C. LA RÉFORME ANNONCÉE PAR LE MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET EUROPÉENNES

Le ministre des affaires étrangères et européennes, M. Bernard Kouchner, a présenté, lors d'une conférence de presse le 25 mars 2009, une vaste réforme du ministère des affaires étrangères et européennes .

Cette réforme est issue des recommandations du Livre blanc sur la politique étrangère et européenne de la France et des conclusions de la révision générale des politiques publiques (RGPP).

L'objectif de cette réforme en matière d'action culturelle extérieure est de passer d'une logique de rayonnement , prisonnière de son héritage historique, à une politique d'influence s'appuyant sur une culture française qui ne cherche pas seulement à se diffuser, mais également à s'enrichir au contact des autres cultures en s'adaptant aux réalités locales.

1. Une nouvelle direction générale chargée de la mondialisation, du développement et des partenariats

Au sein de l'administration centrale du Quai d'Orsay, cette réforme s'est traduite par la création d'une nouvelle direction générale chargée de la mondialisation, du développement et des partenariats 27 ( * ) .

Cette nouvelle direction générale est issue du rapprochement de la direction générale de la coopération internationale et du développement (DGCID) et de la direction des affaires économiques et financières du ministère des affaires étrangères et européennes.

Comme l'a indiqué son nouveau directeur général, M. Christian Masset, lors de son audition 28 ( * ) , l'objectif est de regrouper au sein d'une seule direction générale, l'ensemble des questions économiques et financières, d'aide au développement, d'action culturelle, de coopération scientifique et de recherche, de manière à constituer une structure d'un poids équivalent à celui de la direction des affaires politiques et stratégiques.

Cette nouvelle direction générale est chargée d'apporter des réponses aux défis soulevés par la mondialisation et aux enjeux globaux que sont la santé, la démographie, l'énergie, les ressources naturelles, l'économie, les technologies, mais aussi la culture.

Dans le contexte de la mondialisation, il paraît en effet indispensable de croiser différentes dimensions, comme la culture et le développement, en apportant par exemple un soutien au cinéma africain, la culture et l'économie ou encore la culture et l'enseignement du français.

Elle comporte quatre pôles en son sein :

- une direction de la politique culturelle et du français chargée de promouvoir la diversité linguistique et culturelle, l'influence de la France dans les grands débats, le dialogue des cultures et des civilisations, le multilinguisme ;

- une direction couvrant les politiques de mobilité et d'attractivité, la promotion de nos technologies, les échanges scientifiques et de recherche, la coopération universitaire, l'accueil des étudiants en France ;

- une direction responsable des biens publics mondiaux traitant de la réalisation des objectifs du millénaire des Nations Unies (réduction de la pauvreté et de la faim, promotion de l'égalité des sexes, lutte contre les pandémies, environnement durable, éducation primaire pour tous, etc.)

- un pôle compétent pour l'économie globale et les stratégies de développement chargé d'analyser les transformations profondes de l'économie mondiale, de traiter de la régulation de la mondialisation.

Un autre enjeu majeur de cette réforme est de faire de cette nouvelle direction générale un état-major, chargé de la stratégie et du pilotage des opérateurs.

En effet, l'ancienne direction générale de la coopération internationale et du développement (DGCID) n'était pas en mesure de remplir ce rôle, étant excessivement absorbée par la gestion quotidienne du réseau.

* 27 Créée par le décret n° 2009-291 du 16 mars 2009 portant organisation de l'administration centrale du ministère des affaires étrangères et européennes.

* 28 Le compte-rendu de cette audition figure en annexe.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page