2. Une fraction considérable du revenu national brut

En dépit de ce relatif flou statistique, un récent rapport du Conseil supérieur du tourisme 1 s'est efforcé d'évaluer le poids économique et social du tourisme. Dans l'attente de la publication du nouveau CST, la dernière année connue remonte à 2007, où la part du tourisme dans la richesse nationale s'établissait à 6,2 % du PIB. Un tiers de cette consommation touristique est effectué par les touristes étrangers.

Le rapport précité relève que les tableaux de synthèse de la comptabilité nationale reposent sur l'idée de comptabiliser de façon exhaustive et sans double comptage la production des branches, qui regroupent chacune l'ensemble des activités élaborant un produit donné. La difficulté de cette approche, concernant le tourisme, est que le produit touristique est par essence un produit composite, d'une grande diversité, dont les éléments constitutifs relèvent de la production de plusieurs autres branches qui ont pu être définies par ailleurs de façon homogène.

Ainsi, dans la nomenclature intermédiaire des activités en 40 branches de l'INSEE, seule la branche « hôtels et restaurants » est considérée comme produisant de façon homogène et à titre essentiel un produit touristique. D'autres branches, tels que les transports, le commerce, le bâtiment, ou les activités récréatives et culturelles participent considérablement à la délivrance du produit touristique final, mais pour des fractions de leur production totale qui ne sont pas identifiées.

Même définie ainsi de manière restrictive, l'activité touristique représente un poids considérable en France. Selon le rapport précité, sa

1 « Le poids économique et social du tourisme » - Conseil national du tourisme - Session 2010

production atteint en 2009 le montant de 84,7 milliards d'euros, soit 2,7 % de la production totale française, ce qui la situe avant celle de l'automobile (68,8 milliards) ou de l'agriculture (79,8 milliards). Sa valeur ajoutée atteint en 2009 le montant de 41,6 milliards d'euros, ce qui la situe avant celles des secteurs de l'énergie (25,7 milliards), de l'agriculture (30 milliards), des industries agricoles et alimentaires (25,7 milliards) ou de l'automobile (11,2 milliards).

Les investissements dans le tourisme, évalués à partir de la formation brute de capital fixe (FBCF) de la seule branche hôtels-restaurants, s'élevaient en 2009 à 4 milliards d'euros, soit 1 % de la FBCF totale de l'économie française. Ces investissements étaient comparables en ordre de grandeur à ceux réalisés la même année par le secteur du bâtiment (4,1 milliards d'euros). Ce poids économique est plus que doublé, si l'on rajoute l'investissement en résidences secondaires, soit 4,1 milliards d'euros en 2007, dernière année connue, et dans les autres équipements touristiques, soit 1 milliard d'euros en 2007.

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