,7

- 2,5

11,7

Grèce

-

-

-

-

0,9

1,2

-

-

0,9

0,3

2,0

0,6

Espagne

1,1

1,1

2,0

3,0

6,8

4,7

5,7

2,9

2,4

2,2

2,2

4,0

France

1,4

1,8

2,1

3,2

3,2

4,1

3,4

2,4

1,6

4,0

3,4

6,1

Italie

0,3

0,3

0,2

0,6

1,2

1,3

1,2

1,1

1,0

1,1

2,1

1,9

Chypre

-

6,1

3,6

8,3

9,2

9,8

10,1

6,7

6,9

7,0

10,0

10,1

Lettonie

-

8,4

5,3

5,2

5,3

1,6

2,7

2,7

4,6

4,4

8,3

8,3

Lituanie

-

3,5

8,3

4,5

3,3

3,7

5,1

1,0

3,4

4,0

6,0

5,2

Luxembourg

-

-

-

-

-

-

510,1

308,3

231,4

309,0

294,2

373,7

Hongrie

-

-

-

4,2

3,4

7,4

4,5

2,5

4,4

7,0

17,7

34,1

Malte

-

2,2

7,0

21,0

16,0

7,3

-10,1

19,2

7,0

11,3

29,2

12,6

Pays-Bas

3,5

3,3

9,4

10,0

16,6

13,0

5,7

3,9

0,8

7,5

1,1

15,3

Autriche

1,9

1,3

2,1

1,4

4,6

3,1

0,2

2,8

1,3

3,7

2,5

8,0

Pologne

-

3,1

3,7

4,3

5,5

3,0

2,1

2,2

5,1

3,4

5,7

5,4

Portugal

1,1

2,1

2,6

1,0

5,9

5,4

1,4

4,6

1,1

2,1

5,8

2,5

Roumanie

-

-

4,8

2,9

2,8

2,9

2,5

3,7

8,5

6,5

9,2

5,9

Slovénie

-

-

-

-

-

1,3

3,9

3,6

2,1

2,3

1,6

3,4

Slovaquie

-

-

-

-

10,5

7,0

15,5

6,5

7,2

5,1

8,4

4,4

Finlande

0,9

1,7

9,3

3,5

7,2

3,0

5,9

2,0

1,5

2,4

2,7

4,6

Suède

1,8

4,2

7,4

23,7

8,2

5,3

-

1,6

3,3

2,8

5,9

2,8

Royaume-Uni

2,0

2,4

4,8

5,9

8,0

3,6

1,5

0,9

2,5

7,7

6,4

6,5

Croatie

-

-

-

6,8

5,4

6,4

4,2

6,4

2,8

4,5

7,8

9,0

Turquie

-

-

-

-

-

1,7

0,5

0,6

0,7

2,1

3,8

3,4

Islande

-

-

-

0,7

2,0

2,2

1,0

3,5

-

-

-

-

Norvège

2,5

2,6

2,7

4,2

4,2

1,4

0,1

1,6

1,2

0,6

2,0

1,3

Suisse

1,0

2,5

3,3

4,4

7,7

3,5

2,3

5,1

0,3

-0,3

7,9

11,5

États-Unis

1,1

1,2

2,0

3,1

3,2

1,6

0,7

0,5

1,2

0,8

1,3

-

Japon

0,0

0,1

0,1

0,3

0,2

0,2

0,2

0,1

0,2

0,1

-0,1

0,5

- : Non disponible

Source : Eurostat

Hors Union européenne, les pays européens ressortent comme particulièrement engagés dans la zone Amérique du Nord (les États-Unis représentant 35 % des actifs) et en Europe hors Union européenne (avec 14 % des actifs en Suisse). Ce dernier pays cumule autant d'investissements directs que l'Asie dans son ensemble.

Pour être complet, il faut mentionner que 20 % des investissements directs à l'étranger des pays de l'Union européenne sont détenus dans des « centres-offshore » pour un montant évalué à 563,6 milliards d'euros, soit plus de quatre fois le niveau des investissements dans les pays ACP.

STRUCTURE DES ACTIFS PAR PAYS HORS UNION EUROPÉENNE
(EN MILLIARDS D'EUROS ET EN %)

**** 38 pays dont Hong-Kong, Singapour, Îles Jersey, Bahamas, Bermudes et les Îles Cayman.

Source : Les investissements directs étrangers de l'Union européenne. Eurostat 2008.

Environ la moitié des actifs détenus hors Union européenne le sont par trois pays de l'Union :


le Royaume-Uni (520 milliards d'euros) arrive largement en tête avec 21,4 % du total des actifs dont la moitié sont situés aux États-Unis et au Canada, avec aussi une forte présence relative en Amérique centrale, à Hong-Kong, Singapour et en Australie ;


la France détient 295 milliards d'euros actifs hors Union européenne (12,1 % du total) dont 57 % environ en Amérique du Nord et elle se distingue par l'importance de ses activités en Suisse, en Afrique, au Japon ou en Russie ;


l'Allemagne détient, quant à elle, un stock d'actifs estimé à 277 milliards d'euros (11,4 % du total) dont les deux tiers en Amérique du Nord.

STRUCTURE DES ACTIFS PAR PAYS HORS UNION EUROPÉENNE
POUR LE ROYAUME-UNI, LA FRANCE ET L'ALLEMAGNE

(EN MILLIARDS D'EUROS)

Source : Les investissements directs étrangers de l'Union européenne. Eurostat 2008.

Comparés avec le produit intérieur brut des pays européens, on relève ces dernières années que, si la France réalise des opérations d'investissements étrangers (hors Union européenne) à la mesure de la moyenne européenne, alors que pour l'Allemagne ces flux sont durablement inférieurs à cette moyenne, certains pays se détachent nettement par le haut.

FLUX D'INVESTISSEMENTS DIRECTS À L'ÉTRANGER
(HORS UNION EUROPÉENNE) EN % DU PIB DU PAYS DE PROVENANCE

Source : Les investissements directs étrangers de l'Union européenne. Eurostat 2008.

Ainsi, en va-t-il pour les Pays-Bas avec, en 2006, un équivalent de 5 % de son PIB, et pour le Royaume-Uni (4 % du PIB, soit 1,2 point de PIB de plus que la France).

Les investissements directs européens à l'étranger concernent principalement le secteur de l'intermédiation financière qui totalise, avec 1.622,9 milliards d'euros en stocks 68,3 % des actifs , soit plus de trois fois les actifs industriels qui arrivent en deuxième position. Dans l'industrie, ce sont la pétrochimie, les produits mécanismes et les équipements de transport (dont les automobiles) qui se détachent.

STOCKS D'ACTIFS HORS UNION EUROPÉENNE PAR SECTEURS EN 2005
(EN MILLIERS D'EUROS)

Source : Les investissements directs étrangers de l'Union européenne. Eurostat 2008.

LES PAYS DE L'UNION EUROPÉENNE ET LA CHINE

___

Les flux d'investissements directs de l'Union européenne vers la Chine ont considérablement augmenté. Ils ont plus que doublé entre 1995 et 2000 pour l'Union européenne à 15 et sont passés de 2,1 à 4,2 milliards de dollars. Ces montants bien qu'en forte hausse ne représentent encore qu'une faible proportion des investissements directs à l'étranger de l'Europe (1 %).

Il faut rappeler ici que ces investissements répondent à deux motivations essentielles :


• profiter de faibles coûts de production ;


• accéder à un marché où la demande croît amplement.

Dans le second cas, les firmes vendent sur place ce qu'elles y produisent, ce qui réduit le volume du commerce international par rapport à une situation où la demande domestique serait satisfaite par des exportations.

Dans le premier cas, les firmes exportent les productions réalisées dans les pays à bas coûts ce qui, à l'inverse, augmente le commerce international. On estime que plus de la moitié des exportations de la Chine avec l'Europe sont réalisées par des entreprises détenues via des investissements directs réalisés par des entreprises européennes.

Le tableau ci-dessous montre que les pays européens sont très inégalement impliqués dans les investissements directs en Chine.

L'Allemagne arrive largement en tête avec plus du quart du total. Elle devance le Royaume-Uni qui est crédité d'environ un quart des investissements directs réalisés en Chine.

Mais, le chiffre du Royaume-Uni est affecté d'une certaine indétermination compte tenu de la place qu'occupe dans ce pays le secteur financier qui joue un rôle d'intermédiaire pour des investissements dont l'origine réelle ne se situe souvent pas au Royaume-Uni. Il en va un peu de même pour les Pays-Bas dont l'implication réelle semble surestimée en raison de l'importance de ce pays comme terre d'accueil de holdings financières aux capitaux souvent non néerlandais.

La place singulière de l'Allemagne est sans doute mieux appréhendée quand on la compare à celle de la France (les investissements directs étrangers allemands sont systématiquement supérieurs, le rapport entre la France et l'Allemagne allant parfois du simple au double) et quand on la met en perspective avec le poids du PIB allemand dans l'ensemble européen : la part des investissements directs étrangers de l'Allemagne en Chine ressort comme supérieure à son poids dans le PIB européen.

LES FLUX D'INVESTISSEMENTS DIRECTS DE L'UNION EUROPÉENNE
VERS LA CHINE (1994-2002) - EN MILLIONS DE DOLLARS

Source : Bureau nationale des statistiques. Ministère du Commerce

L'importance relative des investissements directs étrangers en provenance d'Allemagne peut aussi être appréhendée à partir de données plus sectorielles.

Ainsi, en va-t-il pour l'automobile.

STOCKS DE DÉTENTION À L'ÉTRANGER D'ACTIFS DU SECTEUR AUTOMOBILE
(EN MILLIONS D'EUROS)

Source : Eurostat (2003), NewCronos database

L'Allemagne devance structurellement les autres pays européens dans la détention d'actifs étrangers dans le secteur automobile dans des proportions qui semblent excéder le rapport du poids des industries automobiles dans le PIB de chaque pays européen.

Hors Union européenne, les pays européens ressortent comme particulièrement engagés dans la zone Amérique du Nord (les États-Unis représentant 35 % des actifs) et en Europe hors Union européenne (avec 14 % des actifs en Suisse). Ce dernier pays cumule autant d'investissements directs que l'Asie dans son ensemble.

Pour être complet, il faut mentionner que 20 % des investissements directs à l'étranger des pays de l'Union européenne sont détenus dans des « centres-offshore » pour un montant évalué à 563,6 milliards d'euros, soit plus de quatre fois le niveau des investissements dans les pays ACP.

Plusieurs constats s'imposent :


• Les stocks d'investissements des pays de l'Union européenne sont principalement situés à l'intérieur de l'Union européenne mais de jeux se dirigent de plus en plus hors UE.

Dans ce contexte, l'insertion des entreprises dans l'économie mondiale est grandissante et, avec elle, l'allocation des épargnes nationales vers des emplois extraterritoriaux.


• Les modalités de l'allocation internationale des capitaux semblent différer selon les pays européens, certains d'entre eux étant plus « mondialistes » que d'autres ou plus tournés vers les pays émergents de l'Union européenne. Ainsi, l'Allemagne est particulièrement présente dans les pays « BRIC 51 ( * ) ».

PRINCIPAUX INVESTISSEURS DE L'UE-25 DANS LES BRIC, FLUX D'IDE EN 2005

Source : Eurostat


• Quoi qu'il en soit, ces constats confirment le poids grandissant pour les pays européens de la diversification internationale de l'activité de leurs entreprises.

Ce processus offre sans doute des opportunités mais présente aussi des risques et constitue un choc pour l'Europe auquel celle-ci ne semble pas réagir de façon coordonnée alors que ces tendances sont « systémiques » dans leur déroulement et au vu des risques pris.

* 49 Plutôt que les investissements directs à l'étranger, on aurait pu s'intéresser aux investissements de portefeuille - ils retracent les opérations d'achats de titres pour des quotités inférieures à 10 % du capital des entreprises - car ils sont structurellement beaucoup plus importants en volume.

* 50 Hors flux intra-européens.

* 51 Le terme BRIC est un acronyme pour désigner le groupe de pays formé par le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine.

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