H. RÉPONSES DE L'AMBASSADE DE FRANCE AU ROYAUME-UNI

Question 1

Décrire succinctement l'architecture du système d'enseignement secondaire dans votre pays de résidence

L'école est obligatoire pour les enfants de 5 à 16 ans (elle deviendra obligatoire jusqu'à 18 ans en 2013).

Les écoles publiques sont gratuites et ouvertes pour les enfants de 3 à 18 ans.

- 11 à 15 ans : Secondary School

- 16 à 17 ans : Sixth Form College

A 11 ans, les enfants passent les National Curriculum Tests sur les matières du tronc commun.

Les matières obligatoires entre 5 et 16 ans sont :

- Education civique,

- Technologie, Géographie,

- Histoire,

- TICE,

- Langue Anglaise

A 14-15 ans, ils passent leur GCSE, General Certificate of Secondary Education .

Au-delà de 16 ans, s'ils souhaitent continuer leurs études, les élèves devront aller en Sixth Form College pour préparer pendant deux ans, les matières qu'ils auront choisies aux A-levels.

Les différents types d'écoles :

Community schools : la Local Authority (rectorat) emploie les employées de l'école, est propriétaire des bâtiments.

Voluntary Controlled schools : majoritairement écoles confessionnelles, peut bénéficier de fonds levés par une association à but non lucratif,

Fondation schools : Les employés de l'école sont recrutés par le conseil d'administration de l'école.

City and Technology colleges : Spécialisés dans l'enseignement des matières technologiques, mathématiques et sciences. 1/5 des fonds de ces écoles viennent de fonds privés. De même que les académies, ces écoles sont gérées directement par le Ministère.

Academies : gérés par le ministère directement sans passer par les local authorities (rectorat).

Les Grammar Schools : Reliquat du système tripartite (fin en 1970)

Les élèves peuvent passer un diplôme à l'âge de 11 ans : le Eleven Plus. En fonction des résultats, les enfants peuvent intégrer une Grammar School. A ce jour, 164 Grammar Schools existent toujours au RU. Les admissions se font toujours en fonction des résultats au Eleven Plus.

• Les écoles privées : Independant schools

Existe-t-il l'équivalent du collège unique français, ou, à défaut, quelles sont les différentes filières d'enseignement accessibles aux 11-16 ans ?

Ce n'est qu'à partir de 16 ans que les élèves peuvent choisir une filière technologique (BTEC qualifications : Business and Technology Education Council ), un apprentissage, ou suivre une filière générale.

Jusqu'aux années 70, le système tripartite (1944) était encore en vigueur :

A l'âge de 11 ans les élèves présentaient l'examen Eleven Plus.

En fonction des résultats les élèves étaient placés (du plus bas au meilleur niveau) :

- Secondary Modern Schools : Enseignement de compétences pratiques, techniques, économie familiale.

- Secondary Tehnical Schools : sciences, technologie, ingénierie

- Grammar Schools : cursus académique, théorique, littérature, mathématiques complexes.

Ce niveau d'enseignement a-t-il fait l'objet de réforme ou de débats récents ?

Les débats actuels concernent particulièrement la mise en place d'un tronc commun appelé : English Baccalaureate.

Le nouveau ministère s'inquiète des choix des matières optionnelles par les élèves, négligeant de plus en plus les matières fondamentales. En résulte un nombre important d'élève n'ayant pas les pré-requis pour intégrer une université.

Pour faire face à cette difficulté, le nouveau gouvernement propose la mise en place du English Baccalaureate, qui récompense plus largement les élèves ayant choisi les 5 matières fondamentales que sont :

- La Langue anglaise,

- L'Histoire/Géographie,

- Une science,

- Une langue vivante,

- L'Education Civique.

Quelles autres politiques publiques visent les jeunes de cet âge ? (politiques urbaines notamment ?)

Le gouvernement travailliste a lancé en 2003 la campagne « Every Child Matters ». Cette campagne gérée par le Département des enfants, des Ecoles et des Familles, avait pour but d'harmoniser les actions des différents organismes et acteurs de l'éducation et de la jeunesse.

La stratégie consistait en :

- une meilleure coordination des politiques concernant la jeunesse,

- des mesures visant à renforcer l'offre de formation et d'éducation aux jeunes de plus de 16 ans,

- permettre de cibler le plus tôt possible les risques d'exclusions sociales chez les jeunes,

- prévenir les comportements anti-sociaux des jeunes en intervenant auprès des familles,

- promouvoir les solidarités actives au sein de la jeunesse en difficulté.

Question 2

Fournir les éléments de diagnostic sur l'échec scolaire et l'inégalité des chances dans votre pays de résidence.

D'après l'enquête UNICEF, Child Poverty in Perspective: An Overview of Child Well-being in Rich Countries, 2007:

Les enfants du Royaume-Uni estiment qu'il est plus difficile que jamais d'échapper à la pauvreté et estiment que les inégalités du système éducatif sont dévastatrices pour la société. Ils estiment que la mobilité sociale ne fonctionne plus malgré des dépenses dans l'éducation augmentées de 50 %.

Le Royaume-Uni est le leader mondial dans l'inégalité de l'éducation.

- Les enfants de milieux défavorisés ont 5 fois plus de chance de se trouver en échec scolaire.

- Les enfants issus de la classe ouvrière blanche représentante la plus grande proportion d'enfants en situation d'échec scolaire : 17 % de cette population obtient la moyenne aux examens (A-level) contre 56 % au niveau national. (19 % pour la jeunesse issue de l'immigration caribéenne noire).

- Les enfants issus des « disadvantaged Schools » (calculé en fonction du nombre de repas gratuit à la cantine) ont 2.7 fois plus de chances de se retrouver en situation d'échec scolaire.

- Les enfants avec « Special Educational Needs » ont 4 fois plus de chances de se retrouver en situation d'échec scolaire.

L'ensemble des aspects de rupture sociale sont en connection avec l'échec scolaire :

- Criminalité : 73 % des jeunes criminels sont en échec scolaire total,

- Chômage : 2/3 des employés estiment que l'école ne prépare pas à la vie active,

- Santé : 32 % des jeunes renvoyés de l'école ont eu des problèmes de consommation de stupéfiant.

Quels sont les principaux déterminants de la réussite ou des difficultés des jeunes ?

D'après une enquête menée par le centre for social justice

Les principaux déterminants de la réussite est sans nul doute l'origine social des enfants et la possibilité financière de leur famille à les inscrire dans les écoles privées (independant Schools). Par conséquent 7 % des enfants britanniques suivent leur cursus dans le secteur privé. Ces 7 % représentent 50 % des entrées aux universités du Russel Group.

Existe-t-il notamment de fortes différenciations en fonction de leur origine sociale, territoriale ou ethnique ?

Différents groupes d'enfants sont plus concernés par l'échec scolaire :

- Les enfants des milieux défavorisés (Poor Children), qui sont identifiés par l'éligibilité au repas gratuits à la cantine (seul critère d'évaluation des ressources financières des parents).

- Les enfants de zones défavorisées,

- Certains groupes ethniques (plus particulièrement les enfants issus de la classe ouvrière blanche)

Il est intéressant de se pencher sur ces chiffres. Effectivement, Les « Poor Children » qui sont éligible à la gratuité des repas à la cantine ne sont pas tous dans le même cas de figure en fonction de leur origine ethnique :

l 70 % des « Poor Children » d'origine chinoise obtiennent la moyenne à leurs examens de GCSE,

l 43 % des « Poor Children » d'origine indienne obtiennent la moyenne à leurs examens de GCSE,

l 40 % des « Poor Children » d'origine Bangladeshi obtiennent la moyenne à leurs examens de GCSE,

l 33 % des « Poor Children » d'origine Pakistanaise obtiennent la moyenne à leurs examens de GCSE,

l 30 % des « Poor Children » d'origine africaine obtiennent la moyenne à leurs examens de GCSE,

l 20 % des « Poor Children » d'origine caribéenne obtiennent la moyenne à leurs examens de GCSE,

l 17 % des « Poor Children » d'origine anglaise obtiennent la moyenne à leurs examens de GCSE.

Données : www.dfes.gov.uk, KS4 results by ethnicity and eligibility for FSM, 20084

Question 3

Décrire les politiques d'éducation prioritaire et les politiques urbaines (ou leurs équivalents) mises en oeuvre.

L'ancien gouvernement avait fait de cette question une priorité. Le ministère de l'Education avait laissé place au Département des Enfants, des Ecoles et des Familles.

Les objectifs du département étaient les suivants :

v Enfants en bas-âge et garderies,

v Santé et bien être,

v Education, formation et employabilité,

v Assistance sociale,

v Jeunesse.

La politique de l'éducation prioritaire intervient pour les écoles et collèges où l'échec scolaire est le plus important. Elle vise à corriger les effets les inégalités sociales et économiques. L'éducation prioritaire se structure en réseaux  "Ambition réussite". Ils favorisent la continuité des apprentissages tout au long de la scolarité obligatoire. Ils mettent en cohérence les actions engagées dans le temps scolaire et hors temps scolaire.

La plus grande politique visant les 11-16 ans consiste en l'initiative gouvernementale de 2003 : Every Child Matters.

Les objectifs de cette campagne sont, pour chaque enfants, quelque soit leurs origines ethnique et sociale, qu'ils puissent bénéficier d'un soutien concernant :

La santé, la sécurité, le bien être, l'assurance d'un bien être économique.

L'ensemble des organisations impliquées dans ce programme, des hôpitaux aux écoles en passant par la police, les associations, les groupements de bénévoles, travaillent de concert, échangent des informations afin de protéger les enfants et adolescents et contribuer à leur bien être présent et futur.

Dans le cadre de cette initiative, les 200 académies (Local authorities) ont travaillé en partenariat avec les entités citées ci-dessus afin de trouver les meilleures pratiques pour atteindre les objectifs au niveau local. Les jeunes ont, dès le départ, fait partie des réflexions des groupes de travail.

En 2005, des « Commissaires des enfants » ont été nommés pour permettre à la jeunesse d'avoir voix au chapitre dans les discussions gouvernementales et locales.

Quels sont leurs fondements, leur histoire, et les principaux débats dont elles font l'objet ?

Avec les élections du gouvernement New Labour en 1997, l'activité concernant les politiques prioritaires a été à la fois intensifiée et élargie en matière de centres d'intérêt. L'intensification provient de l'engagement des gouvernements New Labour à s'attaquer au handicap scolaire à un moment où des moyens plus puissants d'intervention centralisée ont été mis à la disposition des décideurs politiques comme jamais auparavant. Avant l' Education Reform Act de 1988 il y avait une grande part de contrôle local de l'éducation. En particulier les autorités éducatives locales (LEA) (Local Authorities) administraient les écoles directement et, dans une large mesure, étaient responsables du développement des politiques prioritaires au niveau local. Cependant le Education Reform Act a considérablement affaibli le pouvoir des autorités locales, donnant aux écoles plus de liberté, tout en accroissant considérablement le niveau de contrôle exercé par le gouvernement central.

Les politiques prioritaires visent ceux qui ont le plus de chances de connaître l'échec scolaire et, donc, l'exclusion sociale. Depuis 1997, ces politiques ont été de différentes sortes, toutes menées au niveau local, souvent émergeant puis disparaissant en l'espace de quelques années. Il est impossible d'en faire ici un catalogue complet.

Ces politiques visent-elles des territoires ou des individus ?

Dans la majeure partie des cas, chaque politique était menée au niveau local, en fonction du contexte.

Quels sont les critères déclenchant leur mise en oeuvre ?

L'échec scolaire est le critère le plus marquant, notons cependant que le taux de grossesse infantile, d'alcoolisme chez les jeunes et de la criminalité dans certaines zones ont largement influencé la mise en place de ces politiques.

Des leviers d'action originaux ont-ils été identifiés pour améliorer l'insertion scolaire et sociale des jeunes ?

Des tentatives coûteuses ont été proposées par le Labour. La plus répandue consistait en la création de « contrats jeunes », dédiés à d'anciens délinquants ayant purgés leur peine et sans qualification. Ces contrats pris en charge en grande partie par le Gouvernement, permettaient à ces jeunes d'obtenir une expérience professionnelle au sein d'une association, d'un club de sport ou d'une Local Authority.

Question 4

Quels sont les résultats des politiques urbaines et d'éducation prioritaires ?

Pas d'information sur les résultats, depuis la prise de pouvoir des conservateurs.

Des évaluations nationales ou locales ont-elles été réalisées ?

Question 5

Existe-t-il des études de prospective consacrée aux politiques visant les jeunes de 11 à 16 ans ? Le cas échéant, quelles sont les principales conclusions de ces études?

Le gouvernement, et plus particulièrement le ministère de l'Education, élabore actuellement ces études. Nous ne disposons pas d'éléments concrets pour y répondre.

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