II. LES EFFETS IMMÉDIATS DE LA CRISE

Le fort ralentissement de la croissance économique en 2008 qui marque le début de la transmission de la crise financière à la sphère réelle de l'économie a commencé à modifier ce panorama.

Ce processus s'est accéléré en 2009 tandis que, pour 2010, les évolutions commenceraient à se contraster en fonction des orientations données aux politiques budgétaires nationales.

A. 2008, LES PREMIERS EFFETS DU RALENTISSEMENT ÉCONOMIQUE : L'ALOURDISSEMENT DES DÉFICITS PUBLICS

En 2008, la croissance a nettement ralenti, passant de 2,9 % en volume en 2007 à 1,1 % pour l'Europe des 27.

LE RALENTISSEMENT ÉCONOMIQUE DE 2008

(Taux de croissance annuels, en %)

2007

2008

Allemagne

2,6

1,0

France

2,3

0,7

Italie

2,1

- 1,0

Espagne

3,7

1,2

Pays-Bas

3,5

2,0

Belgique

2,6

1,1

Autriche

3,0

1,6

Finlande

4,1

0,9

Portugal

1,9

0,1

Grèce

4,0

3,2

Irlande

6,0

- 1,1

Zone euro

2,6

0,6

Royaume-Uni

3,0

0,7

Suède

2,7

1,2

Danemark

3,3

0,5

Union européenne à 16

2,6

0,7

Union européenne à 27

2,9

1,1

*Source : Lettre de l'OFCE, 20 avril 2009

Certains pays ont été plus touchés que les autres : l'Irlande, l'Espagne, le Danemark, le Royaume-Uni et l'Italie.

L'Allemagne et la France ont subi une décélération de même ordre (1,6 point de PIB).

En 2008, le déficit nominal a augmenté en France passant de 2,7 à 3,4 points de PIB (+ 0,7 point de PIB) mais dans de moindres proportions qu'en zone euro et, plus encore, que pour l'Europe à 27 : en zone euro, le creusement du déficit atteint 1,3 point de PIB ; pour l'Europe à 27, 1,5 point.

L'alourdissement des déficits publics en Europe a ainsi été différencié reflétant l'inégale répercussion de la crise et la diversité des impulsions budgétaires.

Ce sont, en général, les pays qui ont connu le plus fort ralentissement qui ont enregistré la plus forte dégradation de leur solde public : l'Irlande (- 7,3 points de PIB), l'Espagne (- 5,8 points de PIB), le Royaume-Uni (- 4,8 points de PIB).

Toutefois, ce n'est pas la seule dégradation de l'activité économique qui explique l'augmentation des déficits publics.

Au jeu des stabilisateurs automatiques s'est ajouté l'effet des mesures budgétaires adoptées, en ordre dispersé, par les différents pays, qui ont entraîné une dégradation des soldes structurels nettement différenciée.

DÉGRADATION DU SOLDE STRUCTUREL EN 2008

(en points de PIB)

Belgique

- 0,7

Allemagne

0

Irlande

- 5,7

Grèce

- 2,0

Espagne

- 5,5

France

- 0,4

Italie

- 0,5

Luxembourg

+ 1,1

Pays-Bas

+ 0,5

Autriche

0

Portugal

- 0,5

Slovénie

- 0,8

Finlande

- 0,4

Malte

- 1,6

Royaume-Uni

- 1,9

Note de lecture : Le solde structurel de la Belgique s'est dégradé de 0,7 point de PIB. Au Luxembourg, il s'est amélioré de 1,1 point de PIB.

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